Dans le cadre de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) qu'elle a mise en place, la Banque européenne d'investissement (BEI) va accorder un prêt de 50 millions d'EUR à la Compagnie égyptienne du gaz naturel (GASCO) pour le financement de deux gazoducs d'une longueur totale de 152 Km en Égypte.

Ces gazoducs font partie intégrante du réseau de transport national qui achemine du gaz naturel provenant de gisements égyptiens offshore et terrestres vers diverses destinations dans le pays. L'objectif consiste à acheminer le gaz naturel égyptien vers de grandes centrales électriques, des entreprises industrielles et d'autres utilisateurs situés sur l'ensemble du territoire égyptien, et à renforcer le réseau de transport du gaz pour faire face à l'augmentation de la demande.

À l'occasion de la cérémonie de signature, M. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI chargé de la FEMIP, a déclaré : « La présente opération fait suite à d'autres projets énergétiques réalisés en Égypte à l'aide des ressources de la FEMIP ; on citera en particulier les projets de GNL d'Idku et de Damietta, une centrale électrique à cycle combiné, alimentée au gaz naturel (Projet El Nubariya) et la construction de gazoducs (dont le « gazoduc arabe »), qui permettent de relier le réseau gazier égyptien au réseau gazier jordanien. Toutes ces initiatives illustrent le rôle de catalyseur que la FEMIP peut jouer dans la réalisation de projets d'investissement situés dans les pays partenaires méditerranéens. »

Le présent projet concerne la conception, la construction, la mise en service et l'exploitation commerciale de deux gazoducs.

Il contribuera à abaisser le coût de la production d'électricité, puisque le gaz remplacera le fioul dans des centrales électriques existantes. De plus, l'alimentation au gaz des nouvelles turbines à cycle combiné améliorera l'efficacité globale du réseau électrique, accroîtra l'offre d'électricité en vue de répondre à la croissance de la demande, et diversifiera le régime énergétique du pays. L'industrie égyptienne bénéficiera quant à elle d'un abaissement du coût de l'électricité et pourra, à terme, adopter des technologies au gaz concurrentielles sur le plan international. De plus, cette conversion aura un effet très bénéfique sur l'environnement car elle réduira considérablement les émissions polluantes. Eu égard aux prix actuellement élevés du pétrole, le projet aura des retombées économiques positives pour le pays.

Cette opération illustre le soutien que la FEMIP continue d'apporter à l'Égypte pour qu'elle puisse développer son secteur du gaz, très prometteur, à l'aide d'investissements publics et privés.

Dans les pays partenaires méditerranéens, les financements de la BEI sont octroyés dans le contexte de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), qui vise essentiellement à développer le secteur privé, notamment en finançant des infrastructures socio-économiques nécessaires à ce développement.

En 2004, la FEMIP a prêté un montant record de 2,2 milliards d'EUR dans les pays partenaires méditerranéens, dont 688 millions d'EUR en Égypte. En outre, l'aide fournie au titre de son Fonds d'assistance technique a atteint 13,8 millions d'EUR au total (de plus amples informations concernant les résultats de la FEMIP en 2004 figurent dans le communiqué de presse en date du 4 mars 2005).

La FEMIP est l'aboutissement d'un partenariat entre l'Union européenne et les pays voisins du bassin méditerranéen qui remonte à plus de trente ans et s'est intensifié dans les années 90 pour appuyer le Processus de Barcelone, enclenché par la Conférence de Barcelone en novembre 1995. La FEMIP a pour objet d'aider les pays partenaires méditerranéens à relever les défis de la modernisation économique et sociale et de leur meilleure intégration régionale, en accord avec la politique de voisinage de la nouvelle Europe élargie et dans la perspective de la création d'une zone de libre-échange euro-méditerranéenne. Elle permet à l'Europe de renforcer sa coopération avec les pays partenaires. Grâce à ce mécanisme, doté de ressources financières accrues, le volume annuel des prêts dans la région a pu être porté de 1,5 milliard d'EUR à 2 milliards d'EUR. La FEMIP finance en priorité des projets réalisés par le secteur privé, dans le double but de libéraliser l'économie des pays partenaires méditerranéens et d'en développer le potentiel en prévision de la création d'une union douanière à l'horizon 2010. Elle met l'accent sur les investissements étrangers directs et sur les initiatives du secteur privé local, ainsi que sur les projets relevant du secteur social, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la protection de l'environnement, qui jouent un rôle fondamental pour assurer la stabilité sociale et encourager la réalisation d'investissements productifs.

La BEI a des liens opérationnels avec l'Égypte depuis 1978 et a déjà mis à la disposition de ce pays plus de 3 milliards d'EUR de financements. Ces ressources ont été consacrées principalement à des projets concernant les infrastructures, l'environnement et les entreprises du secteur privé - aussi bien de grandes sociétés, mises sur pied dans le cadre d'une coopération entre des opérateurs locaux et européens, que des PME financées en partenariat avec le secteur bancaire égyptien. Certains projets phares réalisés dans le pays concernent le secteur du gaz : les usines de gaz naturel liquéfié d'Idku et de Damietta, le « gazoduc arabe » ou « gazoduc jordanien », les deux gazoducs (un sur chaque rive du Canal de Suez) et la centrale électrique à cycle combiné, alimentée au gaz naturel, de Nubariya.