Dans le contexte de la reprise récente de ses opérations de financement en Croatie, la Banque européenne d'investissement (BEI) annonce qu'elle va prêter 40 millions d'EUR à la République de Croatie pour la remise en état d'infrastructures ferroviaires et la modernisation des tronçons ferroviaires croates situés sur le corridor paneuropéen Vc qui relie la Croatie à la Hongrie et à la Bosnie-et-Herzégovine. 

L'opération, qui entre dans la catégorie des projets à démarrage rapide prévus en vertu du Pacte de stabilité, concerne un investissement prioritaire pour la reconstruction et le développement des Balkans occidentaux, région dans laquelle la BEI joue un rôle important en sa qualité d'institution de financement à long terme de l'Union européenne. 

Comme dans la plupart des autres pays de la région, la guerre et le morcellement tant régional que politique ont eu des effets néfastes sur les modes de transports structurés. Le présent projet contribuera à l'amélioration des services le long d'un important corridor de transit, favorisant ainsi le rapprochement de la Croatie avec les pays voisins et l'Union européenne. Le projet, qui porte sur la remise en état complète des infrastructures et sur la modernisation des systèmes de signalisation et de télécommunications sur deux tronçons (le premier de 100 Km, au nord, part de la frontière hongroise pour aboutir à Samac sur la frontière bosniaque, et le second de 23 Km, au sud, relie Metkovic sur la frontière bosniaque au port de Ploce sur l'Adriatique), bénéficie de l'aide financière conjointe de la BEI, de la BERD et de la Banque mondiale. 

Le prêt de la BEI s'inscrit dans le cadre du mandat en faveur de l'Europe centrale et orientale actuellement en vigueur, lequel vient d'être étendu à la Croatie après la décision prise le 7 novembre 2000 par le Conseil de l'UE.

Réagissant sans délai à la décision du Groupe de pilotage de haut niveau et du Pacte de stabilité de lui confier un rôle moteur dans l'élaboration et la coordination des programmes d'investissement dans les infrastructures de base de la région, la Banque a évalué les besoins d'investissement et identifié les projets prioritaires dans l'Europe du Sud-Est, après la guerre. La région concernée comprend l'Albanie, la Bosnie-et-Herzégovine, la Croatie, la République fédérale de Yougoslavie (composée de la Serbie et du Monténégro), l'ancienne République yougoslave de Macédoine, ainsi que la Bulgarie et la Roumanie. 

Les projets ont été répartis en deux catégories : un ensemble de projets d'équipement à démarrage rapide (Quick-Start Package), pour lesquels la mise en œuvre, ou l'attribution des marchés, a commencé avant mars 2001, et un ensemble d'investissements réalisables à brève échéance (Near-Term Package) qui, de prime abord, semblent se justifier d'un point de vue économique et ne soulèvent pas de problème majeur s'agissant des secteurs ou des projets concernés.

La liste comporte 85 projets au total, pour une enveloppe de 4 milliards d'EUR, dont 35 projets à démarrage rapide, pour un montant de 1,1 milliard d'EUR. La BEI joue un rôle pilote pour 14 d'entre eux, qui représentent un coût estimatif voisin de 800 millions d'EUR, soit 72 % du total. Les projets réalisables à brève échéance, au nombre de 50, totalisent quelque 3 milliards d'EUR. Il est probable que la BEI participera à 18 d'entre eux, qui représentent quelque 1 milliard d'EUR, soit 33 % de l'enveloppe totale.

Parallèlement au programme de reconstruction, la BEI finance des projets dans la région des Balkans dans le cadre de ses opérations de financement classiques. 

En Albanie, en Bosnie-et-Herzégovine et dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine, la Banque intervient en vertu du mandat en faveur de l'Europe centrale et orientale actuellement en vigueur que le Conseil des ministres a approuvé pour la période 2000 - 2007 ; ce mandat prévoit une enveloppe de prêts BEI de 8,7 milliards au maximum en faveur des 10 pays candidats à l'adhésion et de quatre autres États de l'Europe du Sud-Est qui n'ont pas le statut de candidats : l'Albanie, la Bosnie-et-Herzégovine, la Croatie et l'ancienne République yougoslave de Macédoine. Le mandat actuel devrait être étendu, d'ici à la fin de l'année, à la République fédérale de Yougoslavie (qui regroupe la Serbie et le Monténégro). En Bulgarie et en Roumanie, outre les prêts accordés en vertu du mandat susmentionné, la BEI accorde également des prêts dans le cadre du second mécanisme préadhésion autorisé par les Gouverneurs de la BEI, qui couvre la période 2000 - 2003 et prévoit une enveloppe de prêts BEI de 8,5 milliards au maximum en faveur des pays d'Europe centrale et orientale candidats à l'adhésion, auxquels s'ajoutent la Turquie, Chypre et Malte. 

Les prêts de la BEI en faveur des Balkans occidentaux s'élèvent à 352 millions d'EUR au total.


(1) 1 EUR = 1,84108 BRL, 0,924800 USD, 6,55957 FRF