Du 25 au 29 septembre, la Saïd Business School de l’université d’Oxford a accueilli 42 éminents gestionnaires de fonds de capital-risque africains ou centrés sur l’Afrique, dans le cadre du programme Africa Venture Finance. Organisé par la Banque européenne d’investissement au titre de l’initiative Boost Africa et par AfricaGrow, ce séminaire a réuni pour la seconde fois, en personne, des spécialistes de l’investissement de 15 fonds, dont Partech, TLcom Capital, Novastar et Atlantica Ventures. Pendant cinq jours, cet événement a permis aux participants de partager des ressources et des connaissances et de discuter des opportunités et des défis actuels et à venir, ainsi que de l’importance de l’impact dans les investissements en Afrique.
Parmi ces gestionnaires de fonds, 57 % étaient des femmes, un chiffre qui reflète la réelle démarche d’inclusivité dans laquelle s’inscrit le programme de formation. Pour ces professionnels du secteur, la semaine a été riche en informations, échanges et partages avec des dirigeants de la Banque européenne d’investissement (BEI), de la Commission européenne, de la KfW, de DEG Invest et d’autres institutions de financement du développement (IFD). Les conversations entre participants ont traduit une volonté collective non seulement d’investir en Afrique, mais aussi d’apporter dans le même temps des changements durables, ayant un impact.
Cette année, une cérémonie de remise des prix récompensant l’excellence au sein du secteur a été organisée dans le cadre de l’événement. Les candidats, présélectionnés par des confrères et consœurs du secteur, sont passés devant un jury de spécialistes de l’investissement de fonds, présidé par Abi Mustapha-Maduakor, présidente-directrice générale de l’African Private Equity and Venture Capital Association (AVCA), association africaine de capital-investissement et de capital-risque. Khaled Ben Jilani, associé principal chez AfricInvest, a reçu un prix récompensant l’ensemble de ses réalisations, tandis que Flat6Labs a été reconnu meilleur gestionnaire de fonds émergents. Knife Capital a remporté le prix « Deal of the Year » pour son investissement dans Kasha, une plateforme de services de santé au Rwanda.
« Depuis longtemps, la BEI travaille avec des partenaires pour encourager et soutenir de nouvelles idées qui apporteront un changement durable pour les populations du continent africain. La Banque s’est engagée à favoriser le dialogue et le partage de solutions et de bonnes pratiques ; ces dernières années, elle a partagé des compétences spécialisées avec des milliers de professionnels du secteur financier africain. Nous sommes fiers de l’impact de Boost Africa sur l’écosystème africain du capital-risque et nous nous réjouissons de constater le succès continu du programme Africa Venture Finance », a déclaré Thomas Östros, vice-président de la Banque européenne d’investissement.
« Avec son approche académique dynamique, son savoir-faire et ses applications dans le monde réel, l’université d’Oxford a doté les participants des compétences et des réseaux nécessaires pour évoluer et prospérer dans le monde du capital-risque qui se transforme rapidement. L’effet d’entraînement de cette formation se fait déjà sentir dans l’écosystème africain du capital-risque, en favorisant le transfert de connaissances, l’innovation et l’impact parmi les commandités. La collaboration avec des partenaires stratégiques solides est un moteur essentiel d’une initiative réussie de construction d’écosystèmes », a constaté Thomas Klein, directeur général de DEG Impact, conseiller du mécanisme d’assistance technique AfricaGrow.
« Le programme African Venture Finance illustre parfaitement le type de programmes de grande qualité et à impact que nous voulons proposer à la Saïd Business School. Nous sommes fiers de nos liens étroits avec le continent africain par l’intermédiaire de nos étudiants, actuels et anciens, et de nos professeurs et nous sommes déterminés à continuer à former des dirigeants en devenir via nos programmes », a affirmé Aunnie Patton Power, directrice de programme à la Saïd Business School.
« La ténacité et l’esprit d’innovation des jeunes pousses dirigées par des Africaines et des Africains est réellement une source d’inspiration. Ces entités pionnières représentent des catalyseurs puissants pour le développement socio-économique du continent », a déclaré Jalpa Patel, présidente-directrice générale d’Adam Smith International, partenaire de la mise en œuvre du programme d’assistance technique Boost Africa de la BEI. « Grâce à des plateformes collaboratives comme le programme Africa Venture Finance, nous ne sommes pas seulement des spectateurs, mais aussi des contributeurs actifs, favorisant un avenir où ces dirigeants seront en mesure d’évoluer dans le paysage d’investissement en plein essor de l’Afrique, ainsi que de l’influencer et le faire progresser. Plus qu’un soutien, c’est un pas en avant collectif vers une prospérité durable et un impact mondial. »
« Passer la semaine avec des professeurs et d’autres investisseurs centrés sur l’Afrique a été une expérience incroyablement gratifiante. Il est toujours intéressant de partager des connaissances et des idées. Et j’ai vraiment apprécié l’ensemble du programme. J’en suis ressortie convaincue que les entrepreneurs intègres qui s’attachent à impulser un changement positif et avoir un impact élevé sur le continent ont des partenaires d’investissement qui feront ce qui est nécessaire pour favoriser la réussite des jeunes pousses et de leurs fondateurs. Merci encore du fond du cœur à nos sponsors, professeurs, coordinateurs, et à ceux qui ont cru en nous », conclut Eghosa Omoigui, associé gérant d’Echo VC qui a participé à cette formation.
Principales conclusions de l’édition 2023 du programme Africa Venture Finance
- Les participants ont exploré des approches du capital-risque différentes de celles de la Silicon Valley pour la constitution de portefeuilles mieux adaptés au marché africain. Ils ont également envisagé comme possibles modèles pour une évolution future les écosystèmes du capital-risque en Europe et au Moyen-Orient.
- Les participants ont anticipé un essor de l’importance et de l’utilisation des prêts d’amorçage-investissement comme solution de financement dans les mois et les années à venir, signe d’une possible évolution des stratégies de financement.
- L’opportunité majeure qu’ont les régulateurs de faciliter les flux de capitaux privés par l’atténuation des obstacles à l’investissement, dynamisant ainsi l’écosystème des jeunes pousses africaines a été soulignée.
- Des discussions ont mis en évidence la nécessité d’adapter les modèles et les stratégies d’investissement aux possibilités et aux défis uniques qui se présentent en Afrique, en s’appuyant sur des connaissances et une expertise locales. De même, les participants ont souligné les avantages de la mise en place de pratiques d’investissement et d’un leadership inclusifs, en particulier en matière de mixité.
- Des sujets comme l’avenir de l’intelligence artificielle en Afrique et des solutions innovantes pour repérer et bâtir des entreprises remarquables ont démontré l’état d’esprit avant-gardiste des participants.
- Les gestionnaires de fonds ont considéré qu’il était primordial de veiller à ce que les jeunes pousses et les petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique soient non seulement financées, mais aussi soutenues et encouragées de manière adéquate dans les différentes phases de leur croissance.
L’écosystème technologique africain a connu une augmentation des entrées de capitaux ces dernières années, atteignant un record de 6,2 milliards d’USD en 2022, contre 1,7 milliard d’USD en 2020. Ce montant ne correspond toutefois qu’à 1 % du financement en capital-risque à l’échelle mondiale, ce qui est nettement inférieur à la part que représente le continent dans le PIB mondial (3 %) et dans la population mondiale (17 %). Présentant un potentiel évident en matière de rentabilité et de compétitivité mondiale, les jeunes pousses africaines représentent un pôle d’innovation qui, avec le soutien nécessaire, peut répondre de manière dynamique aux défis du continent et de la planète.
Informations générales
À propos de la BEI
La Banque européenne d’investissement (BEI), dont les actionnaires sont les États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement à long terme de l’UE. Elle met à disposition des financements à long terme pour des investissements de qualité qui contribuent à la réalisation des grands objectifs de l’UE.
BEI Monde est la branche spécialisée du Groupe BEI dont l’activité est destinée à accroître l’impact des partenariats internationaux et du financement du développement, et un partenaire clé de la stratégie Global Gateway. Elle a pour ambition de soutenir 100 milliards d’EUR d’investissements d’ici la fin de 2027, soit environ un tiers de l’objectif global de cette initiative de l’UE. Avec l’Équipe Europe, BEI Monde favorise des partenariats forts et ciblés, aux côtés d’autres institutions de financement du développement et de la société civile. BEI Monde rapproche le Groupe BEI des populations, des entreprises et des institutions locales par l’intermédiaire de ses bureaux répartis dans le monde.
À propos de Boost Africa
Boost Africa est une initiative conjointe de la Banque africaine de développement et de la Banque européenne d’investissement. Soutenue par la Commission européenne et le Secrétariat de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, elle vise à encourager et renforcer l’esprit d’entreprise et l’innovation en Afrique. Le pilier BEI du programme Boost Africa comprend des investissements de rang prioritaire et subordonné dans des fonds de capital-risque en Afrique subsaharienne. Il est complété par un mécanisme d’assistance technique. Jusqu’à présent, le programme Boost Africa a appuyé cinq fonds avec près de 70 millions d’EUR d’investissements en fonds propres de rang prioritaire et subordonné dans TLcom Tide Africa, Partech Africa Venture Capital Fund, AfricInvest Venture Capital Growth Fund, the Janngo Capital Start-up Fund et Atlantica Venture Fund.
Le mécanisme d’assistance technique de Boost Africa fournit un soutien sur mesure pour renforcer les compétences professionnelles et opérationnelles de base des gestionnaires de fonds partenaires et de leurs bénéficiaires afin que les jeunes pousses technologiques innovantes et les PME à forte croissance en Afrique subsaharienne réalisent leur potentiel de croissance. Le financement est géré par la BEI et mis en œuvre par Adam Smith Europe, qui fait partie du groupe Adam Smith International. Le mécanisme d’assistance technique s’inscrit dans le cadre plus large du programme Boost Africa.
À propos d’AfricaGrow
AfricaGrow est un fonds de fonds domicilié en Allemagne, qui a pour vocation de soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) et les jeunes pousses sur le continent africain en investissant dans des fonds de capital-investissement et de capital-risque panafricains, de portée régionale et nationale, qui ont de solides antécédents et capacités. Il vise un effet de catalyseur sur l’écosystème émergent et dynamique des PME et des jeunes pousses africaines, et contribue ainsi à soutenir l’emploi et les revenus, ainsi qu’à renforcer la croissance économique durable. En tant qu’entité juridiquement indépendante, AfricaGrow est un instrument central de l’initiative Compact with Africa (CwA), lancée en 2017 sous la présidence allemande du G20. Le mécanisme d’assistance technique est financé par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), tandis que le fonds est géré par Allianz Global Investors et conseillé par DEG Impact GmbH.