Dans le cadre de son programme d'action au soutien de la croissance et de l'emploi en Europe, mis en place suite au Conseil européen d'Amsterdam, la Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, a accordé à la Région Réunion un prêt de 150 millions FRF (23 millions d'écus (1)) pour l'extension et la modernisation des infrastructures d'enseignement secondaire de l'île.

Un deuxième prêt, d'un montant de 400 millions FRF (60 millions d'écus), a également été accordé pour des aménagements routiers sur l'île. Ces deux concours sont utilisables sur plusieurs exercices.

Le prêt de 23 millions d'écus de la BEI pour le secteur de l'éducation concerne la construction de trois nouveaux lycées (à Ste Suzanne, St Benoît et St Joseph) ainsi que la rénovation et l'agrandissement de trois autres établissements secondaires (à St Louis, St Benoît et St Joseph). Ces projets font partie du programme pluriannuel d'investissement (PPI) prévu par la Région pour le développement des structures éducatives locales au cours de la période 1998-2002. En améliorant les conditions de scolarité, ce programme devrait contribuer à renforcer la qualité de l'enseignement en vue d'une plus grande adaptation des étudiants au marché du travail. Compte tenu des effectifs normalement requis pour la gestion d'établissements scolaires de taille comparable (plus d'une centaine de personnes), ces projets devraient permettre la création d'un nombre significatif de nouveaux postes de travail, notamment d'enseignants.

Le prêt de 60 millions d'écus pour les infrastructures routières est destiné au financement partiel de l'aménagement de 28 kilomètres de routes nationales sur les côtes Est et Ouest de l'île. Le projet retenu, issu du Plan d'Aménagement à Long Terme du Réseau National (PALT), consiste en des aménagements de capacité et de sécurité sur la route du littoral (mise à trois voies et protection renforcée de la chaussée contre les chutes de pierre), pour les contournements de Bras-Panon et Ste Marie (déviation à deux fois deux voies) et la traversée de Ste Clotilde (mise en sens unique à deux fois trois voies). Ces investissements amélioreront sensiblement les infrastructures routières de l'île, qui représentent le seul moyen de transport terrestre, contribuant à accroître ses possibilités de développement économique.

Il s'agit pour la BEI d'un second prêt accordé à la Région Réunion pour ses infrastructures routières, puisqu'en 1993, un financement d'un même montant - 400 millions FRF (60 millions d'écus) - était allé à des aménagements aujourd'hui terminés de six routes principales sur 33 km.Sur ces cinq dernières années, l'île de la Réunion a bénéficié de quelque 848 millions de FRF (128 millions d'écus) de financements BEI pour son aéroport, ses routes et à présent son système éducatif.Cette région de la France d'outre-mer souffre d'un réel désavantage par rapport aux autres régions européennes. Elle est classée 'zone Objectif 1' d'intervention des fonds structurels européens pour le développement régional, et elle bénéficie également du soutien renforcé aux régions ultrapériphériques de l'UE.De plus, l'éducation est un des secteurs prioritaires ciblés par les Chefs d'État européens dans la Résolution d'Amsterdam sur la croissance et l'Emploi et visés par le 'Programme d'Action Spécial Amsterdam' (PASA) mis en œuvre par la BEI. Celui-ci élargit le champ de financement de la Banque aux projets de santé, de l'éducation et du renouvellement urbain, des secteurs à forte intensité de main d'œuvre. De plus, le PASA renforce l'action de la Banque en faveur des RTE-réseaux trans-européens et de l'environnement. Le PASA comporte également un volet destiné à faciliter l'accès des PME innovantes au capital-risque. L'ensemble des actions du PASA pourrait se traduire par un volume additionnel de financements de l'ordre de 10 milliards d'écus sur les trois années à venir.


(1) Taux de conversion au 30/12/1997 utilisé par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours: 1 ECU = 6,61 FRF.