En 2000, les prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI) aux pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) signataires de la Convention de Lomé, aux Pays et territoires d'outre-mer (PTOM) ainsi qu'à la République d'Afrique du Sud, ont totalisé 544 millions d'EUR (1) , dont 326 millions d'EUR financés grâce aux ressources propres de la Banque (qu'elle se procure sur les marchés internationaux des capitaux) et 218 millions d'EUR à l'aide de capitaux à risques du Fonds européen de développement (FED) (2).

En 2000, les activités de prêt dans les pays ACP ont confirmé la tendance à mettre de plus en plus l'accent sur les entreprises privées, aussi bien de petite taille que de grande dimension, qui ont reçu 74 % du total des prêts. On notera en particulier le grand nombre de nouvelles lignes de crédit mises par la BEI à la disposition d'intermédiaires financiers établis dans les ACP, qui ont représenté 48 % du total des prêts. Ces lignes de crédit contribuent au financement de projets d'investissement de petite et moyenne dimension réalisés par des entreprises privées ainsi qu'au développement du secteur financier intérieur des pays concernés, en renforçant leurs capacités techniques et financières.

Les opérations de prêt suivantes ont été signées depuis la mi-juillet 2000 (3) :

  • Une ligne de crédit de 70 millions d'EUR consentie aux institutions des États membres de l'Union européenne chargées du financement bilatéral du développement, afin d'appuyer leurs activités de prêt en faveur d'entreprises du secteur privé dans les pays ACP (50 millions d'EUR), les PTOM ( 5 millions d'EUR) et la République d'Afrique du Sud (15 millions d'EUR). Le concours de la BEI est conçu pour avoir un effet catalyseur, en ce sens qu'il devrait encourager ces institutions à investir leurs propres ressources dans des projets parallèlement aux fonds de la BEI ;
  • Bélize, 8,2 millions d'EUR sur capitaux à risques à l'appui de la restructuration du secteur agrumicole du Bélize ;
  • Bénin, un total de 6 millions d'EUR sur capitaux à risques, dont 5 millions d'EUR accordés conjointement à Financial Bank (FB) et à Ecobank Bénin pour des investissements à moyen et long terme effectués par des PME et des institutions de microfinancement dans les secteurs de l'industrie manufacturière, des infrastructures privées, de l'agro-industrie, du tourisme et des services connexes, et 1 million d'EUR accordé à Finadev SA, filiale de FB, pour le financement d'institutions de microfinancement et de microentreprises ;
  • Cameroun, 15 millions d'EUR sur capitaux à risques à la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) pour la remise en état du complexe sucrier de N'Koteng, au nord-est de Yaoundé, y compris la remise en culture d'une plantation industrielle pluviale de canne à sucre d'une superficie de 7 700 hectares et la réhabilitation de l'usine ;
  • République dominicaine, 10 millions d'EUR à Banco Intercontinental SA pour appuyer des investissements réalisés par des petites et moyennes entreprises dans les secteurs de l'industrie, de l'agro-industrie, du tourisme, des infrastructures privées et des services connexes ;
  • Gabon, un total de 22 millions d'EUR (dont 11 millions d'EUR sur capitaux à risques). La BEI a accordé un prêt de 12 millions d'EUR à la Compagnie minière de l'Ogooué (Comilog) SA pour financer en partie la construction d'un complexe industriel pour l'enrichissement et l'agglomération de minerai de manganèse à Moanda. Le projet comprend un atelier d'enrichissement des fines, une unité d'agglomération des fines concentrées, d'autres équipements sur le site, dont une sous-station électrique, un embranchement ferroviaire propre, du matériel roulant et des équipements de manutention spécialisés au port d'Owendo. La BEI a en outre accordé un prêt de 10 millions d'EUR de manière conjointe à la Banque gabonaise de développement et à la Banque internationale pour le commerce et l'industrie du Gabon pour le financement d'initiatives de petite et moyenne dimension dans l'industrie, l'agro-industrie, le tourisme, les infrastructures privées, la foresterie, les industries extractives et les services connexes ;
  • Ghana, 10 millions d'EUR conjointement à Ecobank Ghana Ltd et à Social Security Bank (SSB) aux fins de rétrocession au secteur privé pour des projets dans l'industrie, l'agro-industrie, l'extraction minière, le tourisme et les services connexes ;
  • Guyana, 0,5 million d'EUR sur capitaux à risques à l'Institute of Private Enterprise Development Ltd aux fins de rétrocession à des petites et moyennes entreprises opérant dans les secteurs productifs ;
  • Jamaïque, 10 millions d'EUR sur capitaux à risques à Port Authority of Jamaica pour financer l'agrandissement du terminal de transbordement de conteneurs dans le port de Kingston ;
  • Mauritanie : 30 millions d'EUR à la Société nationale industrielle et minière (SNIM) pour financer en partie l'augmentation de la capacité d'exportation de minerai de fer provenant des gisements de Zouérate, dans le nord de la Mauritanie. Le projet recouvre le renouvellement des équipements miniers et le renforcement des centrales électriques, l'acquisition de locomotives de manœuvre et de wagons pour faire face à l'augmentation de la capacité de production et l'installation d'un atelier de séparation magnétique humide dans l'usine de Guelbs pour améliorer la qualité de son concentré de minerai de fer et diminuer les émissions de l'usine ;
  • Maurice : 18 millions d'EUR à Airports of Mauritius Ltd pour l'agrandissement et la modernisation de l'aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam ;
  • Mozambique : 9 millions d'EUR (dont 6 millions d'EUR sur capitaux à risques) à Telecomunicações de Moçambique pour financer en partie l'extension du réseau de téléphonie mobile. Cet investissement est destiné à renforcer la capacité du réseau à Maputo, à améliorer la couverture actuelle du réseau dans le sud du pays et à étendre le réseau, pour la première fois, aux régions du centre et du nord ;
  • Namibie : 8 millions d'EUR à la République de Namibie pour appuyer les investissements de petites et moyennes entreprises privées dans l'industrie manufacturière, l'agro-industrie, le tourisme, les industries extractives et les infrastructures génératrices de recettes. Les fonds seront acheminés aux bénéficiaires finals, en monnaie locale et en devises, par l'intermédiaire de la Bank of Namibia, agissant en qualité d'organe d'exécution de l'État, au travers de banques commerciales accréditées ;
  • Rwanda : 8 millions d'EUR sur capitaux à risques à la Banque commerciale du Rwanda, à la Banque de Kigali et à la Banque rwandaise de développement pour le financement d'initiatives de petite et moyenne dimension menées par des entreprises privées. Le prêt a pour but de promouvoir les investissements du secteur privé, y compris la réhabilitation de sociétés nouvellement privatisées, et le développement des PME ;
  • Saint-Christophe-et-Nevis : 4 millions d'EUR sur capitaux à risques à la Development Bank of St Kitts and Nevis pour le financement d'investissements productifs effectués par des petites et moyennes entreprises des secteurs de l'industrie, de l'agro-industrie, des transports, du tourisme et autres services. Une partie des fonds pourra être utilisée pour l'octroi de prêts aux étudiants dans les secteurs en question ;
  • Samoa : 3 millions d'EUR sur capitaux à risques à la Development Bank of Samoa pour le financement d'investissements productifs réalisés par des petites et moyennes entreprises dans les secteurs de l'industrie, de l'agro-industrie, des transports, du tourisme et autres services ;
  • Sénégal : 14 millions d'EUR sur capitaux à risques à la Banque internationale pour le commerce et l'industrie du Sénégal, à la Compagnie bancaire de l'Afrique occidentale, au Crédit lyonnais Sénégal et à la Société générale des banques au Sénégal, aux fins de rétrocession en faveur de projets et d'opérations de crédit-bail réalisés par des petites et moyennes entreprises dans les secteurs de l'industrie, de l'agro-industrie, de la pêche, du tourisme et des services connexes ;
  • Swaziland : 10 millions d'EUR au Swaziland Electricity Board pour la construction de lignes aériennes de transport d'électricité et de sous-stations afin d'améliorer et de renforcer le réseau électrique national ;
  • Zambie : 8 millions d'EUR sur les ressources du FED à la Barclays Bank of Zambia Ltd, à l'Indo-Zambia Bank Ltd, à l'Industrial Credit Company Ltd, à la Stanbic Bank Zambia Ltd et à l'Ulc Zambia Ltd pour le financement d'initiatives de petite et moyenne dimension dans le secteur des industries extractives non traditionnelles, y compris les opérations de transformation en aval et la commercialisation. Ce concours s'inscrit dans le cadre du Programme de diversification du secteur minier qu'a lancé la Commission européenne et dont l'assistance technique à ce même secteur constitue l'autre composante principale.

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des politiques de l'Union européenne (UE). Elle participe aussi à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu des accords de coopération ou d'association avec l'Union.

À l'heure actuelle, la BEI accorde des financements dans les pays ACP en vertu des dispositions du deuxième Protocole financier de la quatrième Convention de Lomé, jusqu'à ce que les dispositions fixées dans le cadre du nouvel accord de partenariat ACP-UE signé à Cotonou en juin 2000 entrent en vigueur. Les financements de la BEI en Afrique du Sud relèvent d'accords-cadres bilatéraux distincts, le troisième d'entre eux ayant été signé en juin 2000. La République d'Afrique du Sud est devenue membre associé de la Convention de Lomé en 1997.


(1) 1 EUR = 6,55957 FRF, 0,624100 GBP, 0,930500 USD

(2) Le Fonds européen de développement (FED) est alimenté par des contributions des États membres de l'UE. La BEI administre sous mandat une partie du FED, qu'elle utilise principalement pour des opérations sur capitaux à risques.

(3) Les projets signés entre le mois de janvier et le 15 juillet ont été énumérés dans un communiqué de presse en date du 19 juillet 2000.