Huit banques multilatérales de développement (BMD) ont publié, ce 3 décembre 2015, une déclaration conjointe où elles disent leur volonté d'intensifier leurs efforts en vue de réduire les  émissions  dues  aux moyens  de transport,  soulignant  la nécessité  de décupler les actions en faveur de la résilience au changement climatique dans le secteur des transports. Celui-ci concentre 60 % environ de la consommation mondiale de pétrole et 27 % de toute l'énergie utilisée, et il est à l’origine de 23 % des émissions de CO2 liées à la production d'énergie.

Dans  leur  déclaration  conjointe,  la  Banque  africaine  de  développement  (BAD),  la  Banque asiatique de développement (BAsD), la Banque de développement de l'Amérique latine (CAF), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne d'investissement (BEI), la Banque interaméricaine de développement (BID), la Banque islamique de développement (BIsD) et la Banque mondiale (BM) se sont engagées à intensifier leurs efforts dans les domaines suivants :

Financements climatiques - Les BMD se sont récemment engagées à opérer une hausse substantielle de leurs financements en faveur de l'atténuation et de l'adaptation climatiques au cours des prochaines années. Les transports devraient y occuper une place importante.

Solutions de transport à faibles émissions de carbone - Les BMD accorderont une plus grande priorité aux solutions de transport à faibles émissions de carbone et continueront d’œuvrer à harmoniser les outils et moyens de mesure qui permettent d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre émanant du secteur des transports.

Adaptation Les BMD développeront, ensemble, des méthodes plus systématiques pour intégrer le thème de la résilience aux changements climatiques dans les politiques, plans et investissements liés aux transports.

« Nous,  banques  multilatérales  de  développement,  pensons  que  le  changement  climatique constitue l’un des plus grands défis de notre époque. Les actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et à stabiliser le réchauffement général à 2 degrés Celsius manqueront leur objectif si elles n'incluent pas le secteur des transports. Nous prenons l'engagement d'appuyer les pays dans la mise en œuvre de solutions de transport durables. Nous y parviendrons en leur accordant l’assistance financière et technique dont ils ont impérativement besoin, pour les aider à réaliser leur aspiration à jouir d'une mobilité et d'une connectivité plus grandes, et ce, de façon durable, » a déclaré Luis Alberto Moreno, président de la Banque interaméricaine de développement.

Cette déclaration des huit BMD a été présentée au cours du débat sur les transports en relation avec le Plan d’action Lima-Paris en faveur de l'action climatique. Quasi les trois-quarts des Contributions prévues déterminées au niveau national qui avaient été soumises à la date du 12 novembre 2015 font mention explicite du rôle des transports en tant que source d'atténuation climatique ; et plus des deux-tiers formulent des mesures d'atténuation climatique au niveau des transports. En 2012, les BMD ont pris l'engagement de consentir, d’ici à 2022, 175 milliards de dollars américains de financements pour l’avènement de moyens de transport plus durables.

« Les investissements consentis pour les villes africaines en pleine expansion doivent porter sur des infrastructures de transport à faibles émissions de carbone et résilientes au changement climatique. La Banque africaine de développement (BAD), en sa qualité de première institution de financement du secteur des transports en Afrique, tient compte des enjeux du climat. Les grandes villes du monde produisant les trois-quarts des émissions de gaz à effet de serre, la BAD est engagée à privilégier l'amélioration des transports urbains et la mobilité dans les villes en recourant à des solutions et moyens de transport novateurs », a déclaré Solomon Asamoah, vice-président de la BAD pour les infrastructures, le secteur privé et l'intégration régionale.

« Les villes grandissantes d'Asie, tout comme les communautés reculées, ont besoin de systèmes de transport à faibles émissions de carbone et résilientes au changement climatique pour prospérer. La BAsD accordera la priorité aux systèmes de transport par autobus et métro dans les villes, aux voies piétonnes et cyclistes, et aux transports ferroviaires de longue distance pour réduire les émissions et la congestion tout en assurant la sécurité et l'efficacité des transports en Asie, »  a  déclaré  Bambang Susantono, vice-président  de  la  BAsD  pour  la  gestion  des connaissances et le développement durable.

« Le transport joue un rôle clé dans le dossier du changement climatique à travers le monde, cependant l'engagement de l'Amérique latine pèse davantage en termes d’élaboration de solutions durables en raison des taux élevés de motorisation auxquels la région doit faire face. Aujourd'hui, l'Amérique latine est plus particulièrement exposée aux impacts des changements climatiques. Elle l'est déjà aujourd'hui, et n'a pas besoin d'attendre 2050 ou 2100. Nos pays, qui sont des économies émergentes, ont à relever des défis plus exigeants et à assumer des responsabilités plus lourdes pour trouver des solutions rapides, conscients du rôle de plus en plus décisif que nous jouons au niveau des émissions, » a déclaré Enrique Garcia, président-directeur général de la CAF-Banque de développement de l'Amérique latine. »

« Le transport représente un secteur essentiel de nos activités de financement climatique. Avec l'adoption d'une approche de la Transition vers l'économie verte, la BERD visera à accroître ses financements  climatiques  pour  les porter  à 40 % de ses concours  financiers  annuels  d'ici à 2020.  Les solutions de transport à faibles émissions de carbone continueront à jouer un rôle crucial dans l'accroissement de notre contribution aux efforts déployés à l’échelle mondiale pour combattre le changement climatique », a déclaré Thomas Maier, directeur de la BERD pour les infrastructures.

« Il est crucial d'engager des investissements dans le transport durable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour dégager des avantages environnementaux, sociaux et économiques. La Banque européenne d'investissement est résolue à appuyer des projets qui pourront transformer la mobilité nationale et réduire la congestion dans des villes en pleine expansion. Le transport, qui constitue la seconde source d'émissions de carbone, le partage d'expériences tirés de projets dans d'autres parties du globe, ainsi qu'une coopération accrue entre les banques publiques du monde, permettront aux nouveaux projets de transport durable d'apporter une contribution plus efficace à la lutte contre les changements climatiques. Nous nous réjouissons de pouvoir accroître notre coopération avec des partenaires clés afin de concrétiser  ces  perspectives »,  a  déclaré  Jonathan Taylor,  vice-président  de  la  Banque européenne d'investissement et responsable de l'action climatique.

« Un de nos grands objectifs consiste à encourager nos pays membres à développer des systèmes de transport efficaces qui soient climato-intelligents et résilients. Nous travaillerons ensemble avec d'autres BMD afin de produire des solutions innovantes qui contribueront à réduire les émissions  de   carbone »,  a déclaré Ahmad    Mohamed  Ali,  président de la BIsD.

« Les transports constituent forcément un élément important des solutions climatiques. Nous avons la possibilité de transformer les services de transport, afin qu'ils deviennent de faibles émetteurs de carbone et résilients aux impacts climatiques. Le moment est venu de concrétiser nos engagements et nous sommesprêts à collaborer avec des pays pour mettre au point des activités de transport à faibles émissions de carbone et résilientes au climat », a déclaré Laura Tuck, vice-présidente de la Banque mondiale chargée du développement durable.

Déclaration

Rapport d'avancement (2014-2015) du Groupe de travail des BMD sur le transport durable