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La Banque centrale de Malte (BCM) et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont organisé ensemble une conférence intitulée « Financement de la transition vers une économie neutre en carbone » qui s’est tenue le lundi 5 septembre. Cette conférence hybride s’est tenue à la Banque centrale de Malte à La Valette.

Après l’allocution liminaire d’Edward Scicluna, gouverneur de la BCM, Gelsomina Vigliotti, vice‑présidente de la BEI, a déclaré : « La conférence de ce jour, organisée conjointement avec la Banque centrale de Malte, représente une occasion unique de mettre en évidence les besoins d’investissement du pays et de ses entreprises pour promouvoir un avenir vert et durable. En tant que banque européenne du climat, la BEI est disposée, en tant que partenaire de confiance, à soutenir l’économie maltaise face aux défis actuels et futurs. »

Miriam Dalli, la ministre de l’environnement, de l’énergie et des entreprises, a prononcé le discours de fond. À cette occasion, elle a souligné qu’il était indispensable pour la décarbonation de l’économie du pays de pouvoir compter sur l’appui de facilitateurs financiers de premier plan comme la Banque européenne d’investissement et la Banque centrale de Malte. « En effet, le secteur financier détient les ressources nécessaires à cette transition historique et nous devons veiller à ce que les politiques fiscales et monétaires soutiennent ces flux de capitaux à destination de projets verts et d’entreprises durables », a-t-elle affirmé.

Debora Revoltella, économiste en chef de la BEI, a présenté les principaux résultats de l’enquête 2021 de la BEI sur l’investissement qui donne un aperçu unique du paysage de l’investissement privé, en particulier concernant les priorités des entreprises en matière d’investissement et les contraintes auxquelles elles sont confrontées. L’édition 2021 étudie de manière approfondie le choc massif provoqué par la crise du COVID‑19, ainsi que les programmes de réponse et de relance mis en place par l’Union européenne et les pouvoirs publics nationaux. Le rapport évalue également dans quelle mesure les entreprises européennes répondent à la nécessité de rendre leurs activités plus vertes et plus numériques.

L’enquête 2021 de la BEI sur l’investissement montre que, dans l’ensemble, moins d’entreprises maltaises ont investi en 2020. Leurs perspectives concernant les investissements futurs sont restées négatives, bien que dans une mesure nettement inférieure à celles révélées par l’édition 2020 de l’enquête. En matière de climat, les entreprises maltaises étaient moins susceptibles que la moyenne de leurs homologues européennes de ressentir les effets des changements climatiques ou moins nombreuses à avoir investi dans l’efficacité énergétique. Toutefois, les entreprises du pays commencent à prendre en compte les risques liés à la transition vers la neutralité carbone, puisque 85 % d’entre elles ont déjà effectué des investissements pour faire face aux changements climatiques ou prévoient de le faire dans les trois prochaines années.

Joanne Ciantar et Stefan Scerri, des experts du département Financial Stability, Surveillance and Research de la BCM, ont présenté une première évaluation de l’exposition directe du secteur financier maltais aux filières économiques qui pourraient être affectées par la transition vers une économie moins polluante. Selon cette évaluation, l’exposition directe des institutions bancaires et non bancaires à ces secteurs reste concentrée dans les industries à faibles émissions au moins depuis 2016, ce qui indique que l’impact potentiel des risques transitionnels liés au climat est relativement contenu. Toutefois, les opérations dans ces secteurs à faibles émissions de CO2 pourraient induire une activité dans des secteurs plus polluants, et on ne peut donc pas exclure des retombées sur ces derniers ou des effets de second tour. L’impact sur le secteur financier devrait être plus important si la transition est plus brutale. Il est donc essentiel qu’il prenne rapidement des mesures pour gérer les risques financiers liés aux changements climatiques et qu’il intègre des considérations environnementales dans ses activités et ses pratiques de gestion des risques.

Alexander Demarco, vice-gouverneur de la Banque centrale de Malte, a animé une table ronde intitulée « Ajustement à l’objectif 55 – le rôle du monde politique et du financement vert » qui a réuni des parties prenantes de premier plan actives dans le financement de l’investissement, la définition de politiques vertes et la transformation des entreprises. Y ont participé Antongiulio Marin, responsable de la mise en oeuvre du programme InvestEU au sein de la DG ECFIN de la Commission européenne, Marisa Xuereb, présidente de la Chambre de commerce, d’entreprise et d’industrie de Malte, Marcel Cassar, président de l’association bancaire maltaise, et Gilles Badot, directeur du département Mer Adriatique de la Banque européenne d’investissement.

Commentant la conférence, le gouverneur Scicluna a déclaré : « Au cours des prochaines années, les instances réglementaires introduiront les mesures incitatives appropriées dans la réglementation régissant les services financiers afin que le flux de crédit vers l’instauration d’une société climatiquement neutre soit prioritaire. Toutefois, les institutions financières et les sociétés non financières elles-mêmes devront faire beaucoup d’efforts. »

Un enregistrement de la conférence sera disponible sous peu.