Pour Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières, à la fiscalité et à l'union douanière, et Jonathan Taylor, vice-président de la BEI chargé de l'action en faveur du climat et de l'énergie, la pleine réussite de la conférence de Paris dépend du règlement de la question des financements. Ils sont convenus d'élaborer des solutions plus innovantes pour attirer les financements et les investissements privés vers des projets d'action en faveur du climat, au plan mondial.

À l'approche de la deuxième semaine de négociations dans le cadre la COP21 à Paris, la question du financement de l'action en faveur du climat occupe le devant de la scène. À l'occasion d'une rencontre spéciale de haut niveau, organisée en marge de la COP dans le « pavillon de l'UE », le commissaire Moscovici et le vice-président Taylor ont exploré des pistes pour l'avenir avec des représentants de la Banque africaine de développement et du Fonds vert pour le climat.

L'UE et ses États membres figurent parmi les chefs de file du financement de l'action en faveur du climat à l'échelle mondiale. Les financements accordés à cet effet ont totalisé 14,5 milliards d'EUR en 2014 et l'on s'attend encore à un renforcement des engagements d'ici à 2020 ainsi qu'à un accroissement de l'aide publique au développement d'ici à 2030. La Banque européenne d'investissement est la première banque multilatérale de développement pour le financement de projets ayant trait à la lutte contre le changement climatique. Au cours des cinq prochaines années, elle devrait octroyer au moins 100 milliards d'USD à l'appui d'investissements en faveur de l'action pour le climat. D'ici à 2020, la BEI va également porter de 25 % à 35 % la part de ses prêts soutenant des investissements en faveur du climat dans les pays en développement.

En ouvrant la discussion à Paris, le commissaire Moscovici s'est exprimé en ces termes : « L'UE et ses États membres ont mobilisé 14,5 milliards d'EUR de financements publics en faveur du climat l'an dernier et nous continuerons de remplir pleinement notre rôle dans cet effort mondial. Toutefois, les besoins d'investissement à l'appui de la transition vers une économie sobre en carbone dépassent largement les ressources disponibles dans les caisses publiques. C'est pourquoi il est essentiel de débloquer des financements privés pour atteindre le niveau d'investissement dont nous avons besoin. »

Discours intégral

Jonathan Taylor, vice-président de la BEI, a pour sa part déclaré : « Si les dirigeants mondiaux parviennent à un accord ici, à cette conférence, nous aurons franchi une étape importante vers la protection de notre planète. Cela ne sera toutefois encore qu'un début. Le règlement de la question des financements constitue la clé d'un véritable progrès dans la lutte contre les changements climatiques. »

« La BEI peut se prévaloir d'un bilan très solide en matière de déploiement de produits et d'instruments visant à surmonter les barrières au financement de l'action en faveur du climat. Parce que nous intervenons sur tout le territoire européen et dans toutes les autres parties du monde dans lesquelles l'UE entretient des relations, nous sommes mieux placés que quiconque pour transférer les connaissances et l'expérience acquises dans le cadre de nos opérations à l'intérieur et à l'extérieur de l'UE », a-t-il ajouté.

Discours intégral

Solomon Asamoah, vice-président de la Banque africaine de développement chargé des infrastructures et du développement régional, et Ousseynou Nakoulima, directeur de la programmation-pays auprès du Fonds vert pour le climat, ont également participé au débat.