- Plus de neuf entreprises françaises sur dix ont pris des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais elles sont moins portées à s’assurer contre les risques climatiques.
- Leurs difficultés d’approvisionnement se réduisent, notamment grâce à une baisse de leur facture énergétique.
- Le secteur industriel fait notamment preuve de résilience dans son appétit pour l’investissement et l’innovation.
Les entreprises françaises font preuve de prudence dans un climat marqué par l’incertitude et la volatilité mondiale. 84 % d’entre elles continuent à investir, en ligne avec la moyenne européenne.
Dans leur très grande majorité – 95 % – elles ont pris des mesures afin de baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, investissant prioritairement dans la réduction et le recyclage des déchets, ainsi que le transport durable, et ce, dans une proportion supérieure à la moyenne européenne. En ce qui concerne les impacts physiques des changements climatiques, elles sont moins nombreuses à souscrire une assurance et à prendre des mesures pour atténuer les risques que leurs homologues de l'UE.
Autre constat de l’enquête annuelle EIBIS du Groupe BEI, qui interroge environ 13 000 entreprises dans l’Union européenne (UE) et aux États-Unis : les entreprises françaises sont globalement aussi innovantes que leurs homologues européennes. Leurs investissements dans la recherche- développement sont notamment tirés par l’industrie : 94 % des entreprises manufacturières investissent et une majorité d’entre elles prévoient de le faire davantage encore à l’avenir. Cette tendance est moins affirmée dans le secteur des services et parmi les PME.
Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI : « Malgré un contexte marqué par l’incertitude et la prudence, les résultats de notre enquête font état de signes encourageants. Les efforts des entreprises françaises en matière d’innovation se poursuivent et certains secteurs, comme l’industrie manufacturière, continuent d’investir de manière soutenue. Les défis demeurent nombreux, notamment en ce qui concerne le rythme d’adoption des technologies numériques et la transformation des PME, mais ces résultats confirment que la double transition énergétique et numérique en marche est clairement perçue comme un levier d’amélioration de la productivité et de croissance par les entreprises. »
Debora Revoltella, économiste en chef de la BEI : « Notre enquête 2025 souligne l’importance de simplifier la réglementation, les procédures et l’accès au marché au sein de l’Union européenne. Renforcer le marché unique reste essentiel pour améliorer la compétitivité de l’Union européenne et stimuler une croissance plus rapide. »
Les rapports détaillés de l’enquête pour chacun des 27 pays de l’UE ont été publiés aujourd’hui. Parmi les autres enseignements de l’étude pour la France figurent les points suivants :
Durabilité : la majorité des entreprises françaises (55 %) ont réalisé un audit énergétique au cours des trois dernières années, un chiffre très proche de la moyenne européenne (56 %). Les industriels (74 %) et les grandes entreprises (65 %) sont les plus actifs dans ce domaine. La proportion d’entreprises françaises qui définissent et suivent des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) dépasse la moyenne européenne (52 % contre 47 %).
Barrières à l’investissement : bien que 58 % des entreprises françaises estiment que la réglementation limite leurs investissements, ce chiffre est inférieur à la moyenne européenne (69 %). Outre l’incertitude sur l’avenir (85 % contre 83 % dans l’UE) et les coûts énergétiques (74 %), le manque de personnel qualifié (72 %) est mis en avant comme un frein majeur à l’investissement.
Accès au financement : 36 % des investissements des entreprises françaises sont financés par des sources externes, principalement bancaires, contre 25 % en moyenne dans l’UE. À noter que le niveau d’insatisfaction relatif aux conditions d’emprunt diminue (18 % contre 24 % en 2024).
Intelligence artificielle : les entreprises françaises utilisent moins les outils d’IA générative que la moyenne des entreprises de l’UE (24 % contre 37 %), mais leur rythme d’adoption est plus rapide dans l’industrie (30 %) et les grandes entreprises (27 %). Parmi les domaines d’application les plus répandues, le marketing et la vente (34 %) et le service client (21 %) sont les plus cités, mais dans une proportion moindre que la moyenne européenne (44 % et 31 % respectivement).
Le rapport complet pour la France est disponible ici.
Les résultats de l’enquête alimentent le Rapport annuel sur l’investissement, la publication phare du département Études économiques du Groupe BEI, qui évalue ses perspectives pour l’économie européenne. Le prochain Rapport sur l’investissement sera publié le 3 mars 2026 lors du Forum annuel du Groupe BEI, à Luxembourg.
Ce Forum réunit des acteurs clés des sphères publiques, économiques et financières afin d’échanger sur les priorités d’investissement soutenant les politiques européennes, notamment la décarbonation, l’intelligence artificielle, l’union de l’épargne, la sécurité, le logement et l’élargissement de l’UE. Le thème de l’édition de cette année est : une Europe forte dans un monde qui change.
Informations générales
BEI
La Banque européenne d’investissement (BEI), dont les actionnaires sont les États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement à long terme de l’UE. Autour de huit grandes priorités, nous appuyons des investissements qui contribuent à la réalisation des grands objectifs de l’UE, en soutenant l’action climatique et l’environnement, la transition numérique et l’innovation technologique, la sécurité et la défense, la cohésion, l’agriculture et la bioéconomie, les infrastructures sociales, l’union des marchés des capitaux et une Europe plus forte dans un monde plus pacifique et plus prospère.
En 2024, le Groupe BEI, qui comprend également le Fonds européen d’investissement (FEI), a signé près de 89 milliards d’euros de nouveaux financements à l’appui de plus de 900 projets à fort impact, renforçant ainsi la compétitivité et la sécurité de l’Europe.
Tous les projets financés par le Groupe BEI sont conformes à l’accord de Paris sur le climat, comme nous nous y sommes engagés dans notre Feuille de route de la banque du climat. Près de 60 % des financements annuels du Groupe BEI soutiennent des projets contribuant directement à l’atténuation des changements climatiques et à l’adaptation à leurs effets, ainsi qu’à la création d’un environnement plus sain.
Le Groupe BEI a financé l’an dernier en France plus d’une centaine de projets représentant 12,6 milliards d’euros d’investissements accordés directement ou indirectement aux entreprises de toutes tailles du secteur privé et aux entités du secteur public. Les prêts contribuant à la lutte contre les changements climatiques et l’adaptation à leurs effets, au soutien à l’innovation et aux PME, ont été les axes forts de l’activité de la BEI en France en 2024. Au total, par son action, la BEI a permis de mobiliser des investissements à hauteur de 62 milliards d’euros pour le financement de l’économie réelle. La France a été, en 2024, le premier pays bénéficiaire des financements du Groupe BEI.
Les services de média pourront trouver ici des photos récentes en haute résolution de notre siège à Luxembourg.