Depuis sa création en octobre 2002, la FEMIP s'est confirmée comme la « banque de développement de l'Euro-Méditerranée » dont la mission est d'aider à la modernisation économique et sociale des pays partenaires et à une meilleure intégration régionale.

Dans ce cadre, la première priorité de la Femip reste le soutien au secteur privé, auquel elle a consacré 51% des 2,2 milliards d'euros prêtés en 2005 dans les pays partenaires méditerranéens. Pour l'essentiel (35%), cette action est conduite avec le secteur bancaire local afin de renforcer sa capacité à financer les investissements productifs des PME. Dans le même temps, la Femip s'attache à soutenir les investissements en infrastructures de base dans les secteurs de l'énergie (Égypte, Gaza-Cisjordanie, Syrie), de l'environnement (Turquie, Liban, Maroc), ainsi que des transports et communications (Syrie, Liban, Maroc, Turquie). 2005 aura également vu la reprise des financements à Gaza et en Cisjordanie, avec deux opérations améliorant concrètement les conditions de vie des Palestiniens par la distribution d'électricité et l'institution d'un fonds de garantie en faveur des PME.

La Femip a également renforcé son activité d'assistance technique : en 2005, 33 opérations, totalisant près de 25 millions, ont facilité la mise en œuvre de projets d'investissements ou soutenu la réalisation d'études, contribuant ainsi à l'appui aux réformes institutionnelles et à la définition de stratégies de développement sectorielles au Sud et à l'Est de la Méditerranée.

L'année 2006 est une période cruciale pour le devenir du Partenariat Euro-Méditerranéen : le Conseil européen doit, d'une part, décider des moyens budgétaires et des plafonds de garanties pour cette région sur la période 2007-2013 et, d'autre part, revoir la question d'une éventuelle filialisation de la Femip. Les Ministres des finances des pays partenaires sont actuellement informellement consultés et l'ensemble des Ministres des finances de l'Union et des pays partenaires rendront leur avis lors du Comité Ministériel Femip à Tunis, les 25-26 juin prochains.

Étude sur les transferts de fonds des travailleurs migrants

Au-delà de ses financements, la Femip souhaite mettre à disposition de l'ensemble des acteurs du Partenariat Euro-Méditerranéen les données analytiques nécessaires pour accroître la compréhension des enjeux économiques et financiers du développement et, en particulier, des facteurs qui peuvent concourir au renforcement du secteur financier et bancaire des pays partenaires. Elle a déjà réalisé une analyse des marchés de la dette publique dans les pays méditerranéens (publiée en décembre 2005 ) et défini un ambitieux programme de travail sur l'accès au crédit des entreprises.

Dans cet esprit, la Femip rend aujourd'hui publique la première analyse détaillée des flux financiers des migrants méditerranéens en Europe, un sujet méconnu dont la mesure n'a pas encore été entièrement prise. Cette étude fait d'abord ressortir l'ampleur du phénomène : quelque 7,1 milliards d'euros sont transférés « officiellement » tous les ans d'Europe vers 8 pays méditerranéens (de 12 à 14 milliards, si l'on tient compte des transferts « informels ») ; elle explicite d'autre part, que les modes de transfert utilisés sont extrêmement coûteux pour les expéditeurs et ne permettent pas une valorisation suffisante pour le financement de l'économie des pays destinataires. Par l'éventail des questions abordées et des recommandations formulées, ce document constitue une base solide pour entreprendre un processus d'information et de concertation sur les mesures pouvant être prises pour améliorer les conditions de transfert offertes aux travailleurs migrants, ainsi que développer la « bancarisation » de ces transferts pour accroître leur efficacité.

Le texte de l'étude ainsi qu'une note de synthèse sont disponibles sur le site Internet de la BEI, sous le lien: http://www.bei.org/publications/

Partenariat avec le réseau Universitaire Femise

Pour parfaire sa capacité d'analyse économique de la zone, la Femip a souhaité s'appuyer sur une expertise solide du contexte économique et bancaire des pays partenaires. Dans le cadre de sa nouvelle politique de partenariat avec les Universités, Philippe de Fontaine Vive, Vice-Président de la BEI, signe ce jour une convention de partenariat avec le réseau Euro-Méditerranéen des Instituts de Sciences économiques FEMISE, qui rassemble 55 instituts spécialisés dans l'étude du Partenariat Euro-Méditerranéen ; co-animé par l' « Economic Reseach Forum » de l'Université du Caire et l' « Institut de la Méditerranée » de Marseille, FEMISE couvre 12 pays de l'Union, deux pays adhérant (Roumanie) ou accédant (Turquie), et les 9 pays partenaires méditerranéens.

La coopération avec le réseau FEMISE ( ) couvrira de nombreux domaines : réalisation d'études, consultations sur des thématiques spécifiques, échanges d'experts, labellisation d'actions communes, etc. ; elle s'appuie sur un programme d'activités du réseau en parfaite adéquation avec les objectifs de la Femip:

  • la transition et les réformes économiques, y compris la gouvernance économique et le développement du secteur privé ;
  • les politiques sociales, notamment en matière de santé publique et d'emploi ;
  • l'intégration régionale : Nord-Sud et du Sud-Sud;
  • le rôle de l'État, et la réforme des institutions économiques ;
  • les apports potentiels de la politique de voisinage, au niveau social et économique.

Programme renforcé d'assistance technique

La Femip dispose de deux outils pour financer des actions d'assistance technique :

  1. Le Fonds d'assistance technique Femip (FATF) ; financé par la Commission européenne (MEDA), ce fonds appuie l'activité d'investissement en assistant les promoteurs dans l'identification, la définition ou la gestion des projets et l'optimisation de leur contribution au développement.
  2. Le Fonds Fiduciaire Femip (FFF) ; créé en 2004 et financé - à ce jour - par 15 États membres de l'Union et la Commission européenne, le FFF soutient le développement du secteur privé à travers le financement d'études, d'actions d'assistance technique amont, ainsi que l'octroi de concours en capital-investissement.

En 2003-2005, ces deux instruments ont permis à la Femip de soutenir une cinquantaine d'actions, pour un total de près de 70 millions d'euros, touchant les secteurs de l'environnement (32% des concours), du capital humain (5%), des infrastructures (32%) et du renforcement du secteur financier et bancaire des pays partenaires (31%).

Pour l'année 2006, la priorité porte sur le renforcement du secteur bancaire et sa capacité à mieux financer l'économie. L'expérience de la Femip démontre, en effet, que la mobilisation de l'épargne, sa transformation sur le moyen-long terme et son orientation vers les investissements productifs sont des problématiques transversales à tous les pays du Partenariat. Aussi, les domaines d'assistance technique à ce secteur porteront-ils sur :

  • l'amélioration des conditions d'accès des entreprises au crédit ; le renforcement du cadre réglementaire et prudentiel dans lequel opèrent les banques ;
  • le développement de l'industrie du capital-investissement et l'amélioration des capacités des fonds d'investissement ;
  • la formation du personnel bancaire aux techniques de crédit et à l'accompagnement de l'investissement ;
  • le développement de la micro-finance.

De plus amples informations sur le réseau FEMISE sont disponibles sur : www.femise.org.