Pendant les quatre premiers mois de 2002, la Banque européenne d'investissement (BEI) a accordé des prêts totalisant 42,5 millions d'EUR aux pays d'Afrique, des Caraibes et du Pacifique (ACP) ; il s'agit pour la totalité d'opérations sur des capitaux à risques provenant des ressources du Fonds européen de développement. Les opérations de prêt suivantes ont été signées entre le 1er janvier et le 30 avril 2002 :

  • Cameroun : 12 millions d'EUR, sur capitaux à risques, ont été accordés à Camrail s.a. pour la modernisation de la principale ligne ferroviaire reliant Douala (sur la côte) à Ngaoundéré (à l'intérieur du pays), via Yaoundé. Ce projet permettra une meilleure utilisation commerciale de la ligne, dans des conditions de sécurité accrue, et favorisera en outre le développement des liaisons intérieures avec le Tchad et la République centrafricaine. L'investissement envisagé contribue en outre à préparer le pays à la privatisation de son réseau ferroviaire.
  • Gabon : 22 millions d'EUR, sur capitaux à risques, ont été accordés pour le financement partiel de la participation du Gabon au projet de câble téléphonique sous-marin à fibres optiques SAT 3/WASC/SAFE.
  • Mauritanie : 4 millions d'EUR, sur capitaux à risques, ont été consentis aux Grands Moulins de Mauritanie pour la construction d'une minoterie et d'une unité de production d'aliments pour le bétail pouvant transformer des céréales cultivées dans le pays ou importées. Le projet aura pour effet d'encourager la production intérieure et d'accroître la stabilité des prix grâce à l'augmentation des capacités de stockage. Un prêt de 2,5 millions d'EUR, sur capitaux à risques, a été octroyé à la Société d'assainissement, de travaux, de transport et de maintenance (ATTM), la société publique de génie civil, pour l'acquisition de matériel de construction et d'entretien des routes.
  • Maurice : 2 millions d'EUR, sur capitaux à risques, ont été prêtés au Central Electricity Board (Conseil central de l'électricité) de Maurice pour l'agrandissement de la centrale thermique et l'installation d'un nouveau turbo-générateur diesel à Port Mathurin sur l'île de Rodrigues, située à 600 Km à l'est de Maurice. Le projet permettra de faire face à l'accroissement de la demande et d'améliorer la génération d'électricité, condition essentielle du développement économique. 

En 2001, les prêts de la BEI aux pays ACP, aux PTOM (Pays et territoires d'outre-mer) et à l'Afrique du Sud se sont élévés à 670 millions d'EUR au total (544 millions en 2000), dont 338 millions d'EUR sur ressources propres (contre 326 millions d'EUR l'année précédente) et 332 millions d'EUR sur les ressources du FED (218 millions d'EUR en 2000).

Près de 80 % des prêts consentis par la BEI dans les pays ACP, les PTOM et l'Afrique du Sud sont allés au secteur privé et au secteur public géré selon des critères commericaux, ou bien ont permis de soutenir des activités telles que la réalisation d'infrastructures dans les domaines de l'électricité et de l'eau. L'importance accrue que la BEI accorde aux investissements mis en œuvre par le secteur privé est un élément clé de la prochaine Facilité d'investissement (FI) prévue par l'Accord de Cotonou. La FI est dotée, pour la période 2002-2006, d'une enveloppe totale de 3,9 milliards d'EUR pour l'octroi de prêts et l'acquisition de participations par la BEI, à l'appui d'entreprises viables sur le plan commercial. L'Accord de Cotonou est destiné à remplacer la Convention de Lomé IV.

La BEI a été créée en 1958 par le Traité de Rome pour financer des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs de l'Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu avec cette dernière des accords de coopération ou d'association. Jusqu'à présent, les prêts dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont accordés dans le cadre de la Quatrième Convention de Lomé, conclue en 1989 pour une période de 10 ans et assortie de deux Protocoles financiers. L'enveloppe financière disponible au titre du deuxième Protocole se monte à 14,6 milliards d'EUR au total, dont 12 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 1 milliard d'EUR de capitaux à risques gérés par la BEI et un maximum de 1,6 milliard d'EUR consentis sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. À l'heure actuelle, la BEI œuvre en étroite collaboration avec les États membres de l'UE et la Commission européenne pour mettre la touche finale aux critères et lignes directrices concernant la nouvelle Facilité d'investissement, créée en vertu de la nouvelle Convention de partenariat ACP-UE qui a été signée à Cotonou en juin 2000 et qui est destinée à remplacer la Convention de Lomé. L'enveloppe financière disponible au titre de l'Accord de Cotonou se monte, pour la période 2002-2006, à 15,2 milliards d'EUR au total, dont 11,3 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 2,2 milliards d'EUR gérés par la BEI au titre de la Facilité d'investissement (en remplacement des capitaux à risques), et un maximum de 1,7 milliard d'EUR consentis sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. La Facilité d'investissement est un mécanisme renouvelable (les retours sur prêts seront investis dans de nouvelles opérations) dont l'objectif consiste à soutenir des projets solides sur le plan technique, environnemental, financier et économique, et qui relèvent du secteur privé ou du secteur public géré selon des critères commerciaux. La République d'Afrique du Sud est devenue membre associé de la Convention de Lomé en 1997. La Banque a reçu un mandat distinct des États membres de l'UE l'autorisant à accorder des financements à long terme dans ce pays pour un montant total de 825 millions d'EUR durant la période 2000-2006.