La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va contribuer, à hauteur de 5 millions d'écus(1) sur capitaux à risques, au Fonds fiduciaire de garantie des investissements à Gaza et en Cisjordanie (le Fonds fiduciaire) afin d'appuyer les investissements destinés à favoriser le développement du secteur industriel et du secteur privé à Gaza et en Cisjordanie.

Etabli et géré par l'Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI), membre du Groupe de la Banque mondiale, le Fonds fiduciaire vise à fournir une garantie contre les risques politiques tels que l'expropriation, le non-transfert et la non-conversion des monnaies, la contravention aux obligations de contrat, ainsi que les risques de conflits armés et de troubles civils. Outre la contribution de la BEI, le Fonds a déjà reçu 10 millions d'USD de l'Autorité palestinienne. Les pays membres de l'AMG(2) ainsi que des institutions, multilatérales et autres, souscriront également au capital du Fonds, dont le montant devrait atteindre 50 millions d'USD pour la première phase de son activité.

Le Fonds fiduciaire, qui fonctionnera sur la base des règles régissant l'AMGI, garantira les investissements du secteur privé, à hauteur maximale de 5 millions d'USD par projet, pendant une période comprise entre 3 et 15 ans. Le Fonds est conçu pour des investissements de petite et moyenne dimension, et s'adresse plus particulièrement à des projets à forte capacité de création d'emplois.

Le présent financement s'inscrit dans le cadre des efforts que déploie sans relâche la BEI pour favoriser les investissements du secteur privé ainsi que la coopération et le développement économiques dans les pays méditerranéens qui ne sont pas membres de l'Union européenne. A l'image des autres initiatives en cours(3) de la BEI, il souligne l'engagement pris par la Banque de stimuler l'investissement du secteur privé dans les Territoires palestiniens et illustre clairement son appui en faveur du partenariat euro-méditerranéen. Ce partenariat met particulièrement l'accent sur les mesures qui encouragent la libéralisation et la privatisation des économies et qui aident le secteur privé à se restructurer et à se développer afin de préparer la mise en place progressive d'une zone de libre-échange avec l'Union européenne d'ici à 2010.

La BEI a été créée en 1958 pour fournir des financements à long terme en faveur de projets d'investissement qui concourent à la réalisation des objectifs de l'Union. Propriété des 15 Etats membres de l'UE, elle collecte l'essentiel de ses ressources sur les marchés des capitaux. Elle joue un rôle crucial dans la politique communautaire en matière de technologie et de développement à l'égard des pays tiers de la région méditerranéenne. Dans la plupart de ces pays, la BEI opère au titre des accords de coopération négociés avec l'UE dans le cadre du nouveau partenariat euro-méditerranéen afin de renforcer les relations économiques et commerciales et de compléter l'aide bilatérale fournie par les Etats membres de l'UE.

En vertu des dispositions relatives au partenariat euro-méditerranéen, la BEI doit verser 2 310 millions d'écus entre 1997 et la fin de 1999 pour des projets d'investissement dans la région. Elle met aussi en œuvre des capitaux à risques provenant des ressources budgétaires de l'Union, ce qui lui permet de fournir des financements spécialement adaptés aux résultats des projets et qui a aussi pour effet de renforcer l'assise financière des promoteurs.En 1997, la BEI a dépassé le chiffre d'un milliard d'écus au titre des nouveaux engagements de financement et des décaissements en faveur de projets d'investissement dans les pays partenaires du Bassin méditerranéen.


(1) Taux de conversion au 31.12.1997, utilisé par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours: ECU 1 = TND 1.25, CYP 0.58, MTL 0.43, JOD 0.77, EGP 3.78, GBP 0.67, IEP 0.77 and USD 1.10.

(2) Créée en 1988, l'AMGI compte aujourd'hui quelque 140 pays membres, qui ont souscrit son capital autorisé de 1,08 milliard d'USD. A l'heure actuelle, 19 autres pays sont en voie de devenir membres de l'Agence. Tous les Etats membres de l'Union européenne sont également membres de l'AMGI, à l'exception de l'Autriche qui fait partie de ces 19 pays candidats.

(3) Un prêt de 15 millions d'écus (dont 1 million d'écus de capital-risque) a été accordé à la Palestine Industrial Estate Development Management Co. (PIECO) pour la mise en place d'une importante zone industrielle avec des bâtiments d'usines comportant toutes les infrastructures nécessaires, à la frontière avec Israël. PIECO est détenue en majorité par Palestinian Development and Investment Ltd. (PADICO), consortium regroupant d'importants intérêts palestiniens dans les secteurs économique et bancaire. Cette vaste opération d'investissement entreprise par le secteur privé à Gaza/Cisjordanie est cofinancée avec le soutien de la SFI (Société financière internationale) et d'autres institutions d'aide au développement.