La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, vient d'accorder un prêt de 40 millions d'EUR (soit l'équivalent de 41 millions d'USD), sur ses ressources propres, à Banco Popular, Banco Intercontinental (Baninter), Banco BHD et Banco Nacional de Credito (Bancredito). La durée du prêt est de 12 ans, dont un différé de 4 ans.

Ce concours constitue le premier volet d'une opération en deux tranches d'un montant total de 80 millions d'EUR ; les banques participantes en rétrocéderont le produit sous forme de prêts secondaires dont la contre-valeur en EUR sera comprise entre un et quatre millions. Seront admissibles à un soutien au titre de cette opération les entreprises privées de la République dominicaine qui souhaitent avoir accès à un financement à long terme en EUR ou en USD pour réaliser des projets de dimension moyenne - et plus particulièrement ceux susceptibles de créer des emplois durables et de dégager des recettes en devises - dans les secteurs de l'industrie, de l'agro-industrie, du tourisme, des transports, des communications, des industries extractives, des infrastructures de production et des services connexes. Les fonds seront mis à disposition dans le cadre du Second protocole financier de la Quatrième convention de Lomé et bénéficieront en outre d'une bonification d'intérêt du Fonds européen de développement. Cette bonification d'intérêt sera octroyée par l'intermédiaire des banques participantes pour le développement du savoir-faire dans le secteur financier, la mise en place de règles de bonne gouvernance (il est convenu que la moitié de cette bonification sera versée à la Haute autorité bancaire), la réalisation d'études environnementales, ainsi que pour l'assistance technique et la prestation de services de formation en faveur de sous-projets financés au moyen de l'opération.

L'opération proposée a pour principal avantage de permettre un apport de ressources à long terme (en devises fortes), dont la nécessité se fait grandement sentir, sur un marché où ce type d'instruments n'est guère disponible. Elle devrait jouir d'une bonne visibilité du fait que le prêt se répartira entre plusieurs banques, ce qui induira une certaine concurrence entre elles et est de nature à assurer une utilisation efficace des fonds. En conséquence, cette opération devrait apporter une contribution significative tant à la croissance durable de l'économie de la République dominicaine qu'à l'élargissement et à l'approfondissement du secteur financier de ce pays.

Il s'agit de la deuxième opération de la BEI en faveur du secteur financier de la République dominicaine au titre de la Quatrième convention de Lomé, en vigueur actuellement. La Banque a en effet déjà accordé un prêt global de 20 millions d'EUR à Baninter et Banco BHD, qui a donné lieu à des signatures en 2000 et en 2001.

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs des politiques de l'Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu avec cette dernière des accords de coopération ou d'association. Actuellement, les prêts dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont accordés dans le cadre de la Quatrième convention de Lomé, conclue en 1989 pour une période de 10 ans et assortie de deux Protocoles financiers. L'enveloppe financière disponible au titre du deuxième Protocole se monte à 14,6 milliards d'EU au total, dont 12 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 1 milliard d'EUR de capitaux à risques gérés par la BEI et un maximum de 1,6 milliard d'EUR pouvant être consentis sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. À l'heure actuelle, la BEI œuvre en étroite collaboration avec les États membres de l'UE et la Commission européenne pour mettre la touche finale aux critères et directives pour la mise en œuvre de la Facilité d'investissement, mécanisme créé récemment en vertu de la nouvelle Convention de partenariat ACP-UE, signée à Cotonou en juin 2000, et qui est destinée à remplacer la Convention de Lomé. L'enveloppe financière disponible au titre de l'Accord de Cotonou se monte, pour la période 2002-2006, à 15,2 milliards d'EUR au total, dont 11,3 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 2,2 milliards d'EUR gérés par la BEI au titre de la Facilité d'investissement (en remplacement des financements sur capitaux à risques), et un maximum de 1,7 milliard d'EUR consentis sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. La Facilité d'investissement est un mécanisme renouvelable (les retours sur prêts seront investis dans de nouvelles opérations), dont l'objectif consiste à soutenir des projets solides sur les plans technique, environnemental, financier et économique, et qui relèvent du secteur privé ou de la partie du secteur public gérée selon des critères commerciaux.

La République d'Afrique du Sud est devenue membre associé de la Convention de Lomé en 1997. La Banque a reçu des États membres de l'UE un mandat distinct l'autorisant à accorder des financements à long terme dans ce pays pour un montant total de 825 millions d'EUR durant la période 2000-2006.