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©Thomas Froimovici/ EIB

Xiyan Chen, Maria-Doriana Gheorghe, Marianna Pyka, Cosimo Scoccianti et Tugay Ünlü – une équipe d’étudiants et d’étudiantes de Sciences Po – ont participé au premier hackathon sur l’enquête de la BEI concernant le climat. L’équipe a analysé la manière dont les difficultés économiques influent sur l’attitude de la population à l’égard de l’action climatique. Leur travail de recherche, intitulé Economic conditions and public support for fair climate policies in Europe (Conditions économiques et soutien de la population aux politiques climatiques équitables en Europe), s’attache à déterminer si l’inflation, les inégalités et l’insécurité professionnelle réduisent le soutien aux mesures climatiques ou si elles déplacent simplement l’accent sur la question de l’équité. En s’appuyant sur les données de l’enquête de la BEI concernant le climat et sur des indicateurs d’Eurostat, l’équipe conclut que l’équité perçue est un facteur de soutien plus déterminant que la pression économique, la majeure partie de la population européenne privilégiant des politiques qui font peser la charge financière sur les pollueurs et protègent les groupes vulnérables.

Pourriez-vous résumer l’objet principal de votre recherche ? Quelle était la question centrale à laquelle votre équipe a cherché à répondre ?

Nous avons étudié la manière dont les grands défis économiques comme l’inflation élevée, la montée des inégalités et l’insécurité professionnelle influent sur la disposition de la population à soutenir les politiques climatiques, en particulier celles conçues pour être socialement équitables. Notre objectif était de savoir si les citoyens et citoyennes accordent la priorité à la lutte contre les difficultés économiques plutôt qu’à l’action climatique, ou s’ils continuent de soutenir l’action climatique tant que les coûts sont répartis de manière équitable.

Pourriez-vous nous indiquer quelles bases de données externes à la BEI vous avez exploitées, et quelles questions de l’enquête de la BEI concernant le climat ont été les plus déterminantes pour vos conclusions ?

Bases de données externes : nous avons combiné les réponses individuelles à l’enquête de la BEI concernant le climat, recueillies entre 2019 et 2024, avec des données nationales agrégées d’Eurostat, incluant des indicateurs macroéconomiques tels que l’inflation, le coefficient de Gini (indicateur des inégalités de revenu) et les taux de chômage.

Questions de l’enquête de la BEI : nous nous sommes concentrés sur les questions reflétant les inquiétudes économiques et les préférences en matière d’équité. Les principaux indicateurs considérés étaient les suivants : Q1 (invitant les répondants à citer les principales préoccupations nationales, comme le coût de la vie ou le chômage), Q15 de 2020 (portant sur la nécessité ou non pour les politiques climatiques de s’attaquer aux inégalités de revenus), Q21 de 2023 (relative au soutien à une taxation climatique progressive ou redistributive) et Q18 de 2024 (demandant qui devrait supporter la charge financière de l’adaptation aux changements climatiques – les entreprises, les ménages les plus aisés ou l’ensemble de la population de manière égale).

Si vous n’aviez que 30 secondes pour vous adresser à un(e) décideur/décideuse ou un(e) journaliste, quels messages essentiels sur le soutien de la population à l’action climatique voudriez-vous qu’il ou elle retienne ?

1. L’équité perçue prime sur les difficultés économiques : notre analyse montre que les pressions économiques n’entament pas nécessairement le soutien à l’action climatique, mais renforcent au contraire la demande d’équité sociale. Les personnes préoccupées par le coût de la vie ou le chômage soutiennent davantage les politiques climatiques qui sont conçues pour être justes et équitables.

2. Un fort soutien de la population au principe du « pollueur-payeur » : La plupart des Européens et Européennes estiment que les entreprises et les secteurs devraient assumer les coûts de l’adaptation aux changements climatiques. Le succès des politiques repose en grande partie sur l’intégration de mécanismes d’équité, tels que des taxes progressives ou des compensations ciblées, qui doivent être présentés de façon claire à la population.