L’intégration du marché, l’amélioration de la réglementation, le renforcement des moyens du secteur public et l’amélioration de l'accès au financement sont autant de facteurs qui contribuent à pallier la faiblesse de l’investissement et à offrir de meilleures perspectives économiques. Il est constaté, dans un nouveau rapport de la Banque européenne d'investissement (BEI), intitulé « Éliminer les obstacles à l’investissement sur le terrain », que l’investissement au sein de l’Union européenne est freiné par des insuffisances dans le fonctionnement du marché intérieur, ainsi que par la charge administrative, l’hétérogénéité des réglementations, les contraintes pesant sur les promoteurs du secteur public en matière de passation de marchés publics et de mise en œuvre de grands projets d’infrastructure et, en particulier, par les difficultés auxquelles font face les petites et moyennes entreprises pour accéder à des services financiers.

Un second rapport, intitulé « Hurdles to PPP investments » (Obstacles aux investissements dans les PPP), répond à un besoin des investisseurs publics et privés dans des pays où les partenariats public-privé (PPP) sont peu répandus. Ce document décrit les structures nécessaires à la mise en œuvre et à la gestion des PPP.

En novembre 2014, la Commission européenne et la BEI ont lancé le Plan d'investissement pour l'Europe. Ses trois piliers promettent : 1) de rationaliser l’utilisation des ressources financières via le Fonds européen pour les investissements stratégiques, 2) de fournir une assistance technique à des projets d’investissement et 3) de lever les obstacles à l’investissement. Le Groupe BEI est tout particulièrement associé aux deux premiers piliers de ce plan. « Les rapports présentés aujourd’hui montrent clairement qu’il ne suffit pas d’inciter à l’investissement à l’aide d’instruments financiers», a déclaré Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, en présentant les rapports à Bruxelles. « La charge administrative, la faiblesse des capacités de planification de projets et le morcellement des marchés freinent souvent des initiatives qui pourraient améliorer les perspectives de croissance en Europe. Il est dès lors primordial que nous examinions de manière systématique la manière de lever les obstacles à l’investissement dans l’ensemble des pays et des régions ainsi qu’au niveau de l’Union européenne. »

Le rapport de la BEI recense les facteurs qui sont susceptibles de constituer des entraves à l’investissement, tout en présentant des études de cas particuliers qui illustrent comment certains obstacles ont été surmontés. L’un des exemples concerne l’efficacité énergétique des bâtiments : des éléments montrent qu’il existe un réservoir potentiellement vaste d’investissements relatifs à l’efficacité énergétique ayant une période d’amortissement relativement courte, ce qui signifie que les économies réalisées sur les factures énergétiques dépassent le coût de l’investissement relativement vite. Pourtant, bon nombre de ces investissements ne sont pas réalisés, partiellement en raison du marché lui-même. Ils sont généralement de petite envergure et souvent considérés uniquement comme faisant partie de projets de rénovation périodique. Sur les marchés de la location, les incitations sont limitées puisqu’il revient aux propriétaires des bâtiments de financer les investissements, tandis que ce sont les locataires qui profitent de la baisse des factures énergétiques.

Néanmoins, les possibilités les plus considérables se trouvent dans les bâtiments résidentiels privés. La France est parvenue à stimuler l’investissement sur ce marché en améliorant son cadre réglementaire. En 2010, le pays a adopté la loi Grenelle 2, qui a imposé à chaque région de présenter un plan de soutien aux mesures favorisant l’efficacité énergétique des bâtiments. Dans un second temps, la France s’est dotée d’un cadre opérationnel pour le tiers-financement par des entreprises publiques et a créé un guichet unique pour la rénovation énergétique, chargé de fournir aux particuliers des informations concernant le financement et la construction. Ces deux mesures ont permis d’établir un environnement réglementaire plus cohérent et plus propre à soutenir l’efficacité énergétique. En conséquence, la Banque a été en mesure d’approuver un financement qui vise à rénover 500 000 bâtiments par an d’ici à 2017.

Cette étude de cas, ainsi que d’autres figurant dans le rapport, montrent que la volonté politique peut lever les obstacles à l’investissement, ce qui permettra de libérer tout le potentiel du marché unique et de générer une croissance économique soutenue et un nombre important d’emplois.