La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va prêter 55 millions d'EUR sur capitaux à risques (1) pour la mise en valeur du gisement de gaz naturel de SONGO SONGO en Tanzanie et l'utilisation en aval du gaz pour la production d'électricité. 50 millions d'EUR iront à la République unie de Tanzanie, qui rétrocédera le montant correspondant à Songas Ltd et 5 millions d'EUR seront versés à Tanzania Development Finance Company Ltd (TDFL). 

Le concours, qui représente approximativement la contre-valeur de 440 milliards de shillings tanzaniens (2), servira à financer un projet intégré de production d'électricité à partir du gaz. Ce projet concerne la mise en valeur du gisement de gaz de l'île SONGO SONGO, à 200 Km au sud de Dar es Salaam, et la construction d'un gazoduc sur 230 Km pour l'acheminement du gaz vers la centrale électrique d'Ubungo. Un volet du projet porte sur la rénovation de cette centrale et sur son basculement à une alimentation au gaz naturel. 

SONGAS, qui appartient à 66 % à la société américaine AES et compte d'autres actionnaires étrangers, est l'exploitant des installations d'extraction du gaz et de production d'électricité. AES possède une grande expérience des projets de production d'électricité à partir du gaz. TDFL est une centrale de financement qui a un certain nombre d'actionnaires étrangers tels que la DEG (D), CDC Capital Partners (R-U), la FMO (NL) et la BEI pour le compte de l'UE. 

50 millions d'EUR seront accordés à SONGAS sous forme de prêt, tandis que les 5 millions d'EUR restants sont destinés à financer la prise de participation de TDFL dans SONGAS. 

Le projet, cofinancé avec la Banque mondiale et la CDC, contribuera à améliorer la fiabilité de la fourniture d'électricité en Tanzanie ; il aura une incidence favorable sur l'environnement et l'équilibre énergétique du pays puisque le gaz naturel produit sur place va remplacer le mazout comme source d'énergie. La Tanzanie progresse de façon très satisfaisante sur la voie de l'ajustement structurel : elle a fortement réduit son inflation et a engagé depuis le début des années 90 de vastes réformes de libéralisation de son économie. En juin 2000, elle a signé avec le FMI un nouvel accord de politique générale pour une période de trois ans. 

La BEI a été créée en 1958 par le Traité de Rome pour financer des projets d'investissement concourant à la réalisation des grands objectifs de l'Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu avec cette dernière des accords de coopération ou d'association. La Quatrième Convention de Lomé a été conclue en 1989 pour une période de 10 ans et est assortie de deux Protocoles financiers, couvrant l'un la période 1991-1995, l'autre la période 1996-2000. L'enveloppe financière disponible au titre de ce deuxième Protocole se monte à 14,6 milliards d'EUR au total, dont 12 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 1 milliard d'EUR de capitaux à risques2 provenant du Fonds européen de développement (FED) et gérés par la BEI et un maximum de 1,6 milliard d'EUR consentis sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI.


(1) La BEI administre sur mandat une partie du Fonds européen de développement (FED), qui est alimenté par des contributions des États membres de l'UE et qu'elle utilise principalement pour les opérations sur capitaux à risques. La BEI se procure ses ressources propres sur les marchés internationaux des capitaux.

(2) Au 31 décembre 2000, 1 euro = 800 shillings tanzaniens.