Le 10 juin 2022, le président Werner Hoyer a prononcé l’allocution d’ouverture de la conférence sur le Pacte vert pour l’Europe qui s’est tenue à Sofia, en Bulgarie.


Seul le discours prononcé fait foi.


 

>@EIB

Monsieur le Président Radev,

Monsieur le Vice-Premier Ministre Karadzhov,

Madame la Commissaire Ferreira,

Mesdames et messieurs les Ministres :

Mesdames et messieurs les membres du monde des affaires,

Je vous remercie de m’avoir convié à vous parler ce matin.

Quelle belle source d’inspiration pour moi que d’écouter les idées de ces deux jeunes intervenants au lancement de cette session.

Je suis plus que jamais convaincu que la motivation, la détermination et les idées des jeunes générations nous feront parvenir à la neutralité carbone.

Et il est du devoir collectif des décisionnaires de faire de ces idées une réalité.

 

Mesdames et messieurs,

Nous traversons une période de crises.

  • La crise sanitaire et économique causée par la pandémie de COVID‑19 n’est pas encore terminée.
  • L’invasion de l’Ukraine par la Russie a engendré une tragédie humanitaire et provoqué une hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires à l’échelle mondiale.
  •  Dernier point, et non des moindres, il y a l’urgence climatique.  Il nous reste très peu de temps pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5° C, peut-être seulement quelques années pour éviter le pire.

Ces défis nécessitent des investissements massifs, dans notre jeunesse et nos entreprises, dans les nouvelles technologies et dans leur adoption à grande échelle.

À la Banque européenne d’investissement, nous sommes absolument déterminés à travailler avec la Bulgarie, les autres États membres de l’UE, la Commission européenne et la communauté internationale pour investir, ensemble, afin de relever ces défis.

Quelques jours seulement après l’invasion de l’Ukraine, la BEI, en coopération avec la Commission européenne, a préparé une série de mesures d’urgence en solidarité avec l’Ukraine.  Nous avons dégagé 668 millions d’euros d’aide financière pour couvrir les besoins financiers les plus urgents du pays et permettre aux autorités d’acheter de la nourriture et des fournitures médicales pour sa population.

Et le mois dernier, notre conseil d’administration a approuvé une ligne de crédit de 4 milliards d’euros pour aider les collectivités de l’Union européenne qui accueillent des réfugiés ukrainiens à faire en sorte de pouvoir offrir des services sociaux essentiels, comme des logements et des services éducatifs et hospitaliers.

Une aide supplémentaire est en route, tant pour l’Ukraine que pour les pays voisins, en coopération avec la Commission européenne.

L’agression de la Russie

… a perturbé le système énergétique mondial, causant des difficultés économiques et sociales et intensifiant les préoccupations en matière de sécurité énergétique.

… a mis en évidence la dépendance de l’Europe vis-à-vis des importations de gaz, de pétrole et de charbon en provenance de Russie.

… et a également révélé un manque d’investissement massif dans le secteur de l’énergie en Europe.

L’énergie n’est pas seulement au centre du débat sur le climat, elle est désormais une question de sécurité nationale et européenne, sans compter qu’elle est essentielle à la compétitivité économique de l’Europe.

Nous devons donc agir… de toute urgence et avec détermination.

La bonne nouvelle est que les investissements en faveur d’une économie climatiquement neutre sont également essentiels pour que nous ne soyons plus tributaires de l’énergie russe.

La transition énergétique rend notre approvisionnement en énergie non seulement plus propre, mais aussi moins cher et plus sûr.

Nous devons donc investir davantage :

  • dans les énergies renouvelables – le solaire et l’éolien sont désormais moins chers que les combustibles fossiles dans de nombreux cas ;
  • et aussi dans l’efficacité énergétique – l’énergie la moins chère est celle dont nous n’avons pas besoin.

 

En tant que banque européenne du climat, au cours de la seule année dernière, la BEI a accordé des financements pour près de 10 milliards d’euros à des projets liés à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables dans toute l’Union européenne.

Nous savons que nous devons faire plus encore :

  • pour nous adapter aux répercussions climatiques qui ne peuvent être évitées ;
  • pour mettre au point, déployer à grande échelle et rendre abordables les technologies dont l’Europe et le reste du monde ont besoin pour parvenir à la neutralité carbone ;
  • pour développer les secteurs de l’hydrogène, des batteries, des biocarburants avancés, des solutions numériques, etc.

 

Cette transition offrira des possibilités immenses.

  • Elle contribuera à la lutte contre les changements climatiques et rendra notre air plus propre.
  • Elle renforcera la sécurité énergétique et, à terme, la compétitivité de nos économies.

 

Mais nous ne pouvons fermer les yeux devant les défis à relever. Tous les mineurs dans le secteur du charbon ne deviendront pas des entrepreneurs dans le domaine des technologies propres.

Pour que la transition verte soit un succès, nous devons soutenir les entreprises et les municipalités dans les secteurs et les régions tributaires des combustibles fossiles.

C’est pourquoi la BEI se réjouit d’être le principal partenaire de la Commission européenne pour la mise en œuvre du mécanisme pour une transition juste.

Il s’agit d’un objectif clé du Groupe Banque européenne d’investissement. Nous continuerons à explorer les moyens de soutenir la Bulgarie dans ses projets de transition juste en partageant avec elle notre savoir-faire technique et en lui apportant un appui financier.

La Plateforme européenne de conseil en investissement et l’Assistance conjointe à la préparation de projets dans les régions européennes (Jaspers) peuvent aider les entreprises et les autorités à concevoir et à mettre en œuvre des projets efficaces et à tirer le meilleur parti des financements disponibles auprès de l’Union européenne.

Dans le domaine des transports durables, la BEI a déjà appuyé l’agrandissement du réseau métropolitain de Sofia pour un montant de 260 millions d’euros. Nous travaillons actuellement sur un nouveau prêt de 200 millions d’euros destiné à financer de nouveaux tronçons du métro dans la capitale bulgare. Il s’agit d’un projet clé pour une mobilité urbaine durable. Il contribuera à réduire la circulation, à faciliter les déplacements et à améliorer la qualité de l’air, et jouera un rôle porteur de transformations pour Sofia.

La BEI fournira un soutien accru au moyen d’instruments financiers au cours de la période couverte par le budget actuel de l’UE. Parmi ces instruments figurent le nouveau programme InvestEU et le mécanisme pour une transition juste.

 

Mesdames et messieurs,

Le Groupe Banque européenne d’investissement est un partenaire clé de la Commission européenne pour la mise en œuvre du pacte vert pour l’Europe en Bulgarie.

En tant que banque européenne du climat, la BEI collabore étroitement avec l’État, les villes, les entreprises et les institutions financières pour accélérer la transition verte et la cohésion régionale en Bulgarie, en finançant des projets qui améliorent la vie de tous et toutes.

Cela signifie davantage d’investissements dans les transports durables, l’action pour le climat et la sécurité énergétique et un soutien accru à l’innovation et aux petites et moyennes entreprises.

La BEI est à votre disposition et je vous encourage à contacter le bureau de la BEI à Sofia.

Je vous remercie pour votre attention et vous souhaite une très bonne conférence.