La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va prêter 115 millions d'EUR (1) à la République arabe syrienne pour la modernisation du réseau de distribution d'électricité en Syrie. Ce nouveau prêt témoigne de la ferme intention de la BEI de continuer à appuyer le développement économique de la Syrie après avoir relancé ses activités dans ce pays en décembre 2000, suite à la résolution, entre la Syrie et certains États membres de l'UE, de questions bilatérales de longue date ayant trait à la dette.

Il s'agit de la deuxième opération de financement de la BEI en faveur de la modernisation du réseau syrien d'électricité, ce qui porte le total des prêts accordés par la Banque dans ce secteur à 190 millions d'EUR, un premier prêt de 75 millions d'EUR ayant été signé en décembre 2000. Le concours de la BEI s'inscrit dans le cadre des troisième et quatrième protocoles financiers CEE-Syrie.

Le projet, dont le coût est évalué à 349 millions d'EUR, comprend la construction de 41 sous-stations (66/20 KV), ainsi que l'installation de lignes électriques aériennes (66 KV et 20 KV) et la pose de câbles souterrains (66 KV et 20 KV), nécessaires pour renforcer et interconnecter le réseau existant.

Sa mise en œuvre sera assurée par l'Établissement public pour la distribution et l'exploitation de l'énergie électrique (PEDEEE), sous la supervision du ministère de l'électricité.

La modernisation du réseau électrique étant considérée comme un élément essentiel de la poursuite du développement économique du pays, le financement du projet, dont l'achèvement est prévu d'ici la fin de 2005, sera assuré conjointement par la BEI, le gouvernement syrien, le Fonds d'Abu Dhabi, le Fonds arabe pour le développement économique et social (AFESD) et la Banque islamique de développement. 

Appartenant aux États membres de l'Union européenne, la BEI se procure l'essentiel de ses ressources en lançant des emprunts sur les marchés des capitaux (émetteur AAA). Elle finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs des politiques de l'Union européenne et opère, à l'extérieur de l'UE, dans le cadre de la politique communautaire de coopération avec les pays tiers. En 1999, la BEI a prêté quelque 32 milliards d'EUR, dont 4 milliards d'EUR dans des pays non-membres. La BEI est un acteur de premier plan dans la mise en œuvre du Partenariat euro-méditerranéen et de ses objectifs prioritaires. Dans ce contexte, elle a reçu mandat pour fournir, sur la période 2000-2007, jusqu'à 6 425 millions d'EUR de financements à l'appui de projets dans les douze pays du bassin méditerranéen qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'UE. Les troisième et quatrième protocoles financiers CEE-Syrie prévoient des prêts de la BEI à hauteur, respectivement, de 110 millions d'EUR et 80 millions d'EUR, assortis d'une bonification d'intérêts de 2 %, ainsi que, pour chacune de ces enveloppes, 2 millions d'EUR de capitaux à risques provenant des ressources budgétaires de l'UE. Depuis la conclusion du premier accord de coopération entre la Syrie et la CEE, en 1979, la BEI a prêté 98 millions d'EUR au titre des deux premiers protocoles financiers, en faveur des autoroutes Alep-Tal Kojak et Damas-Jordanie, de la centrale électrique de Mehardeh, du système de drainage du bas Euphrate et du réseau d'irrigation de Al Thawra, près de Lattaquié.


(1) 1 EUR = 6,55957 FRF, 42,7110 SYP