Déclaration conjointe de

Werner Hoyer,
président du Groupe BEI

Jim Yong Kim,
président du Groupe Banque mondiale

Sir Suma Chakrabarti,
président de la BERD

Nos institutions – le Groupe Banque européenne d’investissement (Groupe BEI), le Groupe Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) – ont convenu ce jour d’un nouveau plan d’action conjoint destiné à soutenir la relance et la croissance de l'économie en Europe centrale et sud-orientale.  

Réponse directe aux répercussions persistantes des difficultés de la zone euro sur les économies des pays européens émergents, ce plan d’action porte sur des engagements conjoints de plus de 30 milliards d’EUR pour la période 2013-2014.

Mis au point dans le contexte de l' « Initiative de Vienne », ce nouveau plan d'action conjoint des institutions financières internationales (IFI) vise à relancer la croissance dans la région en soutenant des initiatives d’origine privée et publique en faveur des secteurs des infrastructures, des entreprises et des banques.

Il est calqué sur le Plan d’action conjoint des IFI 2009-2010 qui a permis de soutenir avec succès les économies d’Europe centrale dont le secteur financier et celui des entreprises étaient touchés par une crise de liquidité.  Dans le cadre de ce Plan d’action 2009-2010, les IFI s’étaient engagées initialement à apporter sur les deux années une contribution de 24,5 milliards d’EUR, un objectif de départ qui a été dépassé.

Le programme annoncé aujourd’hui est différent à plusieurs égards. En particulier, les financements seront spécifiquement consacrés à soutenir la croissance par la restructuration, la consolidation et la diversification des économies ainsi qu'à renforcer durablement la compétitivité en améliorant l'accès au crédit à long terme, mais aussi en recourant si nécessaire à des injections de capital dans les cas qui s’y prêtent, en mobilisant des financements à l'exportation et en appuyant des réformes de politique générale.

Le Groupe BEI s’est engagé sur un montant minimum de 20 milliards d’EUR. Son appui consistera essentiellement en prêts à long terme au secteur privé et au secteur public pour des investissements prioritaires ayant trait aux PME, aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique, à l'innovation et à la convergence. Des efforts particuliers seront consacrés à mobiliser des aides non remboursables de l'UE et des ressources privées et publiques ainsi qu’à assurer des prestations de conseil ciblées. Werner Hoyer, président du Groupe BEI : « Je me félicite vivement de voir nos institutions coordonner leurs efforts. Je suis convaincu que chacune d’entre elles, dans son propre domaine de compétences, peut contribuer à consolider la croissance en Europe centrale et sud-orientale. En tant que banque de l’UE, la BEI soutiendra la croissance et l’emploi dans la région sans perdre de vue le fil rouge qu’est la nécessité d'y améliorer la compétitivité à long terme. »

La contribution du Groupe Banque mondiale sera d’environ 6,5 milliards d'EUR. Jim Yong Kim, président du Groupe Banque mondiale : « L’instabilité économique et financière qui persiste en Europe continue de menacer la croissance et l’emploi, en particulier en Europe centrale et sud-orientale. Je soutiens pleinement la collaboration qui réunit la BEI, la BERD et le Groupe Banque mondiale autour de ce Plan d’action conjoint des IFI 2013-2014 afin d’aider ces pays à faire face aux conséquences de la crise persistante de la zone euro. Le Groupe Banque mondiale y contribue par un concours de l'ordre de 6,5 milliards d'EUR pour lequel il mettra à profit l'ensemble des instruments qu'il peut offrir. » Le Groupe Banque mondiale comprend la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), l’Association internationale de développement (IDA), la Société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA). La BIRD et l’IDA fourniront des prêts et une assistance technique répondant à des objectifs de politique générale dans ces pays, l’IFC soutiendra le secteur privé par ses investissements et ses prestations de conseil dans des secteurs tels que ceux des banques, des infrastructures, de l’industrie manufacturière, de l'agro-industrie, des services et du commerce et, enfin, la MIGA fournira des assurances contre le risque politique pour appuyer des investissements dans tous les secteurs.

La BERD prévoit d’investir 4 milliards d’EUR. L’appui de la BERD consistera en prêts, apports de fonds propres et crédits commerciaux qui permettront de favoriser l'intégration régionale et une croissance fondée sur l’exportation. Les investissements de la BERD s’accompagneront d’un dialogue de politique générale axé sur la restructuration et la diversification économiques ainsi que sur le renforcement de la gouvernance des entreprises.  Sir Suma Chakrabarti, président de la BERD : « Alors que le monde a les yeux rivés sur les problèmes de l'Europe occidentale, les demandes légitimes des pays européens émergents, qui ont tant misé sur l’intégration économique et financière, ne doivent pas être négligées. Les nouveaux États membres de l’UE et les pays qui aspirent à la rejoindre, en particulier dans le sud et l’est de l'Europe, souffrent une fois de plus de problèmes dont ils ne sont, pour la plus grande partie, pas responsables. La BERD va travailler avec ses partenaires à faire en sorte que les sacrifices consentis pour cette intégration n'aient pas été vains. »

La contribution financière des IFI bénéficiera aux pays suivants : Albanie, Ancienne République yougoslave de Macédoine, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Kosovo, Lettonie, Lituanie, Monténégro, Pologne, République tchèque, Roumanie, Serbie, Slovaquie et Slovénie. Chaque IFI se concentrera sur un groupe particulier de pays correspondant à son mandat et à ses stratégies-pays. 

Les pays concernés ont opéré d’importants ajustements sur le plan budgétaire et dans leurs comptes courants et ils ont accru leur épargne nationale et amélioré le bilan de leurs banques – en partie grâce aux engagements pris par les sociétés mères au titre de l'Initiative de Vienne 2009-2010. Ils restent toutefois confrontés à des défis d’importance et notamment aux conséquences persistantes des problèmes que connaît la zone euro.  Il est impératif de relancer et de consolider la croissance, car ces économies aspirent à combler l'écart de niveau de vie qui existe entre elles et les marchés plus développés de l'Union européenne.

Nous nous engageons ici à apporter de façon concertée un soutien financier de plus de 30 milliards d’EUR ainsi que des conseils de politique générale à la région de l’Europe centrale et sud-orientale au cours des années 2013-2014.