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Le Partenariat rwandais pour le financement du climat, lancé lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui s’est tenu à Paris, renforcera l’action innovante en faveur du climat grâce à des contributions supplémentaires de l’État rwandais. Le partenariat est soutenu par l’Agence française de développement (AFD), l’Union européenne et l’Équipe Europe, la Banque européenne d’investissement (BEI), la Société financière internationale (IFC), ainsi que par le ministère allemand de la coopération, par le biais de la banque de développement Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), et par le dispositif italien pour la coopération au développement, par le biais de la Cassa Depositi e Prestiti (CDP). Il vient compléter des partenariats existants, dont le partenariat Rwanda-Allemagne pour le climat et le développement et les initiatives en cours avec la Banque mondiale. L’annonce officielle a eu lieu en marge de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) à Dubaï, aux Émirats arabes unis. 

Le Partenariat rwandais pour le financement du climat vise à faciliter les partenariats public-privé pour accroître le financement climatique et est rendu possible par l’accord conclu par le pays au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) avec le Fonds monétaire international. Le FMI devrait décaisser 48,5 millions d’USD supplémentaires d’appui budgétaire après approbation par son conseil d’administration de la deuxième revue de l’accord au titre de la FRD mi-décembre. Les autorités rwandaises démontrent à nouveau leur engagement en faveur du programme climatique soutenu par la FRD en annonçant deux nouvelles mesures de réforme à ce titre, concernant : i) une analyse renforcée des risques pour les entreprises détenues par l’État et les partenariats public-privé vulnérables aux changements climatiques, et ii) l’adoption d’une taxinomie verte adaptée à leur plan d’action climatique lié aux contributions déterminées au niveau national (CDN).

Les étapes suivantes du partenariat ont également été partagées ce jour lors d’une manifestation en marge de la COP28 : l’État rwandais, par l’intermédiaire de son ministère des finances et de la planification économique, apportera une contribution de 40 millions d’USD au mécanisme Ireme Invest qui a vocation à appuyer les investissements verts du secteur privé du pays.

  • La BEI et la Banque de développement du Rwanda ont signé un prêt de 20 millions d’EUR et un accord d’assistance technique pour soutenir la transition écologique du Rwanda par l’intermédiaire d’Ireme Invest. Ce prêt constitue la première tranche d’un dispositif de financement de 100 millions d’EUR annoncé lors du sommet de Paris. L’assistance technique sera fournie dans le cadre du programme de la BEI pour l’écologisation des systèmes financiers à l’appui du partenariat CDN. Elle est financée par le Fonds Initiative internationale pour le climat et le ministère fédéral allemand de l’économie et de la protection du climat. Lors de la COP28, la BEI présente également un nouveau partenariat pour le financement climatique dans le secteur agricole de 100 millions d’EUR avec Bank of Kigali, qui vise à soutenir les petits exploitants et l’agro-industrie touchés par les changements climatiques au Rwanda.
  • L’AFD et la Banque de développement du Rwanda ont signé un prêt de 20 millions d’EUR et une subvention d’assistance technique de 1 million d’EUR pour renforcer Ireme Invest. Les premiers investissements soutenus au titre de ce prêt ont déjà été menés dans différents secteurs, à savoir les bâtiments verts et les énergies renouvelables. L’AFD a annoncé à l’occasion du sommet de Paris qu’elle avait également signé un appui budgétaire de 50 millions d’EUR et une subvention d’assistance technique de 3 millions d’EUR pour faire progresser les finances publiques vertes au Rwanda. Elle a signé avec Bank of Kigali un protocole d’accord en vertu duquel les deux parties conviennent de renforcer leur coopération dans le domaine de la finance climatique et de collaborer dans le cadre d’une ligne de crédit spécifique de 20 millions d’EUR, assortie d’une subvention d’assistance technique de 1 million d’EUR.
  • L’Agence danoise pour le développement international et le Fonds vert pour le Rwanda ont signé une convention de subvention de 5,27 millions d’USD pour soutenir le mécanisme de préparation de projets d’Ireme Invest, alimenté par le Fonds vert pour le Rwanda.
  • La CDP, qui est l’institution financière italienne pour la coopération internationale au développement, renforce son partenariat avec les autorités rwandaises afin d’apporter un soutien financier à la transition écologique dans le pays, dans le cadre d’une stratégie globale visant à accroître les flux financiers vers le développement durable et à lutter contre les changements climatiques en Afrique.

Le Partenariat rwandais pour le financement du climat est un pilier essentiel des efforts déployés par le Rwanda pour financer son ambitieux plan d’action climatique lié aux CDN. Il vient compléter plusieurs initiatives existantes axées sur les secteurs public et privé pour permettre au pays de faire face aux changements climatiques.

  • Approche programmatique pour les investissements au titre des CDN du Rwanda : trois plans d’investissement programmatiques sur i) l’agriculture climato-intelligente, ii) l’urbanisation durable, avec le soutien principal de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et iii) la gestion durable du paysage, avec le soutien de la Banque mondiale, sont actuellement en préparation. En outre, l’IFC soutient les autorités rwandaises, par l’intermédiaire du Fonds vert pour le Rwanda, pour mettre au point des plans d’investissement à long terme afin de favoriser des pratiques agricoles adaptées aux changements climatiques et d’encourager une urbanisation durable, en mettant l’accent spécifiquement sur le renforcement du rôle du secteur privé dans l’écologisation de l’économie rwandaise.
  • Taxinomie verte : les autorités rwandaises ont annoncé la première phase de leur taxinomie verte pour aider à catalyser le financement privé de projets verts. Une fois finalisée, la taxinomie signalera clairement les projets et activités alignés sur les objectifs climatiques du Rwanda. Elle contribuera à orienter les flux de fonds privés vers le financement de ces activités. L’initiative est soutenue par l’Allemagne, par l’intermédiaire de la GIZ, et étroitement liée à Ireme Invest et au partenariat « Boosting Green Finance, Investment and Trade » (GreenFIT) avec la Banque mondiale.
  • Depuis sa création lors de la COP27, la facilité liée aux CDN du Rwanda, connue sous le nom d’Intego, a permis de constituer une réserve riche et prometteuse de projets publics d’atténuation des changements climatiques et d’adaptation à leurs effets. La facilité est soutenue par l’Allemagne, par l’intermédiaire de la KfW, avec la mise à disposition de capitaux d’amorçage de 46 millions d’EUR dans le cadre du partenariat Rwanda-Allemagne pour le climat et le développement de 222 millions d’EUR. Le premier appel à propositions montre que les besoins de financement et l’offre de concepts de projet vont bien au-delà du financement en phase d’amorçage et les autorités rwandaises invitent les partenaires du développement à rejoindre l’initiative. Intego est appelée à devenir un exemple de bonne pratique visant à faciliter l’accès aux financements publics et à mettre en commun des financements provenant de diverses sources pour les projets ayant trait au climat.
  • Boosting Green Finance, Investment and Trade (GreenFIT) : la Banque mondiale s’est également associée aux autorités rwandaises pour élaborer une nouvelle opération au titre de la politique de développement, qui comprend une série de réformes visant à accroître la participation du secteur privé dans l’économie rwandaise et à améliorer la mobilisation des ressources pour la résilience climatique, pour un montant de 250 millions d’USD sur deux ans. L’Allemagne, par l’intermédiaire de la KfW, participe à cet effort. Elle contribue non seulement à la fourniture d’une assistance technique pratique pour la conception et la mise en œuvre des mesures relevant de l’opération au titre de la politique de développement, mais elle envisage aussi une contribution financière au financement global de l’opération pour la deuxième année de mise en œuvre.
  • ‎L’UE, dans le cadre de l’initiative Global Gateway, apporte elle aussi un soutien budgétaire d’un montant total de 59 millions d’EUR sous forme de subventions, dont 6,5 millions d’EUR pour l’assistance technique, afin d’appuyer les objectifs liés aux CDN du Rwanda, en mettant particulièrement l’accent sur l’adaptation des pratiques agricoles, en plus de garantir le financement de la BEI de 20 millions d’EUR en faveur de la Banque de développement du Rwanda et le prêt de la BEI à Bank of Kigali.
  • Enfin, la Banque de développement du Rwanda a récemment clôturé une émission d’obligations liées à la durabilité de 30 milliards de RWF (24,8 millions d’USD), qui était assortie d’un rehaussement de crédit partiel par le biais d’une opération de prêt de la Banque mondiale. Il s’agit là de la première émission de ce type par une banque nationale de développement dans le monde.

Le Partenariat rwandais pour le financement du climat, le Partenariat Rwanda-Allemagne pour le climat et le développement, ainsi que les initiatives en cours avec la Banque mondiale et d’autres partenaires, tels que le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède, témoignent de la force de la collaboration pour remodeler l’architecture mondiale du financement de l’action climatique. Il s’agit notamment de ne plus se contenter de projets à petite échelle et d’engager aussi d’importants investissements sur le long terme en tirant parti des mécanismes existants pour faciliter les partenariats public-privé et attirer des investissements du secteur privé.