L’OLAF a fait savoir à la Banque européenne d’investissement (BEI) qu’il avait terminé son enquête. En outre, l’OLAF a recommandé à la BEI d’appliquer toutes les mesures qui s’imposent à l’égard de Volkswagen AG, conformément à ce que prévoit la politique antifraude de la Banque.

La BEI s’entretient actuellement avec l’OLAF pour saisir pleinement les conclusions de l’enquête et les preuves recueillies au cours de celle-ci.

Le président de la BEI, Werner Hoyer, s’est exprimé en ces termes : « Nous sommes très déçus de ce qu’affirme l’enquête menée par l’OLAF, à savoir que la BEI a été trompée par VW quant à l’utilisation du dispositif de triche.

Nous ne pouvons pas exclure qu’un de nos prêts « Volkswagen Antrieb RDI », d’un montant de 400 millions d’euros, ait été lié à des technologies de contrôle des émissions polluantes mises au point durant la période où le logiciel de triche a été conçu et utilisé. Nous allons à présent examiner les conclusions de l’OLAF et envisager toutes les actions disponibles et adéquates.

Volkswagen est une excellente entreprise, mais elle n’a pas été bien gérée par ses dirigeants depuis le début de cette affaire. Les milliers de personnes formidables qui travaillent pour VW doivent se sentir trahies. »

La BEI a apporté sa collaboration et son aide à l’enquête de l’OLAF qui a notamment interrogé plusieurs membres du personnel de la Banque et examiné divers documents de celle-ci jugés pertinents par l’OLAF pour établir les faits. La BEI va à présent étudier attentivement les conclusions et les preuves apportées par l’enquête de l’OLAF, afin de déterminer plus précisément les actions appropriées à entreprendre et l’éventail des mesures à sa disposition.

La Banque continuera à passer en revue ses opérations avec Volkswagen – lesquelles sont suspendues depuis l’année dernière – à la lumière des actions recommandées par l’OLAF et des enquêtes judiciaires en cours. La BEI n’envisage aucun nouveau prêt en faveur de VW pour le moment.

Le président Hoyer a ajouté : « La BEI n’a besoin d’aucun encouragement pour appliquer les dispositions de sa politique antifraude partout où cela est nécessaire. Le cas échéant, elle le fera dans ce dossier. Pour rappel, la BEI n’a pas terminé sa propre enquête sur ce dossier. Elle l’a simplement mise en suspens afin d’éviter des doublons avec l’enquête de l’OLAF, en attendant ses conclusions. »

Montants concernés

Les prêts accordés par la BEI à VW depuis 1990 représentent environ 4,5 milliards d’euros en Europe et 5 milliards d’euros au total dans le monde. Sur l’ensemble des prêts consentis à Volkswagen depuis 1990, un tiers environ était destiné aux technologies permettant d’améliorer les performances environnementales des voitures particulières.

Le prêt de 400 millions d’EUR « VW Antrieb » a été remboursé par Volkswagen en 2014 conformément à l’échéancier.

Les performances environnementales et la sécurité figurent parmi les grands objectifs de politique publique de l’UE que la Banque soutient grâce à ses prêts.

Depuis 2000, la BEI a prêté 14,4 milliards d’EUR à l’appui d’investissements améliorant les performances environnementales des voitures et des camions ; ce montant représente environ 40 % du total des prêts accordés par la Banque au secteur automobile.