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La Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque de développement des Caraïbes (BDC) ont mis en place une initiative de financement d’urgence pour la reconstruction à la suite des catastrophes naturelles afin d’aider la région à se relever après les derniers ouragans.

Ce dispositif soutiendra les investissements dans des projets de reconstruction des infrastructures dans les Caraïbes à la suite du récent passage d’ouragans. Cette nouvelle enveloppe financière de 24 millions d’USD vient s’ajouter au deuxième prêt-cadre de 120 millions d’USD lié à l’action en faveur du climat (Climate Action Framework Loan II) signé en mai de cette année et qui demeure le prêt le plus volumineux de la BEI dans les Caraïbes.

Les investissements admissibles au titre de ce nouveau prêt incluront la reconstruction des infrastructures, en cherchant activement à « mieux reconstruire » et en intégrant dans les projets des évaluations des risques et des vulnérabilités climatiques. Cela permettra de réduire les vulnérabilités des pays membres emprunteurs de la Banque face aux prochaines catastrophes naturelles et à l’intensification des répercussions des changements climatiques. En plus des infrastructures, des financements en faveur des collectivités pour la mise en place de mesures de réduction de carbone et de lutte contre les changements climatiques, comme l’amélioration de la gestion des ressources en eau, sont aussi à l’ordre du jour.

William Warren Smith, président de la BDC, et Jonathan Taylor, vice-président de la BEI chargé de l’action en faveur du climat, ont signé ce nouvel accord en marge de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 23) à Bonn (Allemagne). Les petits États insulaires en développement sont un thème clé de cette manifestation présidée cette année par les Fidji. Dans ce contexte, la BDC et la BEI ont présenté des solutions innovantes face aux défis climatiques au cours d’un événement axé sur l’action climatique dans les Caraïbes, auquel ont participé Keith Mitchell, Premier ministre de la Grenade, Allen Chastanet, Premier ministre de Sainte-Lucie, et d’autres parties prenantes.

Jonathan Taylor, vice-président de la BEI, a déclaré : « Face aux ravages causés par les ouragans dans la région ces dernières semaines, la BEI et la BDC ont rapidement convenu de mettre à disposition des ressources supplémentaires pour soutenir les projets d’investissement en vue de la reconstruction dans les Caraïbes. L’initiative de 24 millions d’USD en faveur de la reconstruction à la suite du passage des ouragans vient compléter le prêt à la BDC d’un montant de 120 millions d’USD visant à financer les projets que nous avons signés préalablement cette année dans les domaines de l’atténuation des changements climatiques, l’adaptation à leurs effets et la résilience. Nous restons déterminés à renforcer notre partenariat fructueux avec la BDC noué il y a 40 ans afin de soutenir des projets liés à la résilience aux changements climatiques dans les Caraïbes et d’aider à relever les défis liés aux changements climatiques de manière adéquate. »

William Warren Smith, président de la BDC, s’est exprimé en ces termes : « La saison 2017 des ouragans a été l’une des plus dévastatrices jamais essuyée par les Caraïbes. Elle souligne le besoin urgent d’investissements dans des infrastructures capables de résister aux changements climatiques dans notre région. La signature de cet accord marque une nouvelle étape de notre partenariat de longue date avec la BEI et facilitera le renforcement de l’appui de la BDC à la reconstruction d’infrastructures résistantes dans les Caraïbes. Plus que jamais, nous voulons collaborer avec nos partenaires afin de mobiliser les ressources nécessaires pour « mieux reconstruire » et, malgré de récents contretemps, aider les pays les plus vulnérables de notre région à continuer à mettre l’accent sur la réalisation de leurs objectifs de développement durable. »

À ce jour, la BDC a affecté toutes les ressources au titre de la première ligne de crédit « Climate Action » (65,6 millions d’USD) au financement de sept projets. Ce cofinancement est associé à une enveloppe de financement totale de 191 millions d’USD.

Depuis l’approbation de la stratégie de résistance aux changements climatiques de la BDC en 2012, 58 % des projets financés ont intégré des éléments d’atténuation des changements climatiques et (ou) d’adaptation à leurs effets dans les secteurs sensibles aux évolutions climatiques, tels l’eau, l’enseignement, l’agriculture et les infrastructures physiques, comme les défenses maritimes, les équipements de drainage et les routes. Sur la base de la méthodologie conjointe des banques multilatérales de développement, les financements climatiques ont représenté 13 % de la totalité des projets appuyés par la BDC en 2015. En 2016, la BDC a approuvé le financement de projets à hauteur de 50 millions d’USD, comportant des volets explicites de résistance aux effets des changements climatiques et de développement des énergies durables.

Une réserve de projets liés à l’action pour le climat représentant plus de 300 millions d’USD et qui peut être admissible à un financement provenant de ce prêt a été constituée et sera appuyée par un programme d’assistance technique financé par la BEI.

La BEI a déjà investi 1,6 milliard d’EUR, sous la forme de prêts et d’investissements en fonds propres, à l’appui du développement et de l’activité économique dans les Caraïbes. La BEI est le premier bailleur de fonds multilatéral pour l’action en faveur du climat avec 19 milliards d’EUR de prêts à ce secteur en 2016, dont 1,9 milliard d’EUR consacrés aux pays en développement.