Nous sommes à l’automne 2014. Wilhelm Molterer sort de son bureau, situé au dernier étage du bâtiment de verre, à la toiture arrondie, où siège la Banque européenne d’investissement. Il entre dans une salle de réunion où il rejoint le président de la banque de l’UE, Werner Hoyer.
Ancien ministre autrichien des finances, Wilhelm Molterer a été l’un des huit vice-présidents de la Banque, supervisant ses opérations à grande échelle dans les États membres de l’UE et dans le monde entier. Il se demande ce que Werner Hoyer a en tête, surtout quand il aperçoit dans la salle deux des plus éminents membres du personnel de la Banque, Klaus Trömel, responsable des opérations de prêt, et Alfonso Querejeta, Secrétaire général.
Werner Hoyer explique au trio qu’il a discuté de la situation économique de l’Europe avec Jean-Claude Juncker, l’ancien Premier ministre du Luxembourg qui va bientôt prendre la présidence de la Commission européenne. Quelques années auparavant, l’Europe a été frappée par une crise financière et l’économie est toujours à la peine. Les volumes d’investissement ont alors chuté et sont restés bien en deçà des niveaux d’avant crise. Le secteur bancaire a une capacité d’absorption des risques limitée. Les budgets publics sont réduits. L’immaturité des marchés des capitaux européens et l’incohérence des environnements réglementaires dans toute l’UE sont aussi source d’inquiétude.
Face à cette situation, Jean-Claude Juncker a confié à Werner Hoyer qu’il devait envoyer un signal fort pour indiquer que la relance économique est la priorité de la nouvelle Commission, qui mettra toute la puissance des institutions de l’UE au service de cette tâche.
Prêt à intervenir, Werner Hoyer lui a fait part de ses idées sur la manière dont la Banque européenne d’investissement peut réagir. Il souhaite associer la Commission, qui gère le budget de l’UE, aux mécanismes financiers et à l’expertise de la BEI, la plus grande institution financière internationale au monde.