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©Thomas Froimovici/ EIB

Jakob Kilian Bilan, Robert Birkmayer, Ewa Jarosz, Etienne Oriot et Clara Simões Coelho, une équipe d’étudiants de Sciences Po, ont participé au premier hackathon sur l’enquête de la BEI concernant le climat. L’équipe s’est penchée sur la dimension sociale du financement de l’action climatique dans un travail de recherche intitulé Determinants of altruistic willingness-to-pay for an environmental tax (Les déterminants de la disposition altruiste à payer une taxe environnementale). Axée sur l’Allemagne, la Suède et l’Italie, cette étude examine ce qui motive les personnes à soutenir des politiques climatiques qui bénéficient à celles et ceux ayant un revenu inférieur au leur. En s’appuyant sur des données issues de l’enquête de la BEI concernant le climat et d’Eurostat, l’équipe constate que les préoccupations climatiques et la confiance dans les pouvoirs publics sont des facteurs déterminants de ce soutien, et que les personnes plus âgées se montrent moins disposées à contribuer. Ses conclusions apportent un éclairage précieux pour concevoir une fiscalité climatique équitable et efficace.

Pourriez-vous résumer l’objet principal de votre recherche ? Quelle était la question centrale à laquelle votre équipe a cherché à répondre ?

Dans notre étude, nous avons examiné ce qui motive les personnes à accepter de payer un impôt supplémentaire spécifiquement destiné à financer des politiques climatiques qui bénéficient à celles et ceux ayant un revenu inférieur au leur. Cette « disposition à payer altruiste » met l’accent sur la dimension sociale de la répartition des coûts. En exploitant des données relatives à l’Allemagne, à la Suède et à l’Italie, nous avons cherché à savoir si des facteurs comme l’inquiétude, la confiance et l’âge influencent cette propension à soutenir une redistribution des ressources.

Pourriez-vous nous indiquer quelles bases de données externes à la BEI vous avez exploitées, et quelles questions de l’enquête de la BEI concernant le climat ont été les plus déterminantes pour vos conclusions ?

Bases de données externes : afin de tenir compte du contexte économique local, nous avons intégré dans nos analyses-pays des données régionales sur les inégalités de revenu (ratio S80/S20 au niveau NUTS 2) provenant d’Eurostat.

Questions de l’enquête de la BEI : nous nous sommes concentrés sur la question Q20 de l’édition 2024 de l’enquête de la BEI : « Quel taux d’imposition supplémentaire sur votre revenu annuel accepteriez-vous de payer pour financer des politiques climatiques qui bénéficieraient à des personnes ayant un revenu inférieur au vôtre ? » Cette variable ordinale, allant de « Rien » à « 10 % de votre revenu annuel », constituait le cœur de notre étude. Nos prédicteurs provenaient d’autres questions issues de la même enquête, portant sur des facteurs sociodémographiques et des facteurs comportementaux. Par exemple, nous avons utilisé le pourcentage de bonnes réponses aux questions de connaissance pour mesurer les connaissances sur le climat, et la question Q1 de l’édition 2024 pour déterminer le niveau de préoccupation climatique.

Si vous ne disposiez que de 30 secondes pour vous adresser à un(e) décideur/décideuse ou à un(e) journaliste, quels messages clés sur le soutien de la population à l’action climatique souhaiteriez-vous qu’il ou elle retienne ?

1. La préoccupation climatique est de loin le facteur le plus déterminant de la disposition à payer : dans les trois pays, le prédicteur le plus fort est le degré d’inquiétude d’une personne face aux changements climatiques. En Allemagne, par exemple, chez les répondants très inquiets, la probabilité d’accepter un niveau d’imposition plus élevé a augmenté de 149 %.

2. La confiance dans les pouvoirs publics est essentielle pour accepter de nouveaux impôts : la population accepte beaucoup plus volontiers un nouvel impôt lorsqu’elle a confiance dans la capacité de ses pouvoirs publics à mettre en œuvre des politiques climatiques efficaces.

3. Un fossé intergénérationnel : les personnes appartenant aux classes d’âge plus élevées (en particulier les 50 ans et plus) sont, de manière récurrente, nettement moins disposées que les générations plus jeunes à accepter des taux d’imposition plus élevés pour financer des mesures en faveur du climat.