La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va prêter 40 millions d'EUR (1) pour la réalisation de travaux dans le secteur de l'eau dans des villes turques de taille moyenne, principalement situées dans la partie orientale de la Turquie (Anatolie centrale ou orientale).

Le prêt de la BEI est accordé en vertu du mandat associé au Programme d'action spécial (PAS) pour la Turquie (2001-2004), dont l'objectif est d'aider ce pays à mettre ses infrastructures à niveau en prévision de l'Union douanière avec l'UE. Étant donné que la Turquie est un pays candidat à l'adhésion à l'UE, le prêt de la BEI contribuera également à la mise en conformité avec l'acquis communautaire en matière d'environnement, et notamment avec la directive européenne sur le traitement des eaux urbaines résiduaires.

D'une durée de 25 ans, le prêt est mis à la disposition de la République de Turquie pour rétrocession aux villes turques de taille moyenne qui auront été sélectionnées. Des sous-projets admissibles ont déjà été identifiés dans les villes de Sivas, Siirt et Batman. D'autres villes font actuellement l'objet d'une instruction et pourront prochainement bénéficier du prêt de la BEI. Celui-ci sera accordé en vertu d'une approche globale, définie en étroite collaboration avec une banque allemande, la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), afin de satisfaire aux besoins spécifiques des villes turques de taille moyenne (population de 100 000 à 500 000 habitants) dans le secteur de l'eau.

Le prêt de la BEI servira à financer des investissements en matière d'approvisionnement en eau (principalement des programmes de détection de fuites), de collecte et de traitement des eaux usées (essentiellement la remise en état et l'extension de réseaux de collecte d'eaux usées et la construction de stations d'épuration) et d'évacuation des eaux pluviales (construction de canalisations à cet effet). Tout au long de la préparation et de la mise en œuvre du projet, les villes sélectionnées pourront compter sur l'aide extérieure qui est prévue dans le cadre de l'approche globale définie par la KfW et la BEI. Cette aide comprendra également un appui institutionnel, destiné à renforcer la gestion des services publics dans le domaine de l'eau dans les villes retenues.

La BEI joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre des objectifs prioritaires de l'Union européenne. En 2001, les prêts qu'elle a accordés pour des projets favorisant la réalisation des politiques de l'Union européenne ont totalisé 37 milliards d'EUR (soit une hausse de 13 % par rapport à 1999). 31 milliards d'EUR sont allés à des projets situés dans les États membres de l'UE et près de 3 milliards d'EUR à des projets dans les pays candidats, les prêts dans les autres pays tiers s'élevant à 3 milliards d'EUR. Pour financer ces opérations, la BEI a emprunté 32 milliards d'EUR sur les marchés internationaux des capitaux. Dans le bassin méditerranéen, la BEI intervient dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen, qui complète les politiques de coopération bilatérale menées par les différents États membres. Au titre du second mandat de financement lié à ce partenariat et couvrant la période 2000-2006, la BEI prêtera 6,425 milliards d'EUR pour financer des projets dans les 12 pays méditerranéens qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'UE. La BEI s'attache tout spécialement à appuyer les efforts déployés pour ouvrir davantage l'économie et pour aider les entreprises à se préparer à la libéralisation du marché, dans la perspective de la mise en place progressive d'une zone de libre-échange avec l'UE.

Dans le sillage du Conseil européen de Barcelone (15 et 16 mars 2002), la BEI va renforcer sa coopération avec les pays méditerranéens partenaires en mettant en place " un Mécanisme et un Partenariat euro-méditerranéens pour l'investissement" complété par un Bureau de représentation dans la région. Ce mécanisme, qui deviendra opérationnel à l'automne 2002, sera doté de ressources financières accrues, ce qui permettra à la BEI de porter progressivement son activité annuelle de prêt dans la région de 1,5 milliard d'EUR à 2 milliards d'EUR.

Depuis 1995, la BEI a contribué pour quelque 800 millions d'EUR au financement de projets revêtant une importance cruciale pour l'économie turque. Ses prêts en faveur des infrastructures ont servi principalement à appuyer des projets environnementaux et les efforts de reconstruction après les séismes qui ont frappé le pays. Parmi les projets financés en Turquie figurent notamment les réseaux d'eaux usées et de traitement des effluents d'Adana, de Diyarbakir, d'Izmit et de Tarsus ; le dispositif de désulfuration de la centrale électrique de Yeniköy sur le littoral de la mer Egée et la construction de centrales de production d'électricité et de chaleur plus respectueuses de l'environnement. La BEI a également soutenu les PME à l'aide de prêts globaux accordés à des banques commerciales locales.


(1) Taux de conversion : 1 EUR = 1 269 500 livres turques (TRL) au 31.12.2001