Incidence marquée de la BEI et du Plan d’investissement sur l’emploi et la croissance.

Un électrochoc était nécessaire pour que l’économie européenne retrouve de sa vivacité après la crise financière. Le Plan d’investissement pour l’Europe visait à donner cette impulsion. Une nouvelle étude de la Banque européenne d’investissement met en évidence ses retombées.

Ce volet du Plan d’investissement, destiné à soutenir des investissements dans des entreprises innovantes et de petite taille, là où la crise a le plus pesé sur l’octroi de financements il y a dix ans, montre une incidence marquée, stimulant l’emploi et le produit intérieur brut.

« Le Plan a mis l’économie en mouvement et c’est une dynamique qui s’auto-entretient », affirme Debora Revoltella, directrice du département Analyses économiques de la BEI. « C’est un véritable succès tant pour l’économie européenne que pour la BEI, car l’emploi et la croissance sont au cœur de notre action. »

La modélisation de l’économie

Les économistes de la BEI ont eu recours à un modèle économique éprouvé pour évaluer l’incidence future des investissements appuyés par toutes les opérations menées par la Banque sur la période 2015-2016, ainsi que les prêts qu’elle a octroyés spécifiquement au titre du Fonds européen pour les investissements stratégiques relevant du Plan d’investissement pour l’Europe. Ils ont constaté que l’activité de prêt du Groupe BEI était susceptible d’avoir une incidence majeure sur l’économie européenne.

D’ici 2020, les prêts octroyés par le Groupe BEI au titre du Plan d’investissement avant le 31 décembre 2016 auront permis :

  • d’appuyer 161 milliards d’EUR d’investissements ;
  • d’accroître le PIB de l’UE de 0,7 % ;
  • de créer 690 000 emplois.

D’ici 2020, l’ensemble des financements approuvés par le Groupe BEI au sein de l’UE sur la période 2015-2016 auront permis :

  • d’appuyer 544 milliards d’EUR d’investissements ;
  • d’accroître le PIB de 2,3 % ;
  • de créer 2,25 millions d’emplois.

Incidence à long terme sur le PIB des investissements soutenus par le Groupe BEI en 2015-2016
Incidence durable sur l'emploi

Les conclusions de la BEI mettent en évidence que les prêts du Groupe BEI – que la conjoncture économique soit favorable ou défavorable lors de l’octroi – jettent les bases d’une croissance à long terme, en plus de donner une impulsion immédiate à l’économie. « Notre principal objectif est de renforcer la compétitivité de l’UE et la croissance à long terme », déclare Debora Revoltella. « Ces conclusions montrent qu’à long terme, l’économie européenne sera bien plus solide, indépendamment des stades du cycle économique. »

Une réponse probante à la défaillance du marché

Pour le Groupe BEI, il est important d’évaluer l’incidence de son activité, afin de s’assurer que ses financements bénéficient effectivement aux citoyens de l’UE. L’activité de prêt de la banque de l’UE au titre du Plan d’investissement est déjà saluée à Bruxelles, où les négociations portant sur la prorogation du programme et l’augmentation de son volume sont sur le point d’aboutir.

Le Fonds européen pour les investissements stratégiques, piloté par la BEI, a été créé à la mi-2015. Il bénéficie d’une garantie du budget de l’UE et était à l’origine destiné à mobiliser 315 milliards d’EUR d’investissements sur trois ans. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a déclaré vouloir porter ce montant à 500 milliards d’EUR d’ici 2020.

L’objectif est de soutenir des entreprises qui, sans cela, auraient pu peiner à trouver des financements bancaires, tout en ciblant les domaines clés de l’innovation et des petites entreprises.

« Nous avons mis ce programme sur pied pour faire face à une crise, le marché présentant certaines défaillances », indique Natacha Valla, chef de la division Politique et stratégie de la BEI. « Cette étude met en évidence des effets positifs réels ».

Des hypothèses prudentes

Pour mesurer l’incidence du programme, les économistes de la BEI ont dû tenir compte de l’interaction complexe entre les opérations de la Banque et d’autres activités économiques. Ils ont collaboré avec le Centre commun de recherche de la Commission européenne, établi à Séville, et ont utilisé un modèle économique appelé Rhomolo, servant à déterminer si les financements publics de plus en plus limités étaient utilisés de manière efficace.

L’un des principaux atouts du modèle Rhomolo est qu’il rend compte :

  • de l’incidence à court terme sur l’activité économique ;
  • des variations de la productivité et, partant, de la croissance à plus long terme.

Par exemple, le financement par la BEI de la construction d’une route entraîne un accroissement de l’activité économique pendant les travaux. Une fois la construction achevée, le financement de la BEI continue à porter ses fruits, car la route en question permet de réduire les temps de déplacement et les coûts de transport, stimulant ainsi la productivité, la croissance et la création d’emplois. Pour évaluer avec exactitude l’incidence du prêt de la BEI, ces deux facteurs doivent être mesurés.

« Nous nous sommes montrés prudents quant aux hypothèses que nous avons formulées dans le modèle », déclare Georg Weiers, un économiste de la BEI qui a travaillé sur l’étude, « et pourtant, l’incidence reste très importante ».

Une incidence à long terme

L’étude montre qu’une fois dissipée la première impulsion à l’économie, le Plan d’investissement continuera à avoir des effets structurels solides sur l’économie à long terme, comme c’est le cas pour d’autres prêts du Groupe BEI.

D’ici 2036, les investissements appuyés via les prêts approuvés par le Groupe BEI au titre du Plan d’investissement avant le 31 décembre 2016 auront permis :

  • d’accroître le PIB de 0,4 % ;
  • de créer 344 000 emplois.

L’ensemble des investissements appuyés via les prêts approuvés par le Groupe BEI sur la période 2015-2016 ont une incidence encore plus marquée au bout de 20 ans. Ils permettront :

  • d’accroître le PIB de 1,5 % ;
  • de créer 1,3 million d’emplois.

« L’incidence est grande et se poursuit dans le temps », affirme Natacha Valla. « Dans 20 ans, il y aura toujours des emplois qui découlent de ces investissements en Europe. C’est une répercussion positive clé du Plan d’investissement et de toutes les opérations de la Banque. »