- La BEI étend le périmètre de son obligation pour le développement durable à deux nouveaux objectifs sociaux : l’égalité de genre et l’autonomisation économique des femmes.
- Les fonds levés au moyen de cette obligation seront affectés à des projets dans le monde entier qui permettent aux femmes d’accéder au financement et promeuvent l’égalité de genre.
- La BEI mobilisera les marchés des capitaux à l’appui d’investissements à impact prenant en compte la dimension du genre.
La Banque européenne d’investissement a annoncé l’élargissement de son obligation pour le développement durable (obligation « Développement durable » ou OpDD) à deux nouveaux objectifs sociaux : l’égalité de genre et l’autonomisation économique des femmes. Cette annonce intervient en amont de la Journée internationale des droits des femmes dans le cadre du Forum du Groupe BEI, où étaient rassemblés des partenaires des ministères nationaux des finances et des dirigeants des secteurs privé et public pour l’événement intitulé « Investir dans une Europe plus durable et plus sûre ».
Les fonds levés au moyen de cette obligation peuvent désormais être affectés à des projets du monde entier qui promeuvent l’accès des femmes au financement, l’entrepreneuriat féminin et l’égalité de genre.
Nadia Calviño, présidente de la BEI : « Investir en faveur des entrepreneuses et de l’égalité de genre est non seulement juste, mais aussi judicieux sur le plan économique. En effet, l’égalité de genre est synonyme de croissance et de prospérité pour nos économies. L’élargissement de notre obligation pour le développement durable montre comment nous pouvons mobiliser les marchés des capitaux et déployer des financements durables à cette fin. »
Julie Becker, directrice générale de Luxembourg Stock Exchange : « Nous saluons la décision de la BEI d’élargir le cadre régissant son obligation pour le développement durable afin d’y inclure la dimension du genre, et nous espérons que de nombreux autres émetteurs s’inspireront de cette initiative importante. Les femmes jouent un rôle essentiel dans le progrès social et le développement durable. Dans le contexte actuel, marqué par le démantèlement des programmes de soutien à l’égalité de genre dans certaines régions, il est plus urgent que jamais de faire progresser les financements en faveur des femmes. »
Jessica Espinoza, directrice générale de 2X Global : « Les marchés des capitaux ont un rôle central à jouer dans la mobilisation d’investissements en faveur de l’égalité de genre. En adoptant des normes et des critères robustes en matière d’investissements sexospécifiques, tels que les critères 2X, nous pourrons débloquer des capitaux intégrant la dimension du genre à grande échelle et porter un véritable changement. Ces normes fournissent non seulement un cadre unifié pour les investisseurs, mais garantissent également que les investissements d’impact et les obligations axées sur l’égalité de genre tiennent réellement leurs promesses. Comme nous l’avons vu avec le Défi 2X, qui a permis de lever plus de 34 milliards de dollars pour des investissements réalisés dans une optique de genre depuis 2018, lorsque nous assortissons les ressources de critères clairs et mesurables en matière d’égalité hommes-femmes, nous pouvons accélérer les progrès vers un monde plus équitable. »
Lancée par la BEI en 2018, l’obligation pour le développement durable s’appuie sur le succès du projet pionnier de la Banque, l’obligation climatiquement responsable, en s’attaquant à un éventail plus large de défis mondiaux, puisqu’elle couvre des objectifs relevant de questions à la fois environnementales (allant au-delà de l’atténuation des changements climatiques) et sociales. Les fonds levés grâce à cette obligation sont affectés à des projets à impact contribuant grandement à des objectifs tels que la protection de la biodiversité, l’accès à l’eau potable, à l’éducation et à la santé ou encore l’amélioration des infrastructures comme le logement social et intermédiaire. En combinant la responsabilité avec un impact mesurable, l’OpDD permet aux investisseurs de jouer un rôle essentiel dans la promotion de la durabilité dans le monde entier.
Avec les objectifs qui viennent d’être ajoutés, le produit des émissions d’OpDD pourra également être affecté à des investissements de la BEI soutenant par exemple :
- les entrepreneuses et les micro, petites et moyennes entreprises et entreprises de taille intermédiaire détenues et dirigées par des femmes, comme dans le cadre de ces projets au Kenya ou en France ;
- les PME et les ETI qui offrent des possibilités d’emploi de qualité aux femmes de sorte à promouvoir la diversité de genre, à l’instar de cette initiative en Arménie ;
- des projets fournissant des produits ou des services qui comblent les disparités entre les hommes et les femmes ou répondent aux besoins spécifiques des femmes et des filles, comme la production de vaccins maternels au Danemark.
La BEI est résolue à faire progresser la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies en mettant l’accent sur l’égalité de genre et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles. Des travaux de recherche indiquent qu’atteindre la parité de genre en matière d’emploi et de rémunération pourrait faire croître le PIB mondial de près de 20 %. Pour soutenir ce potentiel de transformation, il est essentiel de mobiliser les marchés des capitaux.
C’est pourquoi la BEI intègre des objectifs d’égalité de genre dans le cadre régissant son obligation pour le développement durable. Ce cadre impose des critères d’admissibilité exigeants et pertinents.
Grâce à un fort accent mis sur la transparence, des informations détaillées sont fournies sur la manière dont le produit de cette obligation est utilisé et les résultats obtenus, avec une assurance raisonnable par un auditeur placé sous supervision. Les critères d’admissibilité de la BEI en matière d’égalité de genre sont conformes aux critères 2X, à la directive (UE) 2022/2381 relative à un meilleur équilibre entre les femmes et les hommes et au marqueur de la politique d’aide à l’appui de l’égalité hommes-femmes du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE.
Conformément aux lignes directrices de l’ICMA sur les obligations durables, la BEI a structuré les critères d’admissibilité de son obligation pour le développement durable de manière à les aligner sur la logique de la taxinomie de l’UE.
Pour plus d’informations : Obligations climatiquement responsables et obligations pour le développement durable
Informations générales
BEI
Le Groupe BEI, dont les actionnaires sont les États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement de l’UE. Depuis 2021, ses nouvelles opérations sont toutes conformes à l’accord de Paris sur le climat. Il soutient des investissements contribuant à la réalisation des grands objectifs de l’UE, notamment la croissance durable, la cohésion sociale et territoriale, l’innovation et la sécurité. Pour financer ses opérations, le Groupe BEI lève des fonds sur les marchés mondiaux des capitaux. Depuis sa création, il a toujours dégagé un excédent d’exploitation.
En 2024, le Groupe BEI a signé de nouveaux financements pour près de 89 milliards d’euros à l’appui de plus de 900 projets. Ces engagements devraient contribuer à mobiliser environ 350 milliards d’euros d’investissements ainsi qu’à soutenir 400 000 entreprises et 5,8 millions d’emplois.
La BEI a lancé la première obligation verte au monde en 2007. Grâce à sa stratégie d’alignement progressif sur la taxinomie de l’UE et la norme européenne en matière d’obligations vertes entamée en 2018, la BEI a accéléré son rythme d’émission et, en août 2024, a franchi la barre des 100 milliards d’euros pour ses émissions d’obligations climatiquement responsables et d’obligations pour le développement durable. La BEI est le plus grand émetteur mondial d’obligations vertes ainsi que le plus grand émetteur d’obligations vertes et durables assorties d’assurances sur l’utilisation des fonds parmi les banques multilatérales de développement.
Afin de renforcer l’impact positif de ses activités sur l’égalité de genre et sur l’autonomisation des femmes et des filles, le Groupe BEI a adopté une Stratégie en matière d’égalité hommes-femmes et d’autonomisation économique des femmes et un Plan d’action pour l’égalité hommes-femmes, dans le but d’intégrer l’égalité de genre et, plus particulièrement, l’émancipation économique des femmes dans son modèle d’activité. Ils s’appliquent à ses opérations de prêt, de panachage de ressources et de conseil, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Union européenne. Le Groupe BEI s’attache également à promouvoir l’égalité hommes-femmes en son sein.