La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, prête à COFIROUTE, société privée concessionnaire d'autoroutes, 200 millions d'euros pour la réalisation du bouclage de l'autoroute A86, en souterrain, à l'Ouest de l'agglomération parisienne. Une première tranche de 75 millions d'euros a été mise à disposition de Cofiroute le 25 janvier 2002 à l'occasion d'une visite du chantier par M. Francis Mayer, Vice-Président de la BEI, sous la conduite de M. Dario d'Annunzio, Président-Directeur général de Cofiroute.

Le bouclage en souterrain de la partie Ouest de l'A86, à l'horizon 2006, est un élément essentiel du Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme de la Région Ile-de-France (SDAURIF). Le projet financé porte sur la réalisation et l'exploitation, sous le régime d'une concession de 70 ans, d'un premier tunnel " Est " de 10 km réservé aux véhicules légers, disposant de deux niveaux superposés avec deux voies de circulation et une bande d'arrêt d'urgence sur chacun, entre Rueil-Malmaison et le Sud de Versailles. Ce tunnel, qui permettra de relier les principaux pôles d'emplois tertiaires de l'Ouest parisien (La Défense, St Quentin-en-Yvelines, Vélizy, Massy et Saclay), constitue la première phase du bouclage de l'A86 dans l'Ouest parisien avant la réalisation d'un second tunnel routier " Ouest ", entre Rueil-Malmaison et Bailly (échangeur de l'autoroute A12).

Le financement de la BEI pour ce projet s'inscrit dans le double objectif de l'achèvement des infrastructures économiques d'intérêt européen et de la protection de l'environnement en sites urbains. En effet, le projet financé offrira, dans des conditions de fluidité et de sécurité les plus avancées, une alternative crédible au réseau routier de surface. Ce dernier, actuellement proche de la saturation, est incapable de servir durablement des besoins de mobilité croissants entre des pôles de développement tertiaire très dynamiques intéressant une population de plus d'un million d'habitants. En outre, prenant en charge un trafic estimé à 50.000 véhicules/jour en 2010 (devant atteindre 65.000 véhicules/jours en 2040), le tunnel " Est " aura pour effet de préserver l'environnement forestier et le cadre de vie exceptionnel des habitants de l'Ouest parisien en soustrayant de la surface une part substantielle du trafic, diminuant ainsi les nuisances sonores et la pollution ambiante.

Le bouclage de l'A86 représente un investissement majeur pour Cofiroute, concessionnaire privé gérant un réseau de près de 900 km de voies autoroutières dans le centre Ouest de la France et impliqué dans le développement et l'exploitation de nombreux projets à l'étranger. L'intervention de la BEI, caractérisée par la mise à disposition de ressources à très long terme, viendra diversifier les ressources de financement du projet en complément d'emprunts obligataires et de l'autofinancement de Cofiroute, apportant une sécurité financière adaptée au rythme de retour sur investissement très différé dans le temps pour ce type de projet. Dans une phase ultérieure, ce prêt de 200 millions d'euros est susceptible d'être complété par d'autres financements de la BEI à concurrence du montant total d'engagements décidé par le Conseil d'administration de la Banque en faveur de ce projet, soit 400 millions d'euros.

Depuis de nombreuses années, la BEI s'est confirmée comme la source de référence bancaire à long terme pour les infrastructures de communication d'envergure européenne, finançant à part sensiblement égales les secteurs autoroutier (12,6 milliards d'euros) et ferroviaire (12,3 milliards) au cours des cinq dernières années. Il en est particulièrement ainsi en France, où la BEI est étroitement associée, avec un total de prêts de 2,4 milliards d'euros ces cinq dernières années, au développement et à l'amélioration du réseau autoroutier sur l'ensemble du territoire par ses concours à la Caisse Nationale des Autoroutes en faveur des Société d'économie mixte concessionnaires (SEMCA). Parallèlement, la Banque a soutenu la mise en place du réseau TGV en France depuis sa création par des prêts pour un montant total de 2,5 milliards d'euros en faveur des TGV Atlantique, Nord-Europe, Méditerranée et, dernièrement, Est-Europe.

Comme pour tous les projets qu'elle finance, la BEI porte une attention particulière aux aspects environnementaux des infrastructures dont elle soutient la réalisation, s'assurant que les projets financés non seulement respectent les normes européennes les plus avancées, mais aussi mettent en œuvre les choix environnementaux les plus bénéfiques à l'insertion durable de l'ouvrage dans son environnement naturel et social. En outre, la BEI consacre plus du quart de son activité de prêt, soit quelque 34 milliards d'euros ces cinq dernières années, à des projets dont la vocation première est la protection de l'environnement ou la réparation de situations environnementales dégradées.