La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, accorde un prêt de EUR 150 millions (1) pour le financement de la tranche prioritaire (2002-2004) du programme pour le renforcement, l'assainissement et l'amélioration de la gestion du réseau de transport d'électricité, en Tunisie.

Les fonds BEI sont consentis à la Société Tunisienne de l'Électricité et du Gaz (STEG), pour des investissements portant sur plus que 70 sous-projets répartis sur l'ensemble du territoire tunisien, et ceci dans un souci de respect de l'environnement. Les composantes principales du projet financé sont : lignes aériennes et liaisons souterraines haute tension, postes conventionnels et blindés haute tension, transformateurs de puissance, télé conduite et télétransmission du réseau.

Ce prêt BEI, est le premier qui s'inscrit dans le cadre du 10ème Plan quinquennal de développement national (2002-2006), qui sera présenté officiellement par la Tunisie le 2 juillet. Il démontre la continuité du soutien de la BEI au développement des infrastructures publiques, indispensables à la croissance des secteurs économiques et des investissements privés. La BEI a déjà octroyé 3 prêts à la STEG, pour un montant total de 105 millions d'euros, signés dans la période 1995-2000. Créée en 1962, la STEG qui fête cette année ses 40 ans, est chargée de la production, du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz en Tunisie.

Les différentes composantes du projet, dont la construction s'étale sur la période 2002-2004, permettront de contribuer à satisfaire la demande croissante d'électricité en Tunisie, dans des conditions de fiabilité nettement renforcées pour l'utilisateur et en réduisant significativement les pertes en ligne sur le réseau. Le réseau électrique tunisien est interconnecté au réseau de transport d'électricité nord-africain constitué par le Maroc, l'Algérie et la Tunisie ; ce réseau est raccordé à l'Union européenne, par une interconnexion électrique avec l'Espagne, pour laquelle la BEI a consenti un prêt de EUR 80 millions.

Depuis 1978, la BEI a prêté plus de 1,5 milliards d'euros en Tunisie, principalement en faveur des infrastructures, de l'environnement et du développement industriel, dans le cadre soit de financements directs, soit de prêts globaux accordés au secteur bancaire tunisien à l'appui d'investissements réalisés par des PME/PMI.

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs de l'Union européenne. Elle contribue également à la mise en œuvre des politiques de coopération de l'UE en faveur des pays tiers. Dans le bassin méditerranéen, la BEI opère dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen, qui complète les politiques de coopération bilatérale menées par les différents États membres. Au titre du second mandat de financement lié à ce partenariat et couvrant la période 2000-2007, la BEI prêtera 6,425 milliards d'euros pour financer des projets dans les 12 pays méditerranéens qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'UE. La BEI s'attache tout spécialement à appuyer les efforts déployés pour ouvrir davantage l'économie et pour aider les entreprises à se préparer à la libéralisation du marché, dans la perspective de la mise en place progressive d'une zone de libre-échange avec l'UE.

En faisant suite au Conseil européen de Barcelone (15 et 16 mars 2002), la BEI va renforcer sa coopération avec les pays méditerranéens partenaires en mettant en place un "mécanisme d'investissement euro-méditerranéen renforcé" complété par des Bureaux opérationnels dans la région. Ce mécanisme, qui deviendra opérationnel à l'automne 2002, sera doté de ressources financières accrues, ce qui permettra à la BEI de porter graduellement son activité annuelle de prêt dans la région de 1,5 milliards d'euros à 2 milliards d'euros.

Du point de vue qualitatif, ce mécanisme portera l'accent sur les projets du secteur social, en particulier ceux de la santé, de l'éducation et de la protection de l'environnement, facteurs de stabilité sociale et favorisant l'émergence d'investissements productifs.

Parallèlement, le nouveau mécanisme accordera une priorité aux financements de projets du secteur privé dans une double perspective de la libéralisation de l'économie des PPM et du renforcement de leur potentiel en vue de l'Union douanière UE-PPM à l'horizon 2010, à cet égard, l'objectif de la BEI est de porter à 33 % de ses financements la part des projets du secteur privé.


(1) Taux de conversion : 1 EUR = 1,35680 TND au 21/06/2002