La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va prêter au total 220 millions d'EUR (1) à l'appui de projets réalisés dans les secteurs de l'énergie, de l'éducation et des transports, en République de Chypre. Les contrats de financement correspondants, qui ont été signés ce jour à Nicosie par M. Philippe Maystadt, président de la BEI, à l'occasion d'une visite officielle à Chypre, portent sur les montants suivants :

100 millions d'EUR sont accordés à l'Electricity Authority of Cyprus (EAC) pour le renforcement des réseaux de transport et de distribution d'électricité.

Le projet en question comprend 19 éléments de transport d'électricité et un grand nombre d'éléments de distribution dans le sud de l'île, destinés à étendre et à renforcer les réseaux de transport et de distribution du promoteur.

Le projet, dont l'achèvement est prévu pour la fin de 2005, accroîtra sensiblement la capacité du réseau de transport d'électricité à haute tension, de façon à lui permettre de répondre à la demande présente et future tout en sécurisant l'approvisionnement et en réduisant les pertes.

Le présent prêt fait suite à deux précédents prêts BEI en faveur de l'EAC : le premier, d'un montant de 30 millions d'EUR, a été accordé en 1998 pour la modernisation du réseau de transport et de distribution d'électricité (achèvement prévu fin 2002) ; le second, accordé en 2000 pour un montant de 100 millions d'EUR, concerne le financement d'investissements relatifs à une nouvelle centrale de production d'électricité. Ces prêts s'inscrivent dans le cadre du programme d'investissement de grande envergure lancé en 1994 pour développer l'approvisionnement en électricité à Chypre.

65 millions d'EUR, acheminés par l'intermédiaire du ministère des finances, sont destinés au financement de la construction d'un campus pour l'université de Chypre à Nicosie. Une fois achevé, le projet, qui constitue la première phase d'un programme d'expansion à long terme de l'université de Chypre, pourra accueillir jusqu'à 4 500 étudiants.

Fondée en 1989, l'université de Chypre assure la complétude du système d'enseignement national et contribue au développement social et économique du pays en promouvant également la recherche et les activités culturelles.

Le projet permettra de créer un campus à la pointe de la modernité, qui sera doté des équipements pédagogiques les plus récents. Les investissements envisagés comprennent l'installation du câble et de matériel informatique, ce qui renforcera la capacité de l'université à assurer des services de formation avancée, à développer l'enseignement en ligne et à mettre en place des programmes de recherche-développement. Le projet contribuera à l'extension des facultés de sciences et de sciences appliquées, de sciences économiques et de gestion des entreprises, et d'ingénierie, domaines qui enregistrent une forte demande et qui jouent un rôle déterminant dans le développement des activités industrielles et de la recherche.

55 millions d'EUR sont accordés à la République de Chypre pour la réalisation de travaux destinés à améliorer l'efficacité, la sécurité et la capacité des services de navigation aérienne dans la région d'information de vol (RIV) de Nicosie. La BEI va financer l'investissement en raison de ses avantages à plus grande échelle pour la région méditerranéenne.

Les investissements apporteront des améliorations majeures en termes de sûreté de la circulation aérienne à Chypre, car ils permettront d'améliorer la sécurité à l'approche des aéroports du pays, ainsi que celle des vols internationaux survolant son espace aérien. Les investissements aboutiront en outre à l'intégration complète des services chypriotes de contrôle de la circulation aérienne aux systèmes européens et régionaux, augmenteront la capacité d'exploitation, qui devrait passer de 200 000 à environ 370 000 mouvements d'ici à 2013.

Les investissements portent sur la construction (bâtiment et équipements), à Nicosie, d'un nouveau centre de contrôle régional, le remplacement, à Konia, des installations radar primaires et secondaires de surveillance à longue portée et le remplacement, à Larnaca, du système d'atterrissage aux instruments.

Le projet, qui devrait entrer en service à la fin de 2006, sera mis en œuvre et exploité par le département de l'aviation civile du ministère des communications et des travaux publics. Il fait suite à un projet, achevé en 1999, qui avait bénéficié d'un prêt BEI de 12 millions d'EUR en 1996.

Les fonds sont accordés au titre de l'actuel mécanisme préadhésion de la Banque, d'un montant de 8,5 milliards d'EUR, qui est en vigueur jusqu'en 2003. Les concours accordés à ce titre visent à soutenir des projets contribuant à l'intégration des pays candidats dans l'UE. L'accent est particulièrement mis sur la protection de l'environnement, ainsi que sur les infrastructures de communication, la compétitivité de l'industrie et le développement régional. À ce jour, Chypre a reçu 350 millions d'EUR au titre de ce mécanisme.

La BEI joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre des objectifs prioritaires de l'Union européenne. En 2001, les prêts qu'elle a accordés pour des projets favorisant la réalisation des politiques de l'Union européenne ont totalisé 37 milliards d'EUR (soit une hausse de 13 % par rapport à 1999). Un total de 31 milliards d'EUR est allé à des projets situés dans les États membres de l'UE et près de 3 milliards d'EUR à des projets dans les pays candidats, les prêts dans les autres pays tiers s'élevant à 3 milliards d'EUR. Pour financer ces opérations, la BEI a emprunté 32 milliards d'EUR sur les marchés internationaux des capitaux.

La BEI joue un rôle clé dans les pays candidats à l'adhésion à l'UE et dans les pays méditerranéens partenaires de l'UE. Les financements BEI accordés à Chypre relèvent soit du « mandat de prêt euro-méditerranéen » soit du « mécanisme préadhésion ». Depuis le début de ses opérations à Chypre, la BEI a accordé au total quelque 770 millions d'EUR (y compris l'opération en question) en faveur de projets réalisés dans les secteurs de l'eau et de l'assainissement, de l'industrie, de l'énergie et des infrastructures de transports.

En 2001, le volume de prêts octroyés par la BEI dans les pays partenaires méditerranéens (PPM) a atteint le chiffre record de 1,5 milliard d'EUR, confirmant ainsi le rôle de premier plan que joue l'institution financière de l'UE à l'appui du développement économique et de la stabilité de la région méditerranéenne, où elle est active depuis 1974.

Dans le sillage du Conseil européen de Barcelone (15 et 16 mars 2002), la BEI va amplifier sa coopération avec les PPM en créant la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), qui s'accompagnera de l'ouverture de bureaux opérationnels dans la région. La FEMIP, qui sera inaugurée le 18 octobre 2002 à Barcelone, entrera en vigueur à l'automne 2002. En associant les PPM bénéficiaires à la définition de son programme d'activité, ce nouvel instrument permettra à la BEI d'accroître progressivement le volume annuel de ses prêts dans la région méditerranéenne, qui passera ainsi de 1,5 milliard d'EUR à 2 milliards d'EUR.

Qualitativement parlant, la FEMIP donnera dans un premier temps la priorité aux projets du secteur privé, dans le double objectif de libéraliser les économies des PPM et de mobiliser leur potentiel en prévision de l'Union douanière qui devrait s'établir avec l'UE dès 2010 ; la BEI vise à porter à 33 % la part des investissements du secteur privé dans le total des opérations financées. La FEMIP s'intéressera également aux projets relevant du secteur social, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la protection de l'environnement, qui sont des facteurs de stabilité propres à favoriser l'émergence d'investissements productifs.


(1) Le taux de conversion utilisé par la BEI est le suivant : 1 EUR = 0,635200 GBP, 0,573230 CYP.