Ce jour à Washington, lors d’un débat capital sur les moyens d’améliorer le fonctionnement de la zone euro et de l’économie européenne dans son ensemble, Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement, a souligné l’importance des investissements en faveur des infrastructures et demandé qu'une attention particulière soit accordée à la création des conditions propices à l’essor des entreprises jeunes et innovantes en Europe. Il a également déclaré qu’il convenait d’« envisager sérieusement » la possibilité d’établir, à l’avenir, une nouvelle relation entre le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la BEI.

« Le soutien aux investissements revêt une extrême importance. Il s’agit d’un des volets de la réponse stratégique commune de l’UE en matière économique », a poursuivi Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement, lors du petit-déjeuner EURO50/C organisé en marge des assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI.

Il a ajouté ce qui suit : « Les travaux de recherche que nous menons à la BEI permettent de penser que le volume des investissements dans les infrastructures a cessé de reculer. Cependant, il s’est stabilisé à un niveau inférieur de 20 % à son niveau d’avant la crise, ce qui est dommageable tant pour le potentiel de croissance de l’Europe à long terme que pour le processus de convergence économique au sein de l’UE et de la zone euro, autrement dit pour les pays qui affichent les moins bons résultats sur le plan de la qualité des infrastructures. En d’autres termes, la convergence s’est affaiblie. »

Parallèlement, il a précisé ce qui suit concernant les entreprises européennes : « L’enquête de la BEI sur l’investissement (EIBIS) que nous menons auprès des entreprises européennes montre que leurs perspectives d’investissement demeurent positives... Il existe néanmoins des exceptions importantes : les conditions ne s’améliorent pas pour les petites entreprises, pour les entreprises jeunes et innovantes qui ont tendance à beaucoup investir dans des actifs incorporels sans être en mesure d’offrir beaucoup de garanties et pour les entreprises de certains pays dont le système financier est encore en proie à des difficultés. »

Le président Hoyer a également évoqué la possibilité d’une nouvelle relation avec un Mécanisme européen de stabilité remanié. Il a expliqué que « la transformation du MES en un « Fonds monétaire européen » (FME) est une idée que la banque de l’UE étudie avec grand intérêt. Le BEI apporte un volume très important de financement en faveur des investissements dans les pays faisant l’objet d'un programme d’assistance. La future relation entre la BEI et le FME pourrait ressembler à celle qu’entretiennent le FMI et la Banque mondiale. Les possibilités de complémentarité et de renforcement mutuel sont grandes entre ces deux institutions. Nous devrions envisager sérieusement ce scénario au moment où nous examinerons comment s’articulent les rôles des différents organes de l’UE. »

Le président Hoyer a mis en avant les retombées des financements de la BEI, y compris ceux octroyés dans le cadre du Plan d'investissement pour l'Europe au moyen du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) :

« Je suis fier de ce que la BEI – la banque de l’UE – a déjà pu accomplir à cet égard. Nous avons accordé plus de 80 milliards d’EUR de financements en 2016, ce qui équivaut environ à 0,6 % du PIB de l’UE. Ces financements ont appuyé des investissements représentant 1,8 % du PIB de l’UE. La manière dont nous mettons en œuvre le Fonds européen pour les investissements stratégiques prouve que le budget de l’UE peut être utilisé de manière plus efficace, de sorte à avoir une plus grande incidence sur l’économie réelle grâce à l’attraction d’autres investissements. »

« À ce jour, le FEIS est clairement une réussite », a-t-il ajouté. « Près de deux ans après son lancement, nous avons réalisé aux trois quarts notre premier objectif consistant à soutenir 315 milliards d’EUR d’investissements. »

Selon un ensemble de données récemment publiées par la BEI, on estime que les 272 milliards d’EUR d’investissements soutenus par le Groupe BEI au sein de l’UE en 2015 et 2016 – dont les investissements relevant du FEIS – susciteront la création d’environ 2,25 millions d’emplois supplémentaires au bout de cinq ans et engendreront une hausse du PIB de 2,3 %. Dans le cadre de projections à 20 ans, ces données prévoient des répercussions sur l’économie de l’UE de l’ordre de 1,27 million d’emplois supplémentaires et d’une hausse du PIB de 1,5 % par rapport à ce qu’il aurait été dans le scénario de référence.

Consultez ici le texte intégral du discours.

Liens complémentaires

L'enquête BEI sur l'investissement

Nouvelle étude d’impact du département Analyses économiques