>@Marco Santarelli/EIB
  • Ce projet est couvert par la garantie du Plan d’investissement pour l’Europe et est cofinancé par EUROfusion, le programme de l’UE visant à produire, en toute sécurité, de l’énergie nucléaire de fusion propre d’ici 2050.
  • Un accord signé avec la région du Latium contribuera au développement du nouveau pôle scientifique international de Frascati.
  • À la clé du projet, la création de 1 500 emplois, dont 500 pour des scientifiques et des techniciens, ainsi qu’un impact de 2 milliards d’EUR sur l’économie italienne.

Pour relever le défi de produire, en toute sécurité, de l’énergie nucléaire de fusion propre d’ici 2050, l’UE peut désormais compter sur un dispositif expérimental d’avant-garde, qui sera construit en Italie. L’installation du Divertor Tokamak Test (DTT) d’ENEA est prête à être lancée grâce à un financement de la BEI et au soutien de la région du Latium, comme l’ont annoncé aujourd’hui ces deux instances. La Banque européenne d’investissement apportera 250 millions d’EUR de financements, au titre du plan Juncker de la Commission européenne, à l’appui de la mise en œuvre de ce nouveau pôle scientifique et technologique d’ENEA (l’Agence nationale des nouvelles technologies, de l’énergie et du développement économique durable). Ces ressources font partie d’un investissement total de 500 millions d’EUR en faveur du dispositif, qui sera installé à Frascati, près de Rome, grâce à l’accord signé avec la région du Latium. Ce projet sera également financé par EUROfusion, le programme de l’Union européenne, lancé en 2014 en vue de produire de l’énergie nucléaire sûre et propre.

L’ensemble du projet a été présenté à Rome par le président d’ENEA Federico Testa, le vice-président de la BEI Dario Scannapieco, le vice-président de la région du Latium Daniele Leodori, le président d’EUROfusion Ambrogio Fasoli, et par la chef de l’unité de recherche Euratom de la Commission européenne Elena Righi Steele.

Le DTT a été créé pour répondre à certaines problématiques scientifiques et technologiques clés relatives à la fusion nucléaire, notamment celle de savoir comment contrôler l’énorme quantité de chaleur produite. Voici comment se répartissent les principales sources de financement : hormis les 250 millions d’EUR fournis par la BEI, qui bénéficient de la garantie du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS, l’un des piliers du plan Juncker), EUROfusion contribuera à hauteur de 60 millions d’EUR dans le cadre de l’initiative Horizon 2020, le ministère de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche (MIUR) apportera 40 millions d’EUR, le ministère du développement économique (MISE) 40 millions d’EUR et la région du Latium 25 millions d’EUR.

Cette opération aura des incidences positives sur la recherche scientifique mondiale appliquée à d’actuels projets de grande envergure, ainsi que sur l’économie italienne.  Quelque 1 500 scientifiques et techniciens participeront au projet (500 directement) et l’impact sur le PIB de l’Italie est estimé à 2 milliards d’EUR environ. De plus, la collaboration avec des universités italiennes et européennes et des centres de recherche permettra l’émergence de nouvelles générations de scientifiques et chercheurs de tous les continents.

« Ce projet à la pointe de l’innovation, touchant les aspects fondamentaux que sont la recherche, l’innovation technologique, le développement et la compétitivité industrielle, aura un impact chiffré à plus de 2 milliards d’EUR, sous un angle purement économique. Sa concrétisation est un grand succès car il contribuera à apporter une réponse à des problèmes complexes relatifs au processus de la fusion. Il confirme également la solide position de chef de file de l’Italie dans ce domaine, grâce à sa communauté de brillants scientifiques, qui sont parvenus à faire participer les industries les plus en pointe pour créer un secteur extrêmement important. Les entreprises italiennes ont déjà remporté des contrats, dans ce domaine, pour plus de 1,2 milliard d’EUR » a affirmé le président d’ENEA, Federico Testa.

« Le projet d’ENEA présente deux aspects qui sont fondamentaux pour l’Europe : l’innovation et la lutte contre les changements climatiques. Nous devons en faire davantage dans ces deux domaines si nous voulons envisager l’avenir de la planète avec espoir et une certaine dose d’optimisme, en nous concentrant en connaissance de cause sur le long terme, sans crainte du court terme immédiat, qui influence trop souvent les choix qui sont faits dans l’affectation des ressources financières. Je suis fier que la BEI apporte une part substantielle des financements à l’appui de la construction de nouveaux laboratoires à Frascati », a déclaré Dario Scannapieco, vice-président de la BEI.

Miguel Arias Cañete, commissaire européen chargé de l’action pour le climat et de l’énergie, a ajouté : « Pour amener l’Europe à la neutralité climatique d’ici 2050, nous devons continuer d’investir dans de nouvelles solutions technologiques. La fusion est une source potentielle d’énergie sûre, pratiquement inépuisable, sans émission de carbone. Si nous réussissons à réaliser une percée dans cette technologie, elle pourrait contribuer de façon non négligeable à faire de l’Europe la première grande économie climatiquement neutre. La décision d’investissement de ce jour représente une étape vers cet objectif. »