La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, fournit un financement d'un maximum de 115 milliards de GRD (370 millions d'écus) à l'appui de la construction d'un pont à haubans sur le golfe de Corinthe, entre Rion (près de Patras) et Antirion, reliant ainsi le Péloponnèse à la partie nord-ouest de la Grèce continentale.

L'accord global de prêt a été signé aujourd'hui à Athènes, en présence de M. Y. Papantoniou, Ministre de l'économie nationale, et de M. K. Laliotis, Ministre de l'environnement, de l'urbanisme et des travaux publics, par M. P. Gennimatas, Vice-Président, pour la BEI, et par M. J.P. Teyssandier, Vice-Président et Directeur général, pour le concessionnaire, GEFYRA S.A. (GEFYRA). Le financement accordé devrait être signé en plusieurs tranches sur la période de construction (1997-2004).

Les autorités grecques ainsi que la BEI considèrent que le pont sur le détroit de Rion-Antirion revêt une importance exceptionnelle pour le développement du nord-ouest de la Grèce et son intégration avec les principales zones d'activité économique du pays. Le pont, qui reliera le Péloponnèse à la partie nord-ouest de la Grèce, fait partie de l'axe routier principal Patras-Athènes-Thessalonique (PATHE), qui bénéficie d'un soutien conjoint du Cadre communautaire d'appui II et de la BEI. L'axe PATHE est un projet clé qui figure sur la liste des projets de réseaux transeuropéens (RTE) prioritaires retenus au Conseil européen d'Essen.

M. P. Gennimatas, Vice-Président de la BEI, a déclaré : "Le pont et l'axe PATHE constituent l'un des projets de transport les plus vastes et les plus nécessaires jamais entrepris en Grèce. Le fait de disposer de réseaux de transport efficaces est particulièrement important pour des pays comme la Grèce, dont la situation, à la périphérie de l'Union, représente un défi pour l'intégration européenne. Le soutien de la Banque à ce projet de réseau transeuropéen s'inscrit parfaitement dans la lignée des objectifs récemment fixés par le Conseil européen d'Amsterdam, consistant à stimuler l'activité économique grâce au financement de grandes infrastructures. Notre action met en évidence le rôle-clé que joue la BEI dans l'initiative de croissance lancée par l'Union, puisqu'elle contribue au cofinancement de grands projets d'infrastructure avec les secteurs public et privé."

GEFYRA, une co-entreprise associant des sociétés grecques et françaises renommées, a été créée spécialement pour concevoir, construire, financer, entretenir et exploiter le pont pendant une durée de 42 ans. Le capital-actions de GEFYRA est détenu à 55 % par la société française GTM-ENTREPOSE S.A., branche "BTP" de la Lyonnaise des Eaux, l'une des dix plus grosses sociétés de ce type au monde. Le reste du capital appartient aux entreprises grecques de BTP suivantes : Zeus S.A. (8 %), ELLINIKI TECHNODOMIKI S.A. (8 %), TEB S.A. (8 %), ATHINA S.A. (8 %), PRODEFTIKI S.A. (8 %) et C.I. SARANTOPOULOS S.A. (5 %). GEFYRA Joint Venture, créée par les actionnaires de GEFYRA, est chargée de la construction du projet dans le cadre d'un contrat à prix fixe et durée fixe. Le prêt de la BEI sera garanti par un syndicat de banques commerciales internationales dont les chefs de file sont Bank of America et Bank of Tokyo-Mitsubishi.

Les travaux comprennent la construction d'un pont à haubans comportant cinq travées, quatre piles en mer, deux viaducs d'accès situés de part et d'autre du pont, ainsi qu'une barrière de péage et un tronçon routier de 600 m du côté d'Antirion. Le pont comprendra deux voies dans chaque sens. De plus, l'Etat grec construira le raccordement au réseau routier existant des deux côtés (2 km de route à deux voies).

Le pont réduira sensiblement la durée de la traversée du golfe de Corinthe et améliorera le confort et la qualité du service pour le trafic de passagers et de marchandises, notamment en éliminant les interruptions occasionnelles et temporaires des services de ferry en cas de mauvais temps. On prévoit qu'il sera emprunté par environ 4 millions de véhicules par an en 2005, la première année pleine d'exploitation. L'emplacement du projet a été choisi de façon à minimiser son impact sur l'environnement et à offrir un complément visuel aux châteaux historiques existant sur le site.

La Banque européenne d'investissement a été créée en 1958 par le Traité de Rome pour financer, à l'aide de prêts à long terme, des projets d'investissement contribuant à l'intégration européenne. Propriété des Etats membres, la BEI se procure la plupart de ses ressources sur les marchés des capitaux. En 1996, la Banque a accordé des prêts pour un total de 21,5 milliards d'écus, dont 700 millions d'écus (217,4 milliards de GRD) en Grèce. La BEI reste le premier bailleur de fonds à l'appui des RTE : elle a prêté quelque 33 milliards d'écus à cet effet depuis 1993, pour financer des investissements représentant plus de 120 milliards d'écus. Des exemples du financement des RTE par la BEI couvrent toute une gamme de projets, tels que les réseaux de TGV en Europe du Nord et en Italie, la liaison Øresund entre le Danemark et la Suède, et des gazoducs en Grèce ainsi qu'entre l'Afrique du Nord et l'Espagne et l'Italie.Depuis l'adhésion de la Grèce, la BEI a fourni 1 913,5 millions d'écus (594 milliards de GRD) pour soutenir l'amélioration des réseaux de transport dans ce pays. La Banque a financé des liaisons routières et ferroviaires sur tous les grands axes de transport du pays, notamment les autoroutes PATHE, EGNATIA et Corinthe-Tripoli, la ligne de chemin de fer Athènes-Idomeni, le métro d'Athènes, le nouvel aéroport international d'Athènes "Eleftherios Venizelos" et le périphérique d'Athènes. Des financements BEI ont également soutenu l'amélioration des liaisons routières régionales et interrégionales, ainsi que la modernisation de dix aéroports régionaux et de neuf ports.