La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière à long terme de l'Union européenne, vient d'accorder un prêt de 50 millions d'EUR pour le financement de classes informatiques dans des établissements d'enseignement primaire et de base sur l'ensemble du territoire de la Turquie.

Le prêt de la BEI, consenti à la République de Turquie, sera rétrocédé au ministère turc de l'éducation nationale. Il s'agit du premier prêt que la BEI accorde en Turquie au titre de la nouvelle Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP).

Le projet consiste à doter quelque 5 100 établissements d'enseignement primaire ou de base (qui vont de la 1ère à la 8ème année de la scolarité) situés sur l'ensemble du territoire turc de 6 800 classes informatiques. Il appuie la mise en œuvre de la stratégie relative aux technologies de l'information et de la communication (TIC) du Programme éducatif de base du gouvernement turc (en l'occurrence, sa deuxième phase, qui couvre la période 2002-2005). Au cours de la première phase, qui a bénéficié d'un prêt de la Banque mondiale, le gouvernement a équipé 2 802 établissements d'enseignement de base du pays de 3 188 classes informatiques. La Turquie compte quelque 35 000 écoles de ce type qui accueillent plus de dix millions d'enfants âgés de 6 à 14 ans. L'objectif ultime est de créer au moins une classe informatique dans chacun des 11 000 établissements qui dispensent l'enseignement de base (de la 1ère à la 8ème année de scolarité).

La BEI joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre des objectifs prioritaires de l'Union européenne. En 2001, les prêts qu'elle a accordés pour des projets favorisant la réalisation des politiques de l'Union européenne ont totalisé 37 milliards d'EUR (soit une hausse de 13 % par rapport à 1999). 31 milliards d'EUR sont allés à des projets situés dans les États membres de l'UE et près de 3 milliards d'EUR à des projets dans les pays candidats, les prêts dans les autres pays tiers s'élevant à 3 milliards d'EUR. Pour financer ces opérations, la BEI a emprunté 32 milliards d'EUR sur les marchés internationaux des capitaux.

Dans le bassin méditerranéen, la BEI intervient dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen, qui complète les politiques de coopération bilatérale menées par les différents États membres. Au titre du second mandat de financement lié à ce partenariat et couvrant la période 2000-2007, la BEI prêtera 6,425 milliards d'EUR pour financer des projets dans les 12 pays méditerranéens qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'UE. La BEI s'attache tout spécialement à appuyer les efforts déployés par ces pays pour ouvrir leur économie et pour aider les entreprises à se préparer à la libéralisation du marché, dans la perspective de la mise en place progressive d'une zone de libre-échange avec l'UE.

Dans le sillage du Conseil européen de Barcelone (15 et 16 mars 2002), la BEI va amplifier sa coopération avec les pays partenaires du Bassin méditerranéen en créant la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), qui s'accompagnera de l'ouverture de bureaux opérationnels dans la région. Cette facilité, dont le lancement est prévu pour l'automne 2002, disposera de ressources financières accrues, ce qui permettra à la BEI de porter progressivement le volume annuel de ses prêts dans la région de 1,5 milliard d'EUR à 2 milliards d'EUR.

Sur le plan qualitatif, il est prévu que la FEMIP mette l'accent sur les projets relevant du secteur social, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la protection de l'environnement, la conviction étant que cela favorisera la stabilité sociale et les investissements productifs.

Cette nouvelle facilité accordera la priorité au financement de projets réalisés par le secteur privé, dans le double but de libéraliser l'économie des pays partenaires du Bassin méditerranéen et de développer leur potentiel en prévision de l'union douanière entre l'Union européenne et les pays partenaires du Bassin méditerranéen, dont la mise en place est prévue pour 2010. Dans ce contexte, la BEI s'est fixé pour objectif de porter à 33 % la part des ressources qu'elle consacre au financement de projets relevant du secteur privé.

À ce jour, la BEI a contribué pour quelque 2 milliards d'EUR au financement de projets revêtant une importance cruciale pour l'économie turque. La BEI intervient en Turquie au titre du deuxième mandat de financement euro-méditerranéen, du « programme d'action spécial pour la Turquie » et du « mécanisme préadhésion » de la BEI. Le « programme d'action spécial » met à disposition des financements pour 450 millions d'EUR au maximum au cours de la période 2001-2004, en faveur d'un investissement essentiel dans le secteur énergétique turc. Doté de 8,5 milliards d'EUR, l'actuel « mécanisme préadhésion » de la BEI court jusqu'en 2003. Les concours accordés à ce titre visent à soutenir des projets contribuant à l'intégration des pays candidats dans l'UE. L'accent est particulièrement mis sur la protection de l'environnement, ainsi que sur les infrastructures de communication, la compétitivité de l'industrie et le développement régional.

Les prêts de la BEI en faveur des infrastructures ont servi principalement à appuyer des projets environnementaux et les efforts de reconstruction après les séismes qui ont frappé le pays. Parmi les projets financés en Turquie figurent notamment les réseaux d'eaux usées et de traitement des effluents d'Adana, de Diyarbakir, d'Izmit et de Tarsus ; le dispositif de désulfuration de la centrale électrique de Yeniköy sur le littoral de la mer Égée et la construction de centrales de production d'électricité et de chaleur plus respectueuses de l'environnement. La BEI a également soutenu les PME à l'aide de prêts globaux accordés par l'intermédiaire de banques commerciales locales.