La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, procède actuellement à la signature de concours financiers, d'un montant total supérieur à 36,44 millions d'EUR(1) , pour appuyer des projets réalisés par des petites et moyennes entreprises des secteurs de l'industrie et des technologies, ainsi que des études de faisabilité environnementales, en Égypte. La conclusion des concours en question intervient pendant la visite officielle que le Conseil d'administration de la BEI est en train d'effectuer au Caire. Les administrateurs sont en Égypte non seulement pour participer à la réunion ordinaire de leur Conseil d'administration, mais aussi pour y rencontrer des hauts fonctionnaires et des responsables des milieux d'affaires et de la finance.

Les concours financiers se rapportent aux opérations suivantes :

Prêt global en faveur de l'Export Development Bank of Egypt (EDBE)

Un prêt global(2) de 30 millions d'EUR a été accordé à l'EDBE afin d'appuyer des investissements réalisés par des petites et moyennes entreprises égyptiennes (PME). L'EDBE est une institution financière du secteur public spécialisée dans l'octroi de financements à moyen et long terme à des petites entreprises en phase d'expansion ou de développement de nouveaux produits et marchés. Le prêt permettra à l'EDBE de fournir des financements à long terme à ses clients égyptiens, notamment en devises, lesquelles sont nécessaires pour des projets dans les secteurs de l'exportation et du tourisme.

Ce prêt global est le second que la BEI accorde à l'EDBE pour appuyer les PME égyptiennes. En effet, l'EDBE a déjà bénéficié, à la fin des années 80, d'un prêt global financé en partie sur les ressources propres de la BEI et en partie sur capitaux à risques(3). Ce nouveau prêt renforce le développement du secteur dynamique des PME, qui est prêt à relever les défis que posera la création d'une zone de libre-échange euro-méditerranéenne. Il fait suite au prêt global, d'un montant de 25 millions d'EUR sur capitaux à risques, que la BEI a accordé en 1998 en faveur du renforcement de la compétitivité des entreprises égyptiennes - auquel participe l'EDBE -, prêt dont le décaissement n'est pas terminé et qui a pour but de financer des entreprises égyptiennes engagées sur la voie de la modernisation et de la restructuration.

Middle East Technology Fund (METF)

Ce prêt de 6 millions d'EUR sur capitaux à risques, accordé au METF et financé à l'aide des ressources budgétaires de l'Union européenne, servira à appuyer le développement du secteur des technologies de l'information dans la région. Le METF investira le produit du prêt dans les fonds propres de sociétés privées du secteur des technologies de l'information, intervenant notamment dans les domaines des logiciels, des médias, des télécommunications et des industries connexes en Égypte et en Turquie. Ce mécanisme pourrait ensuite être étendu à d'autres pays de la Méditerranée, dont la Jordanie, la Syrie et le Liban. Ce fonds a pour promoteur l'Egyptian Financial Group (EFG) - Hermes, lequel possède de l'expérience dans les apports de fonds propres dans la région et dans les secteurs des logiciels, des télécommunications et des technologies de l'information.

Ce financement de la BEI sur capitaux à risques est le deuxième à viser essentiellement les technologies de l'information dans la région méditerranéenne, après une participation à hauteur de 4 millions d'USD dans le Jordan Hi-Tech Fund en octobre 2000, dont le promoteur était également l'EFG-Hermes. Ce financement témoigne des mesures prises à l'échelle de la région pour créer une économie fondée sur les nouvelles technologies de l'information.

Étude de faisabilité portant sur la station d'épuration des eaux usées d'Abu Rawash

Une subvention de 350 000 EUR provenant des ressources du METAP(4) servira à financer une étude de faisabilité portant sur la modernisation et l'extension des infrastructures de collecte et de traitement des eaux usées de la rive occidentale du Nil, au Caire, et plus particulièrement de la station d'épuration des eaux usées d'Abu Rawash.

Des subventions du METAP ont déjà permis de financer des études relatives au plan directeur pour l'assainissement du Caire, qui ont débouché sur des travaux visant à améliorer et à renforcer les services d'approvisionnement en eau et d'assainissement de la rive orientale du Nil (opération qui a bénéficié d'un prêt de 90 millions d'EUR de la BEI) au travers, notamment, de la construction de galeries d'égouts souterraines et de l'agrandissement de la station d'épuration des eaux usées de Gabal El Asfar.

Étude de faisabilité relative à l'élimination des déchets agricoles solides

Une subvention de 90 000 EUR provenant des ressources du METAP servira à financer une étude destinée à examiner la gestion de l'élimination des déchets agricoles solides. Cette étude sera réalisée à la demande du Premier ministre égyptien, M. Atef Obeid.

L'élimination des déchets agricoles revêt une importance particulière pour Le Caire, et l'étude en question portera en particulier sur les mesures permettant de limiter la combustion de la paille de riz. Des solutions économiquement et techniquement réalisables, conformes à des pratiques agro-économiques viables, seront recherchées. Une meilleure gestion des émissions polluantes contribuera à améliorer la qualité de vie des 15 millions d'habitants du Caire.

Les administrateurs de la BEI visitent sept projets financés par la BEI

Une fois par an, le Conseil d'administration de la BEI se réunit hors du siège de la Banque à Luxembourg, pour permettre aux administrateurs d'avoir des contacts directs avec les clients de la BEI et d'aborder divers dossiers avec les représentants des pouvoirs publics, des milieux d'affaires et du monde de la finance. En marge de sa réunion du 10 avril au Caire, le Conseil d'administration effectue, sous la direction de M. Philippe Maystadt, président de la BEI, un voyage d'information en Égypte au cours duquel il doit visiter sept projets financés par la BEI, à savoir la raffinerie de pétrole MIDOR, l'usine de pneumatiques de l'Alexandria Tyre Company, les « Jardins du Nil », les imprimeries Al Ahram, l'hôtel Winter Palace, l'usine d'aluminium Egyptalum et le programme national de drainage des terres agricoles.

La Banque européenne d'investissement (BEI) a été créée en 1958 par le Traité de Rome pour financer des projets d'investissement favorisant la réalisation des objectifs de l'Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre des politiques communautaires de coopération avec les pays tiers. Dans le bassin méditerranéen, la BEI intervient dans le cadre du Partenariat euro-méditerranéen, qui vient s'ajouter aux politiques de coopération bilatérale mises en œuvre par les États membres de l'UE. Dans le cadre du second mandat de financement lié à ce partenariat et couvrant la période 2000-2006, la BEI prêtera 6,425 milliards d'EUR pour le financement de projets dans les 12 pays du bassin méditerranéen qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'UE. La BEI s'attache tout spécialement à appuyer les efforts déployés pour jeter les bases d'une économie plus ouverte et pour aider les sociétés à se préparer à la libéralisation du marché, dans la perspective de la mise en place progressive d'une zone de libre-échange avec l'UE.

Depuis 1978, les financements de la BEI en Égypte ont totalisé quelque 2 milliards d'EUR. L'accent est mis en particulier sur le soutien au développement industriel, par le biais du financement d'aménagements industriels de grande ampleur, ainsi que sur les prêts globaux au secteur bancaire égyptien pour des investissements réalisés par des petites et moyennes entreprises. Des projets relatifs aux infrastructures, à l'environnement et à l'énergie ont également bénéficié de prêts de la BEI.


(1) 1 EUR : 6,55957 FRF; 0,624100 GBP; 0,88 USD; 3,47425 EGP.

(2) Les prêts globaux sont mis à la disposition d'intermédiaires financiers aux fins de rétrocession, sous forme de montants moins importants et conformément à des critères fixés par la BEI, pour appuyer des investissements réalisés par des petites et moyennes entreprises.

(3) Outre les prêts qu'elle accorde sur ses ressources propres (à savoir des fonds qu'elle collecte sur les marchés des capitaux), la BEI utilise également des capitaux à risques provenant des fonds budgétaires de l'UE. Instruments de financement à long terme, les prêts sur capitaux à risques permettent d'adapter la rémunération et le remboursement du prêt à la performance du projet financé, tout en consolidant l'assise financière du promoteur.

(4) En sus des financements qu'elle fournit en faveur de projets visant à protéger l'environnement, la BEI a contribué à lancer, en 1990, le Programme d'assistance technique pour la protection de l'environnement méditerranéen (METAP). En l'espace de 10 ans, la Banque a fourni près de 15 millions d'EUR sous forme d'aide non remboursable pour des apports d'assistance technique et la préparation de projets destinés à protéger l'environnement.