La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne (UE), vient d'approuver des prêts totalisant 13,2 millions d'EUR à l'appui de la restructuration du secteur agrumicole du Bélize. Le projet comprend trois composantes interdépendantes :

  • une ligne de crédit de 5 millions d'EUR sur capitaux à risques (1), accordée à la Development Finance Corporation (DFC) qui la rétrocèdera à de petits agriculteurs pour qu'ils replantent d'anciennes agrumeraies d'une surface estimée à 1 416 hectares ;
  • 3,2 millions d'EUR sur capitaux à risques financeront en partie la prise de participation de la Citrus Growers Association (CGA) dans la société de transformation d'agrumes, Del Oro Belize ;
  • 5 millions d'EUR, sur les ressources propres de la Banque (2), seront accordés à la Commonwealth Development Corporation (CDC) qui pourra ainsi investir pour développer les deux usines de transformation qu'elle a récemment acquises, avec l'approbation du gouvernement du Bélize.

Le secteur agrumicole entre pour une part significative dans la production nationale et les exportations du Bélize, et fournit un moyen de subsistance à un grand nombre de petits producteurs. Le projet aura des effets positifs sur la balance des paiements et sauvegardera les emplois de quelque 1500 personnes. Il générera également des avantages indirects considérables dans d'autres secteurs de l'économie. Il se traduira en outre par des améliorations significatives de l'environnement, en particulier dans la conception des usines de transformation.

La Citrus Growers Association (CGA) représente les quelque mille producteurs d'agrumes du Bélize, dont environ 85 % sont répertoriés comme petits producteurs, exploitant des agrumeraies de quelques hectares seulement. Le rôle principal de la CGA est d'agréer et d'enregistrer les producteurs d'agrumes et de défendre leurs vues auprès des pouvoirs publics et des fabricants de jus. Les producteurs participeront au développement de leur secteur grâce à la remise en état de leurs plantations, en partie financée par la ligne de crédit approuvée en faveur de la DFC, et à la prise de participations dans le secteur de la transformation d'agrumes par l'intermédiaire de la CGA, opération en grande partie financée par la BEI. 

La BEI a été créée en 1958 par le Traité de Rome pour financer des projets d'investissement concourant à la réalisation des politiques de l'Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu avec cette dernière des accords de coopération ou d'association.

Actuellement, les prêts dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont accordés dans le cadre de la Quatrième Convention de Lomé, qui a été conclue en 1989 pour une période de 10 ans et est assortie de deux Protocoles financiers, couvrant l'un la période 1991-1995, l'autre la période 1996-2000. L'enveloppe financière disponible au titre du deuxième Protocole se monte à 14,6 milliards d'EUR au total, dont 12 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 1 milliard d'EUR de capitaux à risques gérés par la BEI et un maximum de 1,6 milliard d'EUR consentis sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. La Convention de Lomé IV vient à expiration à la fin de 2000.

À l'heure actuelle, la BEI œuvre en étroite collaboration avec les États membres de l'UE et la Commission européenne pour définir les critères régissant la gestion et l'exploitation du Mécanisme d'investissement, créé récemment en vertu de la nouvelle Convention de partenariat ACP-UE qui vient d'être signée à Cotonou et qui est destinée à remplacer la Convention de Lomé. 


(1) La BEI administre sur mandat une partie du Fonds européen de développement (FED), qu'elle utilise principalement pour les opérations sur capitaux à risques. Le FED est constitué par les contributions des États membres de l'UE.

(2) La BEI se procure ses ressources propres sur les marchés internationaux des capitaux.