M. Armando Guebuza, président de la République du Mozambique, était, ce jour, en visite à la Banque européenne d'investissement (BEI), à Luxembourg, où il a eu des entretiens au sujet des opérations que celle-ci finance dans son pays. À l'occasion de cette visite, un prêt de 31 millions d'EUR a été signé à l'appui de l'amélioration et de l'extension des services d'approvisionnement en eau de Maputo. M. Guebuza, accompagné de membres de haut rang de son gouvernement, a été accueilli par M. Torsten Gersfelt, vice-président de la BEI.

MM. Guebuza et Gersfelt ont examiné les domaines qui pourraient faire l'objet d'une future coopération au Mozambique, qui est l'un des principaux bénéficiaires des prêts de la BEI parmi les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Depuis 1986, année où elle a démarré ses opérations dans ce pays au titre de la troisième Convention de Lomé, la BEI a approuvé plus de 400 millions d'EUR de prêts en faveur de projets, notamment dans les secteurs de l'industrie, de l'énergie, des infrastructures et des télécommunications, et à l'appui des petites et moyennes entreprises mozambicaines.

Au même moment, la BEI a signé, avec la République du Mozambique, pour rétrocession au Fundo do Investimento e Património do Abastecimento de Água - FIPAG - (l'agence nationale chargée de la mise en œuvre des programmes d'approvisionnement en eau dans les zones urbaines), un prêt à long terme de 31 millions d'EUR qui doit servir à améliorer et à étendre les services d'approvisionnement en eau dans l'agglomération de Maputo qui compte une population de 1,7 million d'habitants, dont 48 % vivent dans un état de pauvreté extrême. Le réseau d'approvisionnement en eau est exploité, sur la base d'un contrat de bail, par une société privée qui a des actionnaires européens et locaux.

Le montage financier du projet est novateur : il conjugue, pour la première fois dans un pays ACP, un prêt de la BEI à long terme consenti à des conditions favorables et une aide non remboursable de 25 millions d'EUR (la plus importante à ce jour) accordée au titre de la Facilité ACP-UE pour l'eau. Mis en œuvre en coopération étroite avec la Commission européenne et les agences néerlandaise et française de financement du développement, le projet a un fort impact sur le développement et fait figure de modèle de coordination entre les bailleurs de fonds et de développement conjoint du secteur.

Le projet d'approvisionnement en eau de Maputo a trois objectifs principaux : i) augmenter la production d'eau salubre dans une proportion de deux tiers environ de la capacité installée actuelle, ii) améliorer la performance du réseau en réduisant les volumes d'eau non facturée, iii) étendre l'approvisionnement en eau dans les zones périurbaines pauvres avec le soutien de petits opérateurs privés locaux.

Le prêt de la BEI est parfaitement conforme aux objectifs de l'Accord de Cotonou qui reconnaît l'importance de soutenir les efforts déployés par les États ACP pour améliorer la couverture et la qualité des infrastructures et services de base, dont l'eau, et en faciliter l'accès.

Par ailleurs, le projet contribue directement à la stratégie de la Facilité d'investissement (FI), qui vise à réduire la pauvreté, et à la réalisation des Objectifs de développement du millénaire, en offrant, pour la première fois, l'accès à une eau potable à plus de 500 000 personnes, dont les deux tiers ont de faibles revenus.

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des grands objectifs de l'Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu avec cette dernière des accords de coopération ou d'association.

Actuellement, les prêts de la Banque dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont accordés dans le cadre de la Facilité d'investissement, mécanisme créé en vertu de la Convention de partenariat ACP-UE, signée à Cotonou en juin 2000. L'enveloppe financière disponible au titre de l'Accord de Cotonou se monte, pour la période 2002-2006, à 15 milliards d'EUR au total, dont 11,3 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 2 milliards d'EUR gérés par la BEI au titre de la Facilité d'investissement et un maximum de 1,7 milliard d'EUR à accorder sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. La Facilité d'investissement est un mécanisme renouvelable (le produit des remboursements sera investi dans de nouvelles opérations), dont l'objectif consiste à soutenir des projets solides sur les plans technique, environnemental, financier et économique, et qui relèvent du secteur privé ou de la partie du secteur public gérée selon des critères commerciaux.