La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, vient d'accorder un prêt de 40 millions d'EUR pour le financement de projets d'investissement réalisés par des entreprises syriennes de petite et moyenne dimension (PME). Cette première opération de la BEI en faveur du secteur privé en Syrie a été signée ce jour par M. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, à l'occasion d'une visite officielle dans le pays.

Cette opération est financée au titre de la nouvelle « Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat » (FEMIP) de la BEI, dont l'objet premier est de favoriser le développement du secteur privé et de son environnement socioéconomique.

De par sa structure, ce financement constitue une opération novatrice, à caractère pilote, pour la BEI et l'ensemble du bassin méditerranéen : le prêt de la BEI est mis à la disposition de la République arabe syrienne, par l'entremise du ministère des affaires économiques et du commerce extérieur, en vue de la création d'un Fonds pour les PME qui gérera la ligne de crédit de la BEI et rétrocédera les produits du prêt de la Banque à des PME réalisant de projets susceptibles de bénéficier d'un financement dans les secteurs de l'industrie, des services, du tourisme, de la santé et de la formation. L'unité de gestion du Fonds pour les PME sera assistée d'ingénieurs-conseils externes qui seront sélectionnés et financés par la BEI sur les ressources budgétaires que l'UE met à disposition pour l'assistance technique au titre de la FEMIP.

S'exprimant sur cette opération à l'occasion de la signature du prêt, M. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, a notamment déclaré : « Ces dernières années, la BEI est devenue l'un des principaux partenaires pour le financement d'investissements en Syrie. Je suis particulièrement heureux de signer ce prêt innovant, parce que j'ai la conviction qu'il encouragera les réformes dans le secteur du marché en offrant une occasion concrète de développer le renforcement des compétences en matière de pratiques bancaires modernes et qu'il favorisera les réformes du secteur bancaire émergent que la Syrie a commencé à mettre en œuvre et qui s'inscrivent dans les objectifs de l'UE. Je me félicite également des synergies que cette opération permettra de mettre en place avec le programme de soutien institutionnel de la Commission européenne pour la Syrie, notamment le Centre d'affaires euro-syrien. Avec l'appui de l'UE et le concours collectif de ses opérateurs du secteur privé, le pays est en mesure de se préparer au mieux à la création d'une zone de libre-échange dans le bassin méditerranéen à l'horizon 2010 ».

La nouvelle Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) permet à la BEI de renforcer sa coopération avec les pays partenaires méditerranéens (PPM).

Mise en place dans la foulée du Conseil européen de Barcelone des 15 et 16 mars 2002 et inaugurée en octobre 2002, la FEMIP a pour principale priorité de promouvoir le développement du secteur privé (en particulier des PME) et d'appuyer des projets concourant à la création d'un climat propice à l'investissement privé (infrastructures économiques, projets dans les secteurs de la santé et de l'éducation). Dotée de 8 à 10 milliards d'EUR d'ici à la fin 2006, la FEMIP a pour objet ultime d'aider les pays partenaires méditerranéens (PPM) à relever les défis de leur modernisation économique et sociale et de renforcer l'intégration régionale dans la perspective de la création d'une zone de libre-échange euro-méditerranéenne prévue pour 2010. Entre octobre 2002 et août 2003, de nouvelles opérations, d'une valeur supérieure à 1,8 milliard d'EUR, ont déjà été approuvées au titre de la FEMIP, dont plus de 35 % en faveur du développement du secteur privé.

La BEI est présente en Syrie, à l'appui de la coopération financière entre ce pays et l'UE, depuis 1978. Depuis 2000, elle a mis à la disposition du pays un total de 340 millions d'EUR, principalement en faveur de projets ayant un impact fondamental sur l'essor économique du pays, à savoir dans les secteurs de l'électricité, de la santé et des transports.