La connexion de Caprivi, une ligne électrique à haute tension de 300 MW qui relie la Zambie et la Namibie, sera officiellement inaugurée le 12 novembre par les présidents de la Namibie, de la Zambie, du Botswana et du Zimbabwe. En reliant les régions septentrionale et occidentale du pool énergétique d'Afrique australe, elle renforcera le réseau de transport d’électricité entre la Zambie, la Namibie et l’Afrique du Sud. Le projet, d’un coût total de 3 milliards de NAD (300 millions d’EUR), porte sur une connexion de 950 km reliant Katima Mulilo et Gerus, en Namibie. L’interconnexion de Caprivi bénéficie de financements à long terme accordés par la Banque européenne d’investissement, l’Agence française de développement et l’établissement allemand KfW à hauteur de 35 millions d’EUR chacun, ainsi que d’une bonification d’intérêts de 15 millions d’EUR octroyée par le Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures. Le solde sera cofinancé par NamPower et la Banque namibienne de développement.

M. Paulinus Shilamba, directeur général de NamPower, a déclaré : « l’interconnexion de Caprivi, inaugurée aujourd’hui, améliorera l’approvisionnement en électricité de la clientèle de NamPower et renforcera le rôle de la Namibie dans le réseau électrique régional. »

M. Plutarchos Sakellaris, vice-président de la BEI chargé des opérations de prêt dans les pays d’Afrique, a souligné le fait que : « l’interconnexion de Caprivi, qui permettra un accès à l’électricité fiable et moins onéreux, est d’une importance capitale pour le développement économique de l'Afrique australe. L’inauguration de ce projet à la dimension véritablement régionale marque un tournant dans la coopération régionale en matière d’énergie. La Banque européenne d’investissement et ses partenaires financiers européens sont heureux de contribuer à la réalisation de ce maillon essentiel du pool énergétique d'Afrique australe. »

M. Jean-Michel Debrat, représentant régional de l’Agence française de développement pour l’Afrique australe, a à son tour déclaré que : « la coopération étroite engagée par les institutions de développement allemande, française et européenne pour promouvoir l’intégration régionale de l’Afrique australe dans le cadre de la réalisation d’une grande infrastructure énergétique témoigne clairement de la détermination et de la capacité de l’Europe à se poser comme partenaire clé du développement dans l’ensemble de la région […]. »

M. Klaus Gihr, chef de la division énergie et environnement pour l’Afrique au sein de KfW, a déclaré : « ce projet précurseur constitue un important jalon sur la voie du renforcement de la coopération des pays d’Afrique australe dans le secteur de l’énergie. Il nous faudra unir nos efforts pour surmonter la crise énergétique qui touche l’Afrique australe. Dans un monde marqué par la nécessité de réduire la dépendance vis-à-vis des ressources polluantes et limitées en combustibles fossiles, le projet offrira la possibilité aux pays de la région à fort potentiel de développer et de vendre leurs ressources hydroélectriques durables. »

L’octroi, par le Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures, d’une aide non remboursable sous la forme d’une bonification d’intérêts de 15 millions d’EUR, allège le coût total des prêts consentis à la Namibie par les trois institutions de financement. Elle se justifie par les retombées régionales considérables qu’aura le projet, dont le coût ne devrait pas être supporté par le seul contribuable namibien. L'Union européenne a créé, en 2007, le Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures à l’appui de la stratégie de l’UE pour l'Afrique et de la mise en œuvre du Partenariat pour les infrastructures en Afrique.

Mme Elisabeth Pape, chef de la délégation de la Commission européenne en Namibie, a indiqué quant à elle : « le projet est emblématique de la coopération intensive qui s’est instaurée en Europe à l’appui des infrastructures énergétiques essentielles pour la croissance économique en Afrique australe. Le Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures contribue, dans le cadre de la stratégie de l'UE pour l'Afrique, à la réalisation de grands projets d’infrastructures phares ayant des retombées régionales en Afrique sub-saharienne, dans le secteur de l’énergie en particulier. L’interconnexion de Caprivi est le premier projet à bénéficier d’une aide non remboursable du Fonds sous forme d’une bonification d’intérêts de 15 millions d’EUR et constituera, pour les investissements futurs, un excellent modèle du type d’action conjointe que peuvent mettre en place les institutions européennes de financement du développement. »

M. Egon Kochanke, ambassadeur d’Allemagne en Namibie, a déclaré : « l’interconnexion de Caprivi est une excellente illustration de la coopération entre la Namibie et l’Europe et de l'harmonisation telle qu’énoncée par la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement. Trois bailleurs de fonds européens, la Banque européenne d’investissement, la Banque allemande de développement KfW et l’Agence française de développement, participant chacune à hauteur de 35 millions d’EUR, ainsi que la Banque namibienne de développement, à hauteur de 60 millions de NAD, financent en coopération avec NamPower un projet d’une envergure telle qu'aucun des partenaires n’aurait pu le mener à bien seul ou sans le soutien crucial du Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures. »

M. Jean-Louis Zoël, ambassadeur de France en Namibie, a souligné le fait que : « le gouvernement français est heureux d'avoir contribué, par le biais de l’Agence française de développement et en partenariat avec les institutions allemande et européenne, au financement de la première grande infrastructure énergétique en Namibie depuis l’indépendance du pays, une réalisation dont les retombées seront importantes pour l’Afrique australe dans son ensemble. »

L’interconnexion de Caprivi encouragera la concurrence au sein du pool énergétique d'Afrique australe et permettra à la Namibie de bénéficier de ressources énergétiques moins coûteuses et plus fiables. L’électricité utilisée en Namibie est importée pour 50 % et le projet réduira la demande d’électricité produite à partir de charbon durant la saison sèche, lorsque la principale centrale hydroélectrique de Ruacana ne peut être exploitée à pleine puissance. Cette connexion permettra d'améliorer l’efficacité du transport de l'électricité en provenance de la Zambie, du Zimbabwe, du Mozambique et de la République démocratique du Congo, alors qu’à l’heure actuelle, l’électricité produite au niveau régional transite par l’Afrique du Sud. La connexion permet également à la Namibie de fournir de l’électricité à l’Angola et au Botswana. Le tracé de la ligne de transport évite toute réserve naturelle et tout site de préservation de la nature et permet de prendre en compte les aspects sociaux relatifs aux populations locales, sans qu’aucun déplacement de population ne soit nécessaire.

L’interconnexion de Caprivi est le premier projet à bénéficier d'un soutien financier du Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures. Créé dans le cadre de la stratégie de l’UE pour l’Afrique, ce fonds intervient dans des projets d'infrastructures transfrontaliers et régionaux situés en Afrique sub-saharienne et combine des aides non remboursables octroyées par la Commission européenne et par les états membres de l’UE et des opérations de prêt réalisées par des bailleurs de fonds européens. Il se concentre sur le soutien aux projets d’infrastructure dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, des transports et des télécommunications.

Note aux responsables de publication :

  • La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, intervient sur le continent africain depuis plus de 40 ans. Son action répond aux politiques et objectifs définis par l’UE. Elle a pour actionnaires les 27 États membres de l’Union, dont les ministres des finances constituent son Conseil des gouverneurs.
  • La Banque européenne d’investissement est le gestionnaire du Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures qui fournit des aides non remboursables sous forme de bonification d’intérêts, d’assistance technique et d’études de faisabilité, de subventions directes aux composantes sociales ou environnementales des projets et d’aides couvrant les primes d’assurance liées à la couverture des risques durant la phase de démarrage des projets.
  • Créée en 1941, l’Agence française de développement (AFD) est une institution bilatérale de financement du développement qui œuvre pour le compte du gouvernement français. Elle a pour mission de participer au financement du développement en conformité avec les politiques d’aide au développement de la France dans les pays et territoires d’outre-mer. En 2009, l’AFD a engagé plus de 6,2 milliards d’EUR dans plus de 60 pays en développement. Ses actions visent à réduire la pauvreté et les inégalités, à promouvoir une croissance économique durable et à préserver les biens publics mondiaux à travers la lutte contre les changements climatiques et les pandémies, la préservation de la biodiversité et la promotion de la responsabilité sociale et environnementale.
  • La banque de développement KfW finance, pour le compte du gouvernement fédéral allemand, des réformes, des infrastructures et des systèmes financiers qui contribuent à une croissance économique durable. Elle axe ses priorités sur la réduction de la pauvreté, le maintien de la paix, la protection des ressources naturelles, contribuant ainsi à façonner la mondialisation. La banque de développement KfW, qui fait partie du groupe bancaire KfW, est un bailleur de fonds international et finance aussi des projets de développement sur ressources propres. S’agissant de sa contribution à l’interconnexion de Caprivi, KfW a recours à un dispositif spécial mis en place par le gouvernement allemand en vue d’accorder une bonification sur des prêts à l’appui de projets contribuant à la protection du climat et de l'environnement, en sus de la bonification d’intérêts du Fonds fiduciaire UE-Afrique.