La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, a accordé une enveloppe de 6 millions d'EUR (environ 4 milliards de francs CFA) sur des ressources en capitaux à risques , à répartir entre deux prêts globaux destinés à l'octroi de financements à moyen et long terme aux petites et moyennes entreprises du secteur privé au Burkina Faso. Dans le cadre de cette opération, les emprunteurs sont, d'une part, la Société Générale de Banques au Burkina (SGBB) et la Bank of Africa (BOA), bénéficiaires d'un prêt de 5 millions d'EUR au total et, d'autre part, Burkina Bail, qui se verra attribuer un prêt de 1 million d'EUR pour le financement d'opérations de crédit-bail à long terme.

La BEI consent des prêts globaux à des banques intermédiaires dûment sélectionnées, afin qu'elles en rétrocèdent le produit à leurs clients. Les secteurs visés de l'économie burkinabée sont l'industrie, l'agroalimentaire, la pêche, la santé et l'éducation, le tourisme et les services connexes. Les projets concernés peuvent porter sur la création d'entreprises, ainsi que sur l'expansion, la modernisation, la restructuration ou la diversification d'activités existantes. Les demandes de financement, à adresser aux banques intermédiaires, pourront aller jusqu'à 1,5 million d'EUR, ce plafond étant ramené à 500 000 EUR pour les opérations de crédit-bail de Burkina Bail.

Les banques intermédiaires effectueront leur propre analyse de crédit et rétrocéderont les fonds à des taux calculés en fonction du marché. Il s'agit en l'occurrence de la première intervention en faveur des banques burkinabées précitées ; grâce à cette opération, le secteur financier du Burkina disposera de ressources à long terme avec lesquelles il pourra accorder des financements d'une durée correspondant aux besoins de l'économie qui, d'une manière générale, souffre de l'insuffisance de ce type de moyens.

La BEI a été créée en 1958 par le Traité de Rome pour financer des projets d'investissement concourant à la réalisation des grands objectifs de l'Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu avec cette dernière des accords de coopération ou d'association. Actuellement, les prêts de la Banque dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont accordés dans le cadre de la Quatrième convention de Lomé, qui sera remplacée par la nouvelle Convention de partenariat ACP-UE, signée à Cotonou en juin 2000. L'enveloppe financière disponible au titre de l'Accord de Cotonou se monte, pour la période 2002-2006, à 15,2 milliards d'EUR au total, dont 11,3 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 2,2 milliards d'EUR gérés par la BEI au titre de la Facilité d'investissement (en remplacement des financements sur capitaux à risques), et un maximum de 1,7 milliard d'EUR consentis sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. La Facilité d'investissement est un mécanisme renouvelable (le produit des remboursements sera investi dans de nouvelles opérations), dont l'objectif consiste à soutenir des projets solides sur les plans technique, environnemental, financier et économique, et qui relèvent du secteur privé ou de la partie du secteur public gérée selon des critères commerciaux.

La République d'Afrique du Sud est devenue membre associé de la Convention de Lomé en 1997. La Banque a reçu des États membres de l'UE un mandat distinct l'autorisant à accorder des financements à long terme dans ce pays pour un montant total de 825 millions d'EUR durant la période 2000-2006.