La Banque européenne d'investissement (BEI) a signé trois contrats de financement pour un montant total de 54,6 millions d'EUR le f10 décembre à Dakar, avec la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) qui y tenait son conseil d'administration.

La BEI, l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, accorde ainsi son soutien à la BOAD au moyen (1) d'un prêt global de 25 millions d'EUR sur ressources propres, (2) d'une opération de garantie de 25 millions d'EUR ainsi que (3) d'un apport de fonds propres de 4,6 millions d'EUR au titre de la Facilité d'investissement de l'Accord de Cotonou. L'opération de garantie est la première du genre à être réalisée dans le cadre de la Facilité d'investissement.

Le prêt global qui lui est accordé donnera à la BOAD un meilleur accès à des sources de financement à long terme stables. Les bénéficiaires finaux seront de petites et moyennes entreprises du secteur privé, notamment ceux qui exercent des activités génératrices de devises.

L'objectif poursuivi au travers de la facilité de garantie est d'augmenter le volume et l'éventail des instruments financiers disponibles dans la région et d'y renforcer les marchés de capitaux. Le dispositif mis en place permettra à la BEI d'accorder des garanties sur prêts ou des contre-garanties pour des opérations (émissions publiques et privées) réalisées sur les marchés des capitaux de sa zone d'intervention.

La BEI va aussi élever la participation qu'elle détient dans la BOAD dans le cadre de l'augmentation générale de capital que cette institution envisage d'opérer dans les prochains mois. En portant sa participation de 0,5 % à 1 % du capital, la BEI réaffirme son soutien à l'institution bancaire de financement du développement régional en Afrique de l'Ouest, en tant que partenaire stratégique.

Avec ce quatrième prêt global et les instruments de participation et de garantie accordés en même temps à l'institution, la BEI témoigne de l'importance qu'elle attache à l'intégration régionale et à la qualité des opérations de la BOAD.

La Facilité d'investissement a pour objectif principal d'améliorer l'accès des promoteurs du secteur privé aux financements à moyen et long terme à des conditions compétitives et de soutenir le développement du secteur financier dans les pays ACP. Les lignes de crédit que sont les prêts globaux renforcent la capacité des banques à financer des initiatives de dimension relativement modeste et des projets d'investissement entrepris par des PME, en mettant à leur disposition des ressources financières qu'elles ne trouveraient pas auprès d'autres sources. Les banques et institutions intermédiaires telles, en l'occurrence, la Banque ouest-africaine de développement, agissent en toute indépendance et appliquent leurs propres critères de décision et leur propre tarification.

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs des politiques de l'Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu avec cette dernière des accords de coopération ou d'association.

Actuellement, les prêts de la Banque dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont accordés dans le cadre de la Facilité d'investissement, mécanisme créé en vertu de la Convention de partenariat ACP-UE, signée à Cotonou en juin 2000. L'enveloppe financière disponible au titre de l'Accord de Cotonou se monte, pour la période 2002-2006, à 15,2 milliards d'EUR au total, dont 11,3 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 2,2 milliards d'EUR gérés par la BEI au titre de la Facilité d'investissement et un maximum de 1,7 milliard d'EUR à accorder sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. La Facilité d'investissement est un mécanisme renouvelable (le produit des remboursements sera investi dans de nouvelles opérations), dont l'objectif consiste à soutenir des projets solides sur les plans technique, environnemental, financier et économique, et qui relèvent du secteur privé ou de la partie du secteur public gérée selon des critères commerciaux.