La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va prêter 40 millions d'écus (1) à l'appui de la restructuration et de la remise en état du réseau de distribution d'eau potable dans l'agglomération d'Amman.

Ce prêt, qui s'inscrit dans l'action continue de la BEI à l'appui du secteur de l'eau en Jordanie (2), est accordé au Gouvernement jordanien, qui en rétrocédera le produit à la Water Authority of Jordan (WAJ), pour qu'elle améliore la disponibilité et la qualité de l'alimentation en eau dans l'agglomération d'Amman, où vivent quelque 40 % de la population jordanienne, souffrant d'une grave pénurie d'eau et de son rationnement. Outre les investissements matériels, le projet comporte une composante privatisation, au terme de laquelle l'eau sera fournie à l'agglomération d'Amman par un exploitant ayant une expérience de niveau international, dans le cadre d'un contrat de gestion axé sur les résultats.

Le projet, dont la conception a été en partie financée par une subvention de la BEI au titre du METAP (3), a un coût estimé à 140 millions d'écus. Il est financé par la BEI, la Banque mondiale, l'Allemagne et l'Italie agissant en étroite coopération. Etant donné les effets positifs que le projet aura sur l'environnement, le prêt de la BEI devrait se voir accorder une bonification d'intérêt de 3 % financée par le budget de l'Union européenne au titre du partenariat euro-méditerranéen.

La Banque européenne d'investissement (BEI) a été créée en 1958 par le Traité de Rome pour financer des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs des politiques de l'Union européenne. Elle participe à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'Union. Dans la région méditerranéenne, la BEI opère dans le cadre et à l'appui du Partenariat euro-méditerranéen, qui a été adopté à Barcelone en 1995 et qui complète les propres politiques de coopération bilatérales des Etats membres de l'UE.Dans le cadre du Partenariat euro-méditerranéen, la BEI s'est engagée à prêter quelque 2 310 millions d'écus entre 1997 et 1999 à l'appui de projets d'investissement dans douze pays méditerranéens non-membres de l'UE. En 1997, la Banque a engagé environ 1 milliard d'écus en faveur d'une large gamme d'investissements dans les pays méditerranéens.Ce prêt fait suite à plusieurs opérations de la BEI en Jordanie et porte à plus de 400 millions d'écus le total des financements accordés dans ce pays depuis 1978 en faveur de projets dans les domaines de l'alimentation en eau et du traitement des eaux usées, des télécommunications, des transports, du transport et de la distribution d'électricité et du développement agricole, ainsi que de projets industriels de PME.


(1) Les taux de conversion utilisés par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours sont les taux qui étaient en vigueur le 31.03.1998, à savoir 1 écu = 0,64 GBP, 1,076 USD et 0,760390 JOD.

(2) La WAJ a bénéficié, depuis 1984, de huit prêts BEI d'un montant total de 61,5 millions d'écus.

(3) Le METAP, Programme d'assistance technique pour la protection de l'environnement méditerranéen, a été lancé en 1990 pour remédier aux problèmes environnementaux très spécifiques dont souffre la Méditerranée. Le METAP est destiné à aider les pays riverains à élaborer des solutions nationales et régionales à des problèmes environnementaux communs en mettant au point des stratégies de politique générale et en mobilisant des aides non remboursables. Le programme est géré conjointement par la BEI et la Banque mondiale, en partenariat avec la Commission européenne et le PNUD.