La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, vient de prêter 9 millions d'euros (environ 6 800 millions de shillings tanzaniens (1)) sur capitaux à risques (2) à des institutions financières en Tanzanie, pour rétrocession en faveur d'investissements de petite et moyenne dimension réalisés par le secteur privé. A ce stade, les intermédiaires financiers retenus sont la CRDB, la Banque de développement de l'Afrique de l'Est (BDAE) et la Stanbic Bank Tanzania. Il s'agit du premier mécanisme de prêt global (3) mis en place par le canal de plusieurs intermédiaires financiers en Tanzanie.

Les mesures de libéralisation engagées en Tanzanie depuis le début des années 90, qui ont permis une nette amélioration du climat d'investissement, et le programme de privatisation à grande échelle en cours ont incité la Banque à mettre en place ce mécanisme. Ce dernier vise, d'une part, à contribuer au développement du secteur privé en Tanzanie, qu'il s'agisse des entreprises travaillant à l'exportation ou de celles qui sont axées sur le marché intérieur, et, d'autre part, à favoriser la création d'emplois dans tous les secteurs et à renforcer la confiance dans l'économie du pays.

Le mécanisme BEI fournit des ressources à long terme (6 à 10 ans) destinées à financer en partie des projets viables réalisés par le secteur privé dans les principaux secteurs productifs de l'économie tanzanienne, à savoir l'industrie, l'agro-alimentaire, l'horticulture, le secteur minier, le tourisme et autres activités connexes. Les investissements peuvent porter sur des activités complètement nouvelles ou sur l'extension, la modernisation, la restructuration ou la diversification d'activités existantes. Les prêts, d'un montant unitaire compris entre 30 000 euros et 1 million d'euros, seront disponibles en schillings tanzaniens ou en devises, selon les besoins de financement spécifiques des projets concernés.

Les demandes de financement seront soumises par le canal des intermédiaires financiers, qui ont la responsabilité de la sélection et de l'instruction des projets admissibles et assument le risque de crédit.

Créée en 1958 en vertu du Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs de l'Union européenne (UE). Elle participe aussi à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'Union. La quatrième Convention de Lomé a été conclue en 1989 pour une période de dix ans et est assortie de deux protocoles financiers, couvrant l'un la période 1991-1995, l'autre la période 1996-2000. Le montant total de l'enveloppe financière disponible au titre du second protocole de Lomé IV s'élève à 14,6 milliards d'euros, dont 12 milliards d'euros d'aides non remboursables fournies par les États membres de l'UE, 1 milliard d'euros provenant du Fonds européen de développement (FED) et gérés par la BEI sous forme de financements sur capitaux à risques2 et jusqu'à 1,6 milliard d'euros de prêts sur les ressources propres de la BEI.


(1) Au 30.6.1999, 1 euro = 752 shillings tanzaniens.

(2) La BEI gère sous mandat une partie du Fonds européen de développement (FED), constitué grâce aux contributions des États membres de l'UE, qu'elle utilise principalement pour des opérations sur capitaux à risques. La Banque collecte ses propres ressources sur les marchés internationaux des capitaux.

(3) Un prêt global est en fait une ligne de crédit consentie à des banques ou à d'autres intermédiaires financiers opérant à une échelle nationale régionale ou locale, qui en rétrocèdent le produit, sous forme de prêts secondaires de moindres montants, à l'appui de projets d'investissement de petite et moyenne dimension.