La Banque européenne d'investissement (BEI) va prêter 62 millions d'écus au total (1) pour soutenir la mise en œuvre d'investissements palestiniens dans les secteurs de l'hôtellerie, de l'eau et des infrastructures de transport en Cisjordanie, lesquels bénéficieront également aux célébrations du passage à l'an 2000 à Bethléem. Les fonds de la BEI, l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, s'inscrivent dans le cadre du mandat de partenariat euro-méditerranéen couvrant la période 1997-1999. Les contrats de financement ont été signés hier à Gaza et à Bethléem.

Des contrats de financement, d'un montant total de 50 millions d'écus concernant le secteur de l'eau et des infrastructures de transport, ont été signés par M. Mohammed Nashashibi, Ministre des finances, et Mme Ariane Obolensky, Vice-Présidente de la BEI. Les fonds ont été mis à la disposition de l'Autorité palestinienne de la manière suivante :

  • L'eau: Un prêt de 30 millions d'écus est accordé à l'Autorité palestinienne de l'eau (APE) pour la mise en valeur des ressources en eau dans le sud de la Cisjordanie. Evalués à 65 millions d'écus au total, les investissements visent à accroître l'approvisionnement en eau potable, à réduire les pertes en eau et à améliorer le réseau général, essentiellement dans la région d'Hébron et de Bethléem. Après leur achèvement (à la fin de 2002), ils desserviront quelque 350 000 résidents palestiniens. Dans le cadre de la réforme institutionnelle engagée, l'exploitation du réseau des eaux sera également ouverte à la participation du secteur privé. Cette méthode a déjà été appliquée avec succès à Gaza. Le projet comprend également quelques composantes complémentaires qui seront financées par d'autres bailleurs de fonds tels que la France, le Royaume-Uni et la BIRD.
  • Les routes: Un montant de 20 millions d'écus sera utilisé, sous l'égide du Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction (CEPDER), aux fins de la remise en état de routes existantes, au travers de quelque 36 aménagements en Cisjordanie, sur une longueur totale de 154 kilomètres environ. Ces aménagements visent essentiellement à améliorer les liaisons entre les villages palestiniens et entre ces derniers et le réseau routier de la région.
  • L'hôtel de Bethleem: Un contrat de financement portant sur 12 millions d'écus destinés à la rénovation et à la construction d'un hôtel de classe supérieure à Bethléem, a été signé par M. Hathen Al-Halawani, Vice-Président de la société Palestine Tourism Investment Co. Ltd et par Mme Ariane Obolensky, Vice-Présidente de la BEI. Le projet est cofinancé par la SFI. L'hôtel de 250 chambres à Bethléem, sera le premier hôtel de classe internationale en Palestine, détenu et géré par des intérêts privés et accueillera des voyageurs se rendant en Terre sainte. Le promoteur et emprunteur de l'opération est la Palestine Tourism Investment Co. Ltd (PTICO), société privée palestinienne, détenue majoritairement et contrôlée par la Palestine Development & Investment Co. Ltd. (PADICO). Parmi les autres actionnaires de PTICO, il faut citer le groupe Zara, le plus grand propriétaire d'hôtels dans la Jordanie voisine, et la Cairo-Amman Bank. Le prêt de la BEI est garanti par l'Arab Bank.

La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, intervient dans les Territoires autonomes de Gaza et de Cisjordanie dans le cadre de l'Accord de soutien signé le 27 octobre 1995, à Gaza, entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et la Banque européenne d'investissement (BEI) par le Président Yasser Arafat et Mme Ariane Obolensky, Vice-Présidente de la BEI.En vertu du présent accord de partenariat euro-méditerranéen, la BEI s'est engagée à prêter, entre 1997 et 1999, jusqu'à concurrence de 2 310 millions d'écus en faveur moyens de projets d'investissement situés dans douze pays du Bassin méditerranéen. En outre, la BEI a la possibilité d'offrir des bonifications d'intérêt à l'appui de projets environnementaux et des fonds de capital-risque sous forme de fonds propres ou de quasi-fonds propres, les unes et les autres étant financés par le budget communautaire. A Gaza et en Cisjordanie, la BEI a financé des projets relevant du tourisme et favorisant le développement industriel, au moyen d'une aide financière consentie à des investissements de grande envergure, et accordé des prêts globaux à des intermédiaires bancaires spécialisés dans la rétrocession de fonds à des petites et moyennes entreprises investissant dans des projets productifs à long et moyen terme. Les infrastructures économiques et publiques ont également bénéficié de fonds importants de la BEI. Au cours des dernières années, la protection de l'environnement est devenue l'un des domaines majeurs d'intervention de la BEI à Gaza et en Cisjordanie, comme dans le reste du Bassin méditerranéen.

De plus, la BEI est l'un des gestionnaires du « Programme d'assistance technique pour la protection de l'environnement méditerranéen » (METAP), lancé en 1990 pour aider les pays du Bassin méditerranéen à élaborer des solutions nationales ou régionales à des problèmes environnementaux communs en mettant au point des stratégies de politique générale et en mobilisant des aides non remboursables. En 1997, le METAP a ouvert un bureau régional au Caire.


(1) Taux de conversion au 30.9.1998: 1 écu = 6,58 FRF, 0,69 GBP, 0,75 IEP, 1,17159 USD.