La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, accorde 45 millions d'écus(1) sur capitaux à risques(2) au secteur bancaire marocain pour le développement du secteur privé.
Les fonds seront mis en œuvre pour renforcer les fonds propres des entreprises en voie de restructuration et modernisation (mise-à-niveau), suite à l'établissement de la zone de libre échange UE-Maroc pour leur assurer une base d'investissements plus solide. L'intervention de la BEI est offerte dans une première phase aux intermédiaires financiers suivants: Groupe Banque Commerciale du Maroc (BCM), groupe Wafabank, groupe Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE), groupe Banque Centrale Populaire (BCP), Banque Nationale pour le Développement Economique (BNDE) et la société Moussahama. Les instruments d'intervention seront des instruments financiers modernes comme par exemple les actions ordinaires, à dividendes prioritaires, les certificats d'investissements et les obligations convertibles en actions et certificats d'investissements. Un volet de cette opération concernera les prises de participation directes des intermédiaires dans le capital de sociétés et fonds d'investissements.
Près de 200 entreprises du secteur privé au Maroc ont pu bénéficier depuis 1989 d'un total de 33,2 millions d'écus de fonds sur capitaux à risques provenant de la BEI. Cette opération renforcera et diversifiera les moyens bancaires pour l'amélioration de la capitalisation des entreprises. Indirectement, cette opération favorisera également la mobilisation de l'épargne nationale et la diversification du secteur financier.
La BEI joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre du "Partenariat euro-méditerranéen" de l'Union européenne et de ses objectifs prioritaires. Dans ce contexte, un nouveau mandat a été mis en place pour la période 1997-2000 pour financer, à concurrence de 2 310 millions d'écus, des investissements dans les 12 pays tiers du Bassin méditerranéen qui ont signé avec l'UE des accords de coopération et/ou d'association.Au Maroc, depuis 1991, la BEI s'est associée, avec plus de 600 millions d'écus, au financement de projets d'envergure pour l'économie marocaine tels que l'interconnexion électrique EU-Maroc par le détroit de Gibraltar, le transport d'électricité à haute tension et la distribution d'électricité en zones rurales, le renforcement des réseaux téléphoniques interrégionaux et internationaux, et la réalisation d'importants ouvrages de gestion des eaux (assainissement de plusieurs villes côtières, irrigation de périmètres agricoles des Doukkala, etc.); en outre la BEI a favorisé le financement de petites et moyennes entreprises des secteurs productif et coopératif par le biais de ses prêts globaux à la CNCA marocaine et à 18 banques commerciales, en particulier dans une perspective de développement de co-entreprises entre opérateurs marocains et européens.
(1) Taux de conversion aux 31.03.1998, utilisées par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours: 1 ECU = 10,6894 MAD.
(2) La BEI met également en œuvre des concours sur capitaux à risques financés sur ressources budgétaires de l'Union. Instrument financier à long terme (jusqu'à 25 ans), les capitaux à risques permettent d'adapter la rémunération et les clauses de remboursement aux résultats du projet financé, tout en confortant l'assise financière de l'entreprise qui en est le promoteur. A ce jour, plus de 40 millions d'écus de capitaux à risques ont été utilisés (dont 25 millions au Moyen-Orient) - essentiellement sous forme de prêts globaux à des banques locales pour constituer ou consolider le développement de quelque 180 co-entreprises nouvelles, permettant de créer quelque 13 000 emplois et de mobiliser ainsi plus de 600 millions d'écus d'investissements nouveaux.