La Banque européenne d'investissement ouvre aujourd'hui un bureau de liaison à Berlin. Ce bureau a pour tâche :

  • de contribuer au développement des opérations de crédit, notamment à Berlin et dans les nouveaux Länder ;
  • de renforcer les relations avec les investisseurs et les banques partenaires de la BEI ;
  • de maintenir des contacts avec le Gouvernement de la République fédérale et des Länder ;
  • suivre activement les principales discussions qui ont lieu en Allemagne sur les problèmes de crédit et de financement, comme, par exemple, les discussions actuelles sur les nouvelles méthodes de financement des infrastructures publiques ;
  • également, de représenter la Banque dans les nombreux forums économiques qui se tiendront à Berlin avec des participants de l'Europe centrale et orientale.

La Banque consent d'importants efforts pour Berlin et les nouveaux Länder

Depuis 1990, le montant des prêts accordés par la Banque européenne d'investissement en Allemagne a sextuplé pour atteindre 5,5 milliards d'EUR(1) en 1999. La République fédérale, qui reçoit environ 18% du total des prêts de la Banque, est ainsi devenue le principal pays bénéficiaire de ces prêts.

L'élément décisif de la forte augmentation des opérations de la BEI en Allemagne a été la réunification. Les nouveaux Länder sont tous classés comme régions d'intervention prioritaire (régions relevant de l'objectif 1) pour la politique régionale européenne. La Banque s'est donc particulièrement efforcée de contribuer à la modernisation de leurs infrastructures et à la transformation de leur agriculture. Sur les 30,7 milliards d'EUR de prêts qui ont été consentis en Allemagne entre 1990 et la fin du mois d'avril 2000, environ la moitié a été destinée aux nouveaux Länder. Ces prêts ont servi à la rénovation du secteur de l'énergie, au développement des télécommunications, à l'implantation de nouvelles entreprises de l'industrie et des services, au soutien en faveur des PME et, depuis peu, à l'amélioration des infrastructures urbaines ainsi qu'à la modernisation des hôpitaux et des établissements d'enseignement. Tandis qu'à l'origine les efforts portaient essentiellement sur la création de nouvelles capacités de production et infrastructures, il s'agit maintenant surtout d'améliorer la qualité des services et des établissements d'enseignement et d'accroître ainsi l'attrait exercé par les nouveaux Länder, notamment sur les investisseurs.

Berlin occupe depuis quelques années une place particulière dans les financements de la Banque. Depuis 1990, un montant d'environ 4 milliards d'EUR a servi à financer 18 grands projets d'infrastructure portant par exemple sur la modernisation des circuits de distribution de gaz, de chauffage et d'eau, l'aménagement de la Potsdamer Platz, l'agrandissement des halles d'exposition de la foire de Berlin ou la modernisation des hôpitaux de la partie orientale de Berlin. La Banque continuera à déployer d'importants efforts en faveur de Berlin.

En Allemagne, la Banque européenne d'investissement coopère de façon étroite et féconde avec l'ensemble du secteur bancaire, aussi bien avec les banques privées qu'avec les banques publiques. Les grands projets d'investissement sont, dans la grande majorité des cas, financés en commun avec des établissements bancaires allemands et internationaux. Pour les petits projets d'investissements réalisés par des municipalités, des associations de communes ou des PME, la Banque accorde à ses partenaires des lignes de crédit (prêts globaux). Grâce à ces lignes de crédit, les instituts intermédiaires concèdent sous leur propre responsabilité et à leurs propres conditions des prêts dont les objectifs ont été déterminés en accord avec la Banque. Actuellement, la BEI coopère en Allemagne avec 27 instituts partenaires.

De même que dans les autres pays européens, on assiste à une montée en puissance des partenariats public-privé pour la construction, l'exploitation et le financement d'infrastructures. Compte tenu de la tendance à un Etat « amaigri », les formules de ce type devraient encore se développer. A cet égard, la Banque peut faire utilement jouer l'expérience qu'elle a acquise à l'échelle européenne. En Allemagne, elle a jusqu'à présent participé à diverses formules de financement, notamment pour la clinique universitaire de Iéna, des établissements d'enseignement supérieur en Thuringe, le tunnel routier de Warnow près de Rostock ou le tunnel sous l'Elbe à Hambourg. D'autres projets d'investissement sont actuellement à l'étude.

Depuis la fin de 1997, la Banque européenne d'investissement est active dans le domaine du capital-risque et elle est rapidement devenue l'un des principaux fournisseurs de ce type de ressources en Europe. Elle participe aux fonds de capital-risque jusqu'à hauteur de 50% de la valeur du fonds considéré, à condition que celui-ci soit géré par une équipe de direction professionnelle. En d'autres termes, celle-ci doit avoir l'expérience du choix des entreprises et être capable, par ses actes et par ses conseils, d'accompagner le développement de ces entreprises. L'expérience montre, en effet, que la fourniture de capital n'est pas suffisante et qu'elle doit être complétée par une aide sous forme de services consultatifs. Jusqu'à présent, la Banque a investi ou promis d'investir en Europe à peu près 1 milliard d'EUR dans des fonds de capital-risque. En Allemagne, elle participe pour 104 millions d'EUR à cinq fonds et sa participation à cinq autres fonds pour un montant total de 100 millions d'EUR est en passe d'être signée.

Les activités de la Banque en Europe centrale et orientale profitent particulièrement à Berlin et aux nouveaux Länder

La Banque européenne d'investissement est devenue dans les pays d'Europe centrale et orientale le principal fournisseur de crédits étrangers pour la modernisation des infrastructures. Dans ce domaine, elle coopère étroitement avec la Commission européenne, dont les subventions au titre du programme PHARE/ISPA se combinent souvent avec les prêts de la Banque de façon à offrir des conditions de financement particulièrement favorables, surtout pour des projets relatifs aux transports ou à l'environnement. Les financements de la Banque sont accessibles aux dix pays candidats à l'adhésion ; la BEI ne fait entres ces Etats aucune différence, quelle que soit la date plus ou moins proche prévue pour l'entrée de chacun d'eux dans l'Union européenne. Depuis 1990, elle a accordé plus de 11 milliards d'EUR de prêts en Europe centrale et orientale et elle consacre maintenant chaque année quelque 2,5 milliards d'EUR à la modernisation de l'économie, au renforcement des PME, au développement de l'approvisionnement en énergie et aux télécommunications. Environ la moitié de ce montant est destiné au renforcement des liaisons ferroviaires, routières et aériennes. Il s'agit particulièrement de mieux rattacher le système de transport des Etats de l'Europe centrale et orientale au marché intérieur européen afin d'incorporer ces Etats dans la division européenne du travail, de favoriser ainsi le processus de rattrapage de leurs économies et de les aider à entrer plus rapidement dans l'Union. A cet effet, les grands couloirs de transport qui parcourent déjà le territoire de l'Union européenne devront être prolongés vers l'est, de façon que se constituent des couloirs de transport transcontinentaux.

Un important axe de transport conduira de Berlin à Helsinki, en passant par Varsovie et les Etats baltes. Un deuxième axe ira de Berlin à Istanbul en passant par Dresde-Prague-Bratislava et les Balkans. Un troisième axe partira de Berlin pour rejoindre Kiev en passant par Wroclaw, Kattowice et Lvov. La Banque européenne d'investissement contribue au financement de tous les tronçons de ces axes, actuellement en cours de construction, de même qu'elle le fait pour les réseaux transeuropéens à l'intérieur de l'Union européenne.

(1) 1 EUR = DEM 1,95583; FRF 6.55957.