Entre janvier et septembre 1999, la Banque européenne d'investissement (BEI) a accordé des prêts totalisant 203 millions d'EUR(1) aux pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) signataires de la Convention de Lomé. Ce montant a été financé à hauteur de 104 millions d'EUR par des ressources propres que la Banque se procure sur les marchés internationaux des capitaux et à concurrence de 99 millions d'EUR par des capitaux à risques du Fonds européen de développement(2).

Trois projets concernent la participation de la Banque à des fonds d'investissement, instruments qui prennent de plus en plus d'importance à mesure que se développe le financement de projets du secteur privé, domaine d'activité auquel la BEI accorde une attention particulière étant donné le potentiel que recèle ce secteur pour ce qui est de stimuler la croissance dans les pays émergents et de contribuer à l'instauration d'un cadre économique concurrentiel.

En Afrique, la BEI a pris une participation, sur capitaux à risques, pour la contre-valeur de 25 millions d'EUR dans l'AIG African Infrastructure Fund, fonds d'investissement qui a été créé récemment à l'initiative de l'American International Group (AIG) et qui comptera, outre la SFI et la BAD(3), plusieurs actionnaires européens. Ce fonds s'intéressera en priorité aux pays africains qui obtiennent les meilleurs résultats, où le climat d'investissement est favorable, où les réformes économiques sont bien engagées et où le potentiel de croissance est jugé satisfaisant. Il investira en fonds propres, en quasi-fonds propres et en instruments représentatifs de dettes convertibles dans le cadre de projets concernant des infrastructures ou la mise en valeur de ressources naturelles (pétrole, gaz, industries extractives). On attend de ce fonds qu'il ait un important effet catalytique et une forte valeur d'exemple en incitant des entreprises du secteur privé à investir dans de grands projets en Afrique.

En Afrique de l'Ouest, la Banque a pris une participation pour la contre-valeur de 6 millions d'EUR sur capitaux à risques dans le West Africa Enterprise Fund (WAEF), qui a été créé en vue de la réalisation d'investissements en fonds propres dans le secteur privé des 16 pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cette région connaît, dans sa plus grande partie, une période de stabilité économique durable, ce qui offre de bonnes possibilités d'investissement. Le Fonds aidera à mobiliser des ressources locales et internationales et contribuera à la poursuite du développement des Bourses nationales et régionales en Afrique de l'Ouest, où les entreprises bénéficiaires des investissements devraient normalement être cotées dans un délai de trois ans après l'intervention du Fonds.

Dans les Caraïbes, la BEI apporte une contribution de 2 millions d'EUR sur capitaux à risques en faveur du Fonds Tiona, fonds de capital-risque créé récemment à l'initiative de la Commonwealth Development Corporation (CDC) en vue de la réalisation d'investissements en fonds propres et quasi-fonds propres dans des entreprises privées situées dans les Caraïbes. Ce fonds favorisera la croissance du secteur privé et le développement du marché des capitaux dans la région.

En outre, les opérations de prêt ci-dessous ont étci-dessous ont été approuvées :

  • Iles Vierges Britanniques (IVB) : 5 millions d'EUR au gouvernement des IVB au titre du financement partiel de la première phase de l'agrandissement de l'aéroport international de Beef Island.
  • Polynésie française : prêt de 10 millions d'EUR (dont 5 millions d'EUR sur capitaux à risques) à la Société de Crédit et de Développement de l'Océanie (SOCREDO) pour le financement d'investissements à moyen et à long terme réalisés par des PME des secteurs de l'industrie manufacturière, de l'agro-industrie, du tourisme, des transports et des services connexes.
  • Iles Falkland : prêt de 1,5 million d'EUR à Stanley Services Limited destiné à contribuer au financement de l'installation de deux réservoirs qui permettront d'accroître la capacité de stockage de combustibles sur ces îles et, partant, de mieux répondre à l'accroissement de la demande.
  • Haïti : 16 millions d'EUR sur capitaux à risques en faveur du gouvernement de la République d'Haïti, en vue de la remise en état et de l'agrandissement du système d'approvisionnement en eau potable de Pétion-Ville, vaste faubourg de Port-au-Prince.
  • Mauritanie : intervention d'un montant global de 6 millions d'EUR sur capitaux à risques, dont 3 millions d'EUR à la Générale de Banque de Mauritanie (GBM) au titre du financement partiel des prêts à moyen et long terme qu'elle accorde aux PME des secteurs de l'industrie (y compris les activités extractives), de l'agro-industrie, de la pêche, du tourisme et des services connexes. Un second prêt de 3 millions d'EUR accordé à Granites et Marbres de Mauritanie (GMM) contribuera à l'acquisition de matériel nécessaire pour l'exploitation de gisements de granit dans les régions de Choum et d'Atar dans le nord de la Mauritanie.
  • Mozambique, Swaziland et République sud-africaine : interventions de 46 millions d'EUR au total (4), dont 14 millions d'EUR sur capitaux à risques en faveur d'EdM et de SEB et 14,6 millions d'EUR, au titre de l'accord-cadre relatif aux prêts de la Banque en Afrique du Sud, à Mozambique Transmission Company (Motraco) en vue de la construction de deux lignes aériennes de transport d'électricité et des sous-stations afférentes pour renforcer, à partir du réseau sud-africain, l'approvisionnement en électricité des réseaux du Mozambique et du Swaziland, notamment pour fournir du courant à la fonderie d'aluminium de la société Mozal en construction près de Maputo.
  • Mozambique : un prêt de 1 million d'EUR sur capitaux à risques à la Companhia Industrial do Monapo pour la modernisation et l'agrandissement d'installations d'extraction de pétrole, d'une raffinerie d'huile comestible et d'une savonnerie à Monapo, dans le nord du Mozambique.
  • Sénégal : interventions totalisant 63 millions d'EUR (4), dont un prêt de 8 millions d'EUR sur capitaux à risques se répartissant entre le Crédit Lyonnais Sénégal (CLS), la Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie (BICIS), la Société Générale de Banque au Sénégal (SGBS) et la Compagnie Bancaire d'Afrique Occidentale (CBAO) pour le financement de prêts à moyen et long terme aux PME des secteurs de l'industrie, de l'agro-industrie, de la pêche et du tourisme. Un prêt de 1 million d'EUR sur capitaux à risques a été accordé à la Société Financière d'Équipement (SFE) à l'appui d'opérations de crédit-bail concernant les secteurs précités. Un troisième prêt de 54 millions d'EUR a été octroyé sur les ressources propres de la Banque à Industries Chimiques du Sénégal (ICS) pour financer le transfert d'activités d'extraction de phosphate sur le site du gisement de Tobène et la mise en place de nouvelles installations en vue de doubler la capacité de production d'acide phosphorique.
  • Seychelles : 1 million d'EUR sur capitaux à risques en faveur du gouvernement des Seychelles pour rétrocession à la Public Utilities Corporation en vue de la remise en état et de l'agrandissement du réseau d'approvisionnement en eau de Le Niol, dans le Nord-Ouest de l'île de Mahé.
  • Tanzanie : 9 millions d'EUR (4) sur capitaux à risques à la CRDB, à la Banque de développement de l'Afrique orientale (BDAO) et à la Stanbic Bank Tanzania pour rétrocession au secteur privé en vue du financement d'investissements de petite et moyenne dimension.
  • Trinité-et-Tobago : 250 000 EUR sur capitaux à risques à Development Finance Ltd. (DFL) pour aider à financer une étude de faisabilité et les frais liés à la mise en place d'une institution caribéenne spécialisée dans l'octroi de micro-crédits aux micro-entreprises situées dans le Sud et l'Est des Caraïbes.
  • Ouganda : 10 millions d'EUR, dont 3,5 millions d'EUR sur capitaux à risques, à MTN Uganda Ltd., le deuxième opérateur national en Ouganda, pour la mise en place d'un nouveau réseau de télécommunications dans ce pays. Ce réseau utilisera la technologie cellulaire GSM pour fournir des services de téléphonie mobile et fixe.
  • Zimbabwe : 1,5 million d'EUR sur capitaux à risques à Munyati Mining Company Limited pour financer des investissements dans de nouveaux biens d'équipement afin d'accroître la production de la mine de cuivre de Sanyati.

La BEI a été créée en 1958 par le Traité de Rome pour financer des projets d'investissement concourant à la réalisation des politiques de l'Union européenne (UE). Elle participe aussi à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu des accords de coopération ou d'association avec l'Union.La Quatrième Convention de Lomé a été conclue en 1989 pour une période de 10 ans et est assortie de deux Protocoles financiers, couvrant l'un la période 1991-1995, l'autre la période 1996-2000. L'enveloppe financière disponible au titre de ce deuxième Protocole se monte à 14,6 milliards d'EUR au total, dont 12 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les Etats membres de l'UE, 1 milliard d'EUR de capitaux à risques gérés par la BEI et un maximum de 1,6 milliard d'EUR à consentir sous la forme de prêts sur ressources propres de la BEI.


(1) Les taux de conversion utilisés par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours sont ceux qui étaient en vigueur le , à savoir : 1 EUR = 6,55957 FRF, 0 ,666300 GBP, 1.03280 USD.

(2) Le Fonds européen de développement (FED) est constitué de contributions des Etats membres de l'UE. La BEI administre sous mandat une partie du FED, qu'elle utilise principalement pour des opérations sur capitaux à risques.

(3) La SFI (Société financière internationale) fait partie du groupe de la Banque mondiale ; BAD = Banque africaine de développement.

(4) La BEI avait déjà annoncé cette opération dans un communiqué de presse précédent qui avait été diffusé à l'occasion de la signature du prêt correspondant.