La Banque européenne d’investissement (BEI), l’institution de financement à long terme de l’Union européenne, a signé ce jour avec l’autorité chargée de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement du Lesotho, la WASA (Water and Sewerage Authority), un prêt destiné à financer l’extension et la remise en état des installations de traitement des eaux usées et d’assainissement de la capitale, Maseru. Ce prêt bonifié, d’un montant de 14,3 millions d’EUR (soit 135 millions de rand sud-africains, monnaie dans laquelle il sera décaissé) et d’une durée de 25 ans, sera accordé par la BEI sur ses ressources propres. Il couvrira 50 % du coût total du projet, qui s’élève à 28,6 millions d’EUR ; le solde sera financé grâce à une aide non remboursable de 10 millions d’EUR octroyée par la Commission européenne au titre de la Facilité pour l’eau et à une contribution de 4,3 millions d’EUR du Royaume du Lesotho. 

Le projet représente une contribution significative aux efforts déployés par le Lesotho pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière d’assainissement. Il prévoit l’extension de la couverture des services d’assainissement dans les zones urbaines et périurbaines de Maseru à quelque 100 000 habitants. Le programme d’investissement est adapté aux différents niveaux de revenus des bénéficiaires et comprend le raccordement au réseau d’égouts principal ainsi que la construction sur place d’installations sanitaires à tarif réduit.  Ces aménagements, combinés à la rénovation d’une station d’épuration existante et à la construction d’une nouvelle station, contribueront à réduire la pollution des sources d’eau brute de Maseru et à réduire la fréquence des maladies hydriques.

Le contrat de financement a été signé, pour la WASA, par Mme Refiloe Tlali, sa directrice générale, et, pour la BEI, par M. Jean-Louis Biancarelli, directeur général des opérations en dehors de l’Union européenne et des pays candidats.  

M. Biancarelli a salué « la coopération fructueuse entre la Commission européenne et la BEI dont a bénéficié le projet et qui témoigne du rôle de partenaire clé que joue la Banque dans la mise en œuvre des objectifs de développement de l’UE ». Le secteur de l’approvisionnement en eau et du traitement des eaux usées occupe une place centrale dans l’appui que l’UE apporte au Lesotho. Dès le début de la phase de préparation du projet, la Commission et la Banque ont collaboré étroitement avec la WASA et les autorités du Lesotho, et la principale mission de consultance a été financée conjointement par la Commission et la BEI dans le cadre du nouveau module de préparation des projets que cette dernière a instauré en faveur du secteur de l’eau dans les pays ACP.

Mme Tlali a souligné l’importance du projet pour la WASA et la population du Lesotho en raison des effets positifs qu’il aura sur le niveau de pollution de la principale source d’approvisionnement en eau de la capitale. Elle a remercié la BEI et la Commission européenne pour l’assistance fournie au Lesotho dans le domaine de l’assainissement et a exprimé sa gratitude aux autorités lesothanes qui ont œuvré pour que le projet en arrive à cette phase importante. Elle a conclu en déclarant qu’elle espérait voir se poursuivre l’excellente coopération établie entre toutes les parties prenantes, gage de la mise en œuvre réussie du projet.

Note au responsable de publication

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d’investissement concourant à la réalisation des grands objectifs de l’Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre de la politique de coopération de l’UE avec les pays tiers qui ont conclu avec cette dernière des accords de coopération ou d’association. Actuellement, les prêts de la Banque dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont accordés dans le cadre de la Convention de partenariat ACP‑UE, signée à Cotonou en juin 2000.

Conclu pour une durée de 20 ans, l’Accord de Cotonou s’accompagne de protocoles financiers successifs fixant le montant total de l’aide communautaire qui sera apportée aux pays ACP dans le cadre de ces différents protocoles.

Le premier protocole, qui couvre les années 2003 à 2007, est doté d’une enveloppe de 13,5 milliards d’EUR fournie par les États membres (et constituée d’aides non remboursables octroyées par l’intermédiaire de la Commission européenne à hauteur de 11,3 milliards d’EUR ainsi que des ressources de la Facilité d’investissement (FI), soit 2,03 milliards d’EUR, et d’un montant de 187 millions d’EUR destiné aux bonifications d'intérêt, ces deux dernières dotations étant gérées par la BEI), à laquelle il faut ajouter 1,7 milliard d’EUR au maximum sous forme de ressources propres de la Banque.

Le deuxième protocole financier (pour la période 2008‑2013) entrera en vigueur dès l’achèvement du processus de ratification de l’Accord de Cotonou révisé, qui a été signé en juin 2006 à Port Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée). Les contributions des États membres de l’UE à ce 10e Fonds européen de développement se monteront à 22 milliards d’EUR au total, soit 20,5 milliards d’EUR sous forme d’aide non remboursable fournie par ceux-ci et 1,5 milliard d’EUR gérés par la BEI au titre de la Facilité d’investissement et à allouer sous forme de prêts, de bonifications d’intérêt et d’assistance technique. Une enveloppe complémentaire de 2 milliards d’EUR au maximum servira à accorder des prêts sur les ressources propres de la BEI.

La Facilité d’investissement est un mécanisme renouvelable (le produit des remboursements sera investi dans de nouvelles opérations), dont l’objectif consiste à soutenir des projets solides sur les plans technique, environnemental, financier et économique, et qui relèvent du secteur privé ou du secteur public marchand.

En parallèle, une Facilité d’investissement consacrée aux pays et territoires d’outre‑mer (PTOM) a été instituée, avec une dotation de 20 millions d’EUR, conformément à la décision du Conseil du 27 novembre 2001 relative à l’association des pays et territoires d’outre‑mer à la Communauté européenne ; elle vise un but similaire pour les 20 PTOM des Caraïbes, du Pacifique et de l’océan Atlantique Nord et Sud qui peuvent bénéficier d’une aide financière de la Communauté européenne. Une enveloppe de 20 millions d’EUR au maximum constituée de ressources propres de la BEI vient compléter ce mécanisme.

La Facilité ACP-UE pour l’eau, créée en mai 2004 par le Conseil des ministres ACP-UE, a pour but de favoriser la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement dans le secteur de l’eau. La Facilité est un instrument de la Commission européenne ayant pour objet l’octroi de subventions qui, si elles sont utilisées en combinaison avec des prêts de la BEI, permettent à cette dernière d’intervenir plus tôt dans le cycle du projet et de contribuer ainsi à une meilleure préparation du projet. Au travers de cette assistance technique, la Banque peut soutenir la conception et la réalisation de projets innovants, de sorte que les populations les plus pauvres et vulnérables bénéficient également des avantages du projet. La création de la Facilité permet à la Banque de développer cette approche améliorée du financement des projets dans le secteur de l’eau.