Les trois institutions s'engagent à soutenir à hauteur de 24,5 milliards d'EUR les secteurs bancaires et l'activité de prêt des banques en faveur des entreprises.

Les plus grands investisseurs et bailleurs de fonds multilatéraux actifs en Europe centrale et orientale, à savoir la BERD, le Groupe BEI et le Groupe de la Banque mondiale, se sont engagés à fournir 24,5 milliards d'EUR pour soutenir les secteurs bancaires dans la région et pour financer les activités de prêt aux entreprises qui sont touchées par la crise économique mondiale.

Cette initiative vient compléter les mesures nationales de lutte contre la crise et permettra aux institutions de financement internationales de déployer une assistance financière coordonnée rapide et de grande envergure à l'appui de l'activité de prêt des groupes bancaires privés en faveur de l'économie réelle, et en particulier des petites et moyennes entreprises. Ce soutien financier revêtira diverses formes : apport de fonds propres et de prêts, lignes de crédit et assurance couvrant le risque politique.

Reflétant la multiplicité des défis découlant de la crise mondiale, le dispositif mis en place prend en compte la diversité des réalités macroéconomiques des pays d'Europe orientale ainsi que des pressions financières qui s'exercent sur eux.

M. Thomas Mirow, président de la BERD, a déclaré : « Les trois institutions s'efforcent de dégager ensemble des solutions pratiques, efficaces et opportunes à la crise qui secoue l'Europe orientale. Nous le faisons parce que nous avons une responsabilité spéciale envers la région et parce que notre intervention se justifie d'un point de vue économique. Depuis de nombreuses années, l'intégration grandissante de l'Europe est une source de prospérité et d'avantages mutuels et nous ne pouvons pas permettre que ce processus s'inverse ».

« Ce plan d'action conjoint concourra à accélérer l'octroi de financements vitaux par l'intermédiaire des banques à l'appui de l'économie réelle des pays durement touchés d'Europe centrale, orientale et méridionale, et plus particulièrement en vue d'aider les petites entreprises à traverser cette période de turbulences », a ajouté M. Philippe Maystadt, président de la BEI.

« Dans les circonstances actuelles, l'Europe se doit de présenter un front uni pour garantir que les réalisations de ces vingt dernières années ne se perdent pas en raison d'une crise économique qui se mue rapidement en une crise humaine », a pour sa part conclu M. Robert Zoellick, président du Groupe de la Banque mondiale. « Je salue la collaboration étroite qui s'est mise en place entre la BERD, la BEI et le Groupe de la Banque mondiale et je suis décidé, pour ma part, à faire aboutir ces efforts communs visant à parer le risque d'une crise du secteur bancaire en Europe orientale ».

Dans le cadre du plan biennal mis en place,

  • la BERD accordera au secteur financier 6 milliards d'EUR au cours de la période 2009‑2010, sous la forme d'apports de fonds propres et de prêts aux banques, mais aussi directement aux PME, ainsi que de crédits commerciaux ;
  • la BEI financera à hauteur de quelque 11 milliards d'EUR des prêts aux PME en Europe centrale, orientale et méridionale, dont 5,7 milliards d'EUR sont déjà disponibles pour des décaissements rapides ; 2,8 milliards d'EUR supplémentaires doivent être approuvés d'ici la fin du mois d'avril, après quoi suivront les autres tranches. Le FEI, l'organe du Groupe BEI spécialisé dans le capital-risque et l'apport de garanties aux PME, va, lui aussi, renforcer son activité dans la région au cours des deux prochaines années ;
  • le Groupe de la Banque mondiale apportera environ 7,5 milliards d'EUR selon la clé de répartition suivante :
  • la SFI, par le biais de ses initiatives anticrise en faveur de secteurs tels que les banques, les infrastructures et le commerce, ainsi que par ses services habituels d'investissement et de conseil, devrait contribuer à hauteur de 2 milliards d'EUR au maximum ;
  • la BIRD va accroître le volume de ses prêts en Europe et en Asie centrale jusqu'à concurrence de 16 milliards d'EUR durant la période 2009-2010 ; sur cette enveloppe, 3,5 milliards d'EUR devraient servir à aider le secteur bancaire dans les pays européens émergents ;
  • L'AMGI, moyennant l'accord de son Conseil d'administration, interviendra en faveur du secteur bancaire pour couvrir le risque politique à hauteur de 2 milliards d'EUR.

La réponse aux problèmes auxquels sont confrontés les marchés financiers intégrés de l'Europe nécessite une action rapide et coordonnées de la part i) des banques mères qui détiennent une grande partie des établissements financiers de la région, ii) des banques locales qui ont une importance systémique, iii) des autorités des pays d'origine et des pays hôtes des groupes bancaires transfrontaliers et iv) des institutions européennes et des IFI.

En proposant des réponses conjointes à des problèmes financiers urgents, les trois institutions parties prenantes à la présente initiative apportent un appui financier, chacune dans le cadre de ses mandats respectifs et suivant ses capacités spécifiques.

Cette initiative va au-delà du simple octroi de ressources financières, car elle traduit l'engagement pris par toutes les parties concernées de rechercher des solutions appropriées aux problèmes qu'engendre la crise économique mondiale.

L'initiative des IFI a été élaborée dans le contexte plus large du soutien qu'accordent les banques mères à leurs filiales en Europe orientale, de manière à fournir des moyens financiers là où ils sont nécessaires et à maintenir des niveaux de financement adéquats.

Les IFI saluent le soutien qui a déjà été dispensé à certains pays par les programmes du FMI et de l'UE, lesquels ont eu un impact stabilisateur évident et ont contribué à renforcer la confiance.

Les IFI ont l'intime conviction qu'une action coordonnée entres elles-mêmes, les groupes bancaires, les gouvernements des pays européens et les institutions de l'UE aidera le secteur financier de la région à sortir renforcé de la crise actuelle.