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Le Club des investisseurs de long terme (CILT) a tenu à Luxembourg, au siège de la Banque européenne d’investissement (BEI), sa quatrième conférence internationale, organisée sous l’égide de la présidence de l’Union Européenne et en marge des réunions de l’Eurogroupe et du Conseil Ecofin. La conférence avait pour thèmes principaux la croissance et l’emploi ; les participants se sont penchés sur différents aspects des politiques publiques, et en particulier sur les actions à entreprendre pour améliorer la disponibilité de financements à long terme dans les secteurs qui revêtent une importance fondamentale pour la croissance et l'emploi.

Durant les périodes de crise et de restrictions budgétaires, les investisseurs de long terme peuvent donner un sérieux coup de pouce à la croissance en apportant un soutien décisif à des secteurs qui ont le potentiel de contribuer à la croissance et à la compétitivité de l’Europe. Comment ces investisseurs peuvent-ils favoriser au mieux la croissance, l'emploi et la compétitivité en Europe et partout dans le monde ? Les participants, venus d’horizons divers – représentants de la sphère politique et économique et du milieu des affaires – ont débattu des besoins considérables en financements à long terme et de la nécessité de mettre au point des instruments adéquats pour encourager les partenariats public-privé (PPP) et canaliser l'épargne disponible. Ils ont présenté des exemples et mis en commun leur expérience, montrant sur quel plan et par quels mécanismes les financements à long terme ont eu un réel effet.

Pour remettre l’Europe sur la voie d’une croissance forte, durable et inclusive, il faut déployer un volume massif d’investissements à long terme dans des secteurs tels que les infrastructures, les financements destinés aux petites et moyennes entreprises (PME), l’innovation, l’énergie et la lutte contre le changement climatique, lesquels constituaient le sujet central des ateliers de la conférence. Le contexte économique et financier actuel, très peu favorable, a eu pour effet de ralentir fortement ces investissements car l’incertitude qui prévaut réduit l’horizon prévisible. Par conséquent, dans de nombreux pays, les budgets ont été sévèrement limités et la capacité et la volonté des investisseurs d’accorder des financements à long terme ont sensiblement diminué.

Par le passé, on a pu constater que l'investissement public subit généralement des ajustements disproportionnés, et c'est également le cas actuellement. D’après les chiffres récents, dans l’Union européenne et dans la zone euro, en 2012, les investissements et les transferts de capitaux du secteur public ont baissé de 0,5 à 0,6 point de pourcentage du produit intérieur brut (PIB) et l’investissement public a accusé une contraction de 20 % (données statistiques de l’UE, avril 2012).

Dans son allocution d’ouverture de la conférence du LTIC, le ministre chypriote des finances, Vassos Shiarly, a déclaré que, bien que les pouvoirs publics doivent agir comme les “pompiers de la crise”, ils reconnaissent que les décisions politiques prises ce jour auront des conséquences à long terme et que l’investissement à long terme est essentiel pour favoriser le redressement et la croissance.

Les membres du Club des investisseurs de long terme sont conscients de leur responsabilité envers les générations futures et de leur rôle décisif dans l'évolution vers des sociétés plus durables et plus inclusives. Ils sont prêts à renforcer et accroître leur coopération en exploitant davantage, de concert, leurs compétences et leur force financière. Mais ils demandent aux gouvernements et aux autorités internationales de réglementation de soutenir leurs efforts, notamment en améliorant le cadre réglementaire de manière à faciliter l’investissement à long terme.

Werner Hoyer, le président de la BEI, institution qui a accueilli la quatrième conférence internationale du CILT, a souligné dans son allocution de clôture que l’évolution vers une économie plus intelligente, plus inclusive et plus efficace dans l'utilisation des ressources – indispensable pour nos sociétés – était un processus de longue haleine impossible à réaliser sans de très gros volumes d’investissements à long terme et des réformes structurelles capables de libérer le potentiel de ces investissements. Dans ce contexte, c'est une vision à long terme qui doit prévaloir. Il faut abandonner le court-termisme actuel qui est à la racine de la crise financière que nous traversons en ce moment. Pour ce faire, le cadre réglementaire doit être propice à la collecte de l’épargne et à son affectation à des investissements à long terme.

Ulrich Schröder, directeur général de la KfW et nouveau président du CILT, a souligné l’engagement des membres du Club en faveur d’un renforcement de l’investissement dans une croissance durable, tant en Europe que dans le monde. La contribution du CILT repose sur trois piliers : conseils stratégiques sur les besoins en matière réglementaire, recherche sur les effets de l’investissement à long terme sur la croissance et, il s’agit peut-être du pilier le plus important, coopération conjointe pour le financement d’investissements à long terme prometteurs.

Parmi les orateurs de la quatrième conférence du CILT figuraient  des membres du Parlement européen, Eider Gardiazabal Rubial, Jo Leinen et Claude Turmes ; Karl Aiginger, directeur à l’institut autrichien de recherche économique (WIFO), Georg Zachmann du groupe de réflexion Bruegel ; des hauts dirigeants de L’Oréal, Vodafone, Alcatel-Lucent et Torresol Energy ; le maire de Bucarest, Andrei Chiliman ; des membres du CILT, Franco Bassanini, président de la Cassa Depositi e Prestiti (CDP, Italie), Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC, France), Ulrich Schröder, directeur général de la Kreditanstalt fur Wiederaufbau (KfW, Allemagne) et Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement (BEI). Sergey Vassiliev, vice-président de la Vnesheconombank, et Robert Tessier, président du Conseil d’administration de la Caisse de dépôt et placement du Québec, ont été les animateurs des débats. Les interventions pourront être consultées à l'adresse www.ltic.org

Le Club des investisseurs de long terme

Fondé à Paris en 2009, le Club des investisseurs de long terme (CILT) s’est agrandi et compte désormais 15 membres issus de différents pays (la France, l’Italie, l’Allemagne, la Chine, la Russie, le Canada, Abu Dhabi, le Maroc, la Pologne, la Turquie, l’Inde, les Pays-Bas et, depuis peu, le Japon) qui, ensemble, représentent un total de bilan de 2 590 milliards d’euros.

Il a pour objectif de continuer à se développer et à accueillir en son sein d’autres grandes institutions établies partout dans le monde, et en particulier celles des pays du G20.

Sa vocation est de rassembler les grandes institutions mondiales, y compris des fonds d'investissement souverains, des caisses de retraite publiques, des fonds de pension du secteur privé, des banques de développement, des économistes, des décideurs politiques financiers et des régulateurs, afin de leur permettre d'affirmer leur identité commune en tant qu'investisseurs de long terme, d'ouvrir la voie à une plus grande coopération entre tous les membres et de faire passer le message selon lequel favoriser la mise en place de conditions appropriées pour l'investissement de long terme sera un élément important pour encourager la croissance et la stabilité économique.

Des informations plus détaillées sont disponible sur le site du CILT, à l’adresse www.ltic.org

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Discours :